L’atmosphère était électrique, lundi dernier, dans les locaux de la société Urecosci (union régionale des entreprises coopératives de la zone des savanes de Côte d’ivoire). La raison : des paysans venus de toute la région, Korhogo, Ferké, Boundiali, Ouangolo etc. ont pris d’assaut les lieux pour protester contre la résistance qu’oppose M. Soro Seydou à l’application d’une décision du conseil d’administration de l’Urecosci. En effet, depuis le 08 novembre 2007, le conseil d’administration de l’Urecosci a notifié à M. Soro Seydou sa révocation des postes de directeur général de l’usine d’égrainage Sicosa (société industrielle cotonnière de la zone des savanes) et de la Sofineco, une entité de fournitures d’intrants. Toutes les deux sociétés sont propriétés de l’Urecosci. Soro Seydou a porté l’affaire devant la justice car, selon lui, le mandat du conseil en place a expiré depuis belle lurette, le conseil n’étant plus statutaire, il n’a donc pas compétence pour le révoquer. Si le tribunal avait donné raison à M. Soro après un premier jugement, le recours introduit par le conseil d’administration dirigé par MM. Bamba Kélétigui, Méité Vaméiké, Coulibaly Bê et Mme Cissé Aby a bien changé les choses avec le verdict rendu le 24 mars par le tribunal de première instance d’Abidjan. Ce verdict écarte l’argument soulevé par M. Soro Seydou, argument qui repose sur l’incompétence du conseil d’administration et par ailleurs, conteste à ce dernier la qualité de directeur général de la Sicosa et celle d’administrateur de la Sofineco. En somme, M. Soro Seydou doit quitter les deux structures. Mais, ce dernier, qui conteste de son coté la légalité du conseil d’administration, annonce la nomination d’un administrateur provisoire, en la personne de M. Tiémoko Koffi pour prendre les rênes de l’Urecosci en vue d’organiser une assemblée générale. Il n’en faut pas plus pour irriter les paysans. Lundi donc, ils ont pris position autour du mât, au milieu de la cour pour un meeting improvisé. La dizaine de pancartes qu’ils brandissaient, toutes hostiles à la présence de Soro Seydou à la tête de leur structure, en disaient long sur leur détermination. Yéo Bakary, membre de la section de Ferké, a lu leur motion de protestation, qui dit que l’Urecosci ne peut être la propriété de Soro Seydou mais celle des producteurs qui ont contribué à sa création avec un apport de 1,2 milliard de FCFA. De nombreux autres défileront sur le podium pour crier leur colère. Tous reprochent unanimement à Soro Seydou sa gestion qui est, selon eux, à la base des nombreux impayés que cumulent les paysans et les travailleurs de l’usine.
Mack Dakota, Correspondant.
Mack Dakota, Correspondant.