Le président du Fpi a fait le tour de la question sur les ondes de Rfi et rejeté l’hypothèse de toute élection sans désarmement.
Quelles relations établissez-vous entre la restauration de l’autorité de l’Etat et les élections ?
Si l’autorité de l’Etat ne se réinstaure pas entièrement et effectivement sur l’ensemble du territoire, si des combattants incontrôlés continuent d’exercer une quelconque autorité sur une parcelle du territoire, ce sera un risque important pour la crédibilité du vote des électeurs. La question du désarmement et de la réunification du pays est une nécessité. Souvent, les gens la posent en termes de préalable. Moi, je dirai plutôt que c’est une nécessité.
Concrètement, Pascal Affi N’Guessan, est-ce que ça veut dire que tant que les com’zones
du nord n’auront pas transféré leurs compétences aux préfets, vous bloquerez le processus ?
Ce n’est pas nous qui le bloquerons. C’est le processus lui-même qui sera bloqué. Si les com’zones refusent de transférer l’autorité qu’ils exercent aux préfets, ça veut dire que le processus est bloqué, puisqu’on ne peut pas réunifier le pays.
Mais peut-on prévoir une période de cohabitation entre les com’zones et les préfets ?
Ce n’est pas nécessaire. Comme on le dit habituellement, il ne peut y avoir deux capitaines dans un bateau. L’autorité ne se partage pas.
Alors, derrière tous ces problèmes, tous ces retards, certains se demandent si Gbagbo ne repousse pas la date des élections parce qu’il a peur de les perdre.
Mais ce n’est pas le Président Gbagbo qui refuse de transférer les compétences des com’zones à l’Etat. On ne peut donc pas le tenir pour responsable des retards. C’est lui au contraire qui impulse l’accord. Lorsqu’on a observé que les com’zones traînaient les pieds pour transférer leurs compétences aux préfets, c’est lui qui a convoqué tous les acteurs.
A propos de Laurent Gbagbo, ne craignez-vous pas que les gens disent que ça fait neuf ans qu’il est là et ça ne marche pas ; mieux vaut changer de Président ?
Mais si les retards et les blocages résultaient de sa responsabilité, on pourrait tenir un tel discours. Au contraire, ça fait neuf ans que les uns et les autres font … du dilatoire, traînent les pieds. Grâce à Gbagbo, la situation reste sous contrôle pour que nous sortions totalement de ce tunnel.
Est-ce que vous êtes sûr de gagner dès le premier tour ?
C’est notre objectif et nous travaillons à cela. L’environnement nous semble propice, parce que nous avons fait de réels progrès sur le territoire. Nos adversaires se sont affaiblis dans leurs bastions traditionnels, parce qu’ils se sont discrédités dans des positions politiques par rapport à la crise du 19 septembre (2002). Et je crois que notre parti doit tirer profit de cet affaissement.
Si Laurent Gbagbo est mis en ballottage, est-ce que vous ne craignez pas que son adversaire, que ce soit Henri Konan Bédié ou Alassane Ouattara, ne profite de l’accord politique de désistement que les deux opposants ont conclu entre eux ?
Vous savez, c’est un accord qui me paraît artificiel.
Oui, mais ça fait quatre ans qu’il tient, cet accord.
Oui, ça fait quatre ans, mais c’est un accord au sommet, pas un accord qui est soutenu par la base. Je suis persuadé que s’il y a un deuxième tour, celui qui sera retenu pour ce deuxième tour ne pourra même pas bénéficier de 20% des voix de celui qui aura été recalé. Parce que entre le Rdr et le Pdci, je ne crois pas que le contentieux lié à tout ce qui s’est passé en 1998, 1999 et 2000, ait été vidé. Dans tous les cas, nous savons que nous avons progressé aussi bien dans les bastions du Pdci, c’est-à-dire le pays Akan, particulièrement le pays Baoulé, que dans le nord du pays où les populations sont complètement déboussolées par les positions politiques que le Rdr a adoptées.
Et si Laurent Gbagbo est battu, que fera-t-il ?
Je n’imagine pas Laurent Gbagbo battu. Mais puisque vous posez la question, je dirais que nous sommes des démocrates, donc nous n’avons pas peur de la défaite.
Propos retranscrits par Pascal Soro
Quelles relations établissez-vous entre la restauration de l’autorité de l’Etat et les élections ?
Si l’autorité de l’Etat ne se réinstaure pas entièrement et effectivement sur l’ensemble du territoire, si des combattants incontrôlés continuent d’exercer une quelconque autorité sur une parcelle du territoire, ce sera un risque important pour la crédibilité du vote des électeurs. La question du désarmement et de la réunification du pays est une nécessité. Souvent, les gens la posent en termes de préalable. Moi, je dirai plutôt que c’est une nécessité.
Concrètement, Pascal Affi N’Guessan, est-ce que ça veut dire que tant que les com’zones
du nord n’auront pas transféré leurs compétences aux préfets, vous bloquerez le processus ?
Ce n’est pas nous qui le bloquerons. C’est le processus lui-même qui sera bloqué. Si les com’zones refusent de transférer l’autorité qu’ils exercent aux préfets, ça veut dire que le processus est bloqué, puisqu’on ne peut pas réunifier le pays.
Mais peut-on prévoir une période de cohabitation entre les com’zones et les préfets ?
Ce n’est pas nécessaire. Comme on le dit habituellement, il ne peut y avoir deux capitaines dans un bateau. L’autorité ne se partage pas.
Alors, derrière tous ces problèmes, tous ces retards, certains se demandent si Gbagbo ne repousse pas la date des élections parce qu’il a peur de les perdre.
Mais ce n’est pas le Président Gbagbo qui refuse de transférer les compétences des com’zones à l’Etat. On ne peut donc pas le tenir pour responsable des retards. C’est lui au contraire qui impulse l’accord. Lorsqu’on a observé que les com’zones traînaient les pieds pour transférer leurs compétences aux préfets, c’est lui qui a convoqué tous les acteurs.
A propos de Laurent Gbagbo, ne craignez-vous pas que les gens disent que ça fait neuf ans qu’il est là et ça ne marche pas ; mieux vaut changer de Président ?
Mais si les retards et les blocages résultaient de sa responsabilité, on pourrait tenir un tel discours. Au contraire, ça fait neuf ans que les uns et les autres font … du dilatoire, traînent les pieds. Grâce à Gbagbo, la situation reste sous contrôle pour que nous sortions totalement de ce tunnel.
Est-ce que vous êtes sûr de gagner dès le premier tour ?
C’est notre objectif et nous travaillons à cela. L’environnement nous semble propice, parce que nous avons fait de réels progrès sur le territoire. Nos adversaires se sont affaiblis dans leurs bastions traditionnels, parce qu’ils se sont discrédités dans des positions politiques par rapport à la crise du 19 septembre (2002). Et je crois que notre parti doit tirer profit de cet affaissement.
Si Laurent Gbagbo est mis en ballottage, est-ce que vous ne craignez pas que son adversaire, que ce soit Henri Konan Bédié ou Alassane Ouattara, ne profite de l’accord politique de désistement que les deux opposants ont conclu entre eux ?
Vous savez, c’est un accord qui me paraît artificiel.
Oui, mais ça fait quatre ans qu’il tient, cet accord.
Oui, ça fait quatre ans, mais c’est un accord au sommet, pas un accord qui est soutenu par la base. Je suis persuadé que s’il y a un deuxième tour, celui qui sera retenu pour ce deuxième tour ne pourra même pas bénéficier de 20% des voix de celui qui aura été recalé. Parce que entre le Rdr et le Pdci, je ne crois pas que le contentieux lié à tout ce qui s’est passé en 1998, 1999 et 2000, ait été vidé. Dans tous les cas, nous savons que nous avons progressé aussi bien dans les bastions du Pdci, c’est-à-dire le pays Akan, particulièrement le pays Baoulé, que dans le nord du pays où les populations sont complètement déboussolées par les positions politiques que le Rdr a adoptées.
Et si Laurent Gbagbo est battu, que fera-t-il ?
Je n’imagine pas Laurent Gbagbo battu. Mais puisque vous posez la question, je dirais que nous sommes des démocrates, donc nous n’avons pas peur de la défaite.
Propos retranscrits par Pascal Soro