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Économie Publié le samedi 11 avril 2009 | Ministères

Intervention du Ministre Diby Koffi Charles, lors de la rencontre avec les opérateurs économiques français (UBI France)

Monsieur le Président d’UBI France,

Mesdames et Messieurs les dirigeants d’entreprises,

Mesdames et Messieurs,

C’est pour moi un plaisir renouvelé d’avoir à échanger avec vous, sur la situation économique de mon pays et ses perspectives. Comme les années précédentes, je voudrais vous remercier de l’organisation des présentes journées et de l’accueil chaleureux qui nous a été réservé, la délégation qui m’accompagne et moi-même.

Je note que votre intérêt pour notre pays demeure intact. Nous vous en savons gré et en tirons une grande fierté. Nous sommes disposés à vous apporter, en retour, tout ce dont vous avez besoin comme informations essentielles sur l’économie ivoirienne.

Je voudrais vous dire notre détermination à faire ce qui est en notre pouvoir pour préserver les relations historiques et fructueuses existant entre la France et la Côte d’Ivoire. Ces relations ont subi avec succès l’épreuve du temps,
à notre grande satisfaction. Notre souhait, c’est que tout le potentiel encore inexploité de notre pays, intéresse les opérateurs économiques français qui demeurent les premiers partenaires de la Côte d’Ivoire.

1 - Situation socio-politique

Grâce à l’Accord Politique de Ouagadougou conclu le 4 mars 2007 entre le Président Laurent GBAGBO et le Secrétaire Général des Forces Nouvelles, Monsieur Guillaume SORO, avec la facilitation de son Excellence Monsieur Blaise COMPAORE, Président du Faso et l’appui de toute la classe politique ivoirienne et de la communauté internationale, la Côte d’Ivoire a fait d’énormes progrès dans la restauration de la paix, la réunification du pays et la réconciliation, pour le retour à la normalité.
Aujourd’hui, le redéploiement de l’administration sur l’ensemble du territoire est devenu réalité. Le Programme de Démobilisation, Désarmement et Réinsertion (DDR) des ex-combattants est entré dans sa phase active. En outre, les opérations d’identification et d’enrôlement devaient être très bientôt achevées, pour permettre l’organisation d’élections libres et transparentes avant la fin de l’année 2009.

Tous les acteurs de la vie politique sont résolument engagés pour le retour définitif de la paix. A l’instar d’un certain nombre de pays africains, nous aspirons profondément à (re)devenir un havre de paix, de stabilité et de croissance. C’est une condition essentielle pour restaurer la confiance, réhabiliter la destination Côte d’Ivoire, et en faire une référence singulière pour les investisseurs.

2 – Relations avec la communauté financière internationale

Les avancées réalisées au niveau du processus de sortie de crise, ont contribué à l’apaisement du climat social et à la mise en œuvre d’actions nécessaires à la reprise des relations avec la Communauté financière internationale.

Au terme de deux programmes post-conflit dont elle a bénéficié successivement en 2007 et 2008, la Côte d’Ivoire a engagé des discussions avec les institutions de Bretton Woods, en vue de la conclusion d’un programme économique et financier appuyé par la Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et pour la Croissance (FRPC).

Le 27 mars 2009, le Conseil d’Administration du Fonds Monétaire International (FMI) a autorisé la conclusion d’un programme FRPC avec la Côte d’Ivoire ; et le 31 mars 2009, ce fut le tour de la Banque Mondiale d’admettre la Côte d’Ivoire au point de décision de l’Initiative PPTE.

Obtenir le point de décision de l’initiative PPTE en 2008, après deux tentatives en 1998 et 2002, offre à la Côte d’Ivoire une opportunité exceptionnelle de bénéficier, à terme, de l’allègement de sa dette, qui constitue aujourd’hui un lourd fardeau au niveau de la gestion budgétaire.

Ce résultat n’a été possible qu’au terme d’importants sacrifices consentis par le pays, en période de crise, notamment l’apurement des arriérés de paiement vis-à-vis de la Banque Mondiale et de la Banque Africaine de Développement, et la réalisation de grandes réformes dans les secteurs clés de l’économie. Ces réformes, qui ont induit plus de respect de l’orthodoxie et plus de transparence dans la gestion des ressources publiques, ont concerné notamment les finances publiques, le secteur café/cacao, le pétrole, l’électricité et le secteur financier.

A cet égard, il me plaît de souligner que le Gouvernement ivoirien a hautement apprécié l’appui que lui a apporté l’Agence Française de Développement (AFD), dans le processus d’apurement des arriérés de la Banque Mondiale et de la BAD, ainsi que le soutien de la France pour l’obtention du programme FRPC assorti du point de décision de l’initiative PPTE.

La Côte d’Ivoire ne veut pas s’arrêter en si bon chemin. Bien au contraire, elle entend assurer une bonne exécution du programme économique et financier, afin de parvenir le plus rapidement possible au point d’achèvement de l’initiative PPTE, et de bénéficier ainsi de la réduction de sa dette. En effet, l’allègement de la dette représente beaucoup d’espoir pour les ivoiriens, car il aidera le pays à amorcer un redécollage économique.

3 – Evolution de la situation économique

L’économie mondiale est en récession, du fait de la crise financière internationale qui s’est muée en crise économique. La Côte d’Ivoire n’est pas épargnée par cette crise.

Toutefois en 2008, pour la cinquième année consécutive, la croissance a été positive avec un taux de 2,3% contre 2,9% initialement prévu, sous l’impulsion des branches ci-après :

 Télécommunications (+10,9%) ;
 .BTP (+8,6%) ;
 Agroalimentaire (+8,4%) ;
 Commerce (+3,8%) ;
 Energie (+2,9%) ;
 Agriculture vivrière (2,9%) ;
 Services (+2,8%) ;
 Produits pétroliers (2,7%) ;
 Transport (+2,4%).

S’agissant de l’inflation, elle s’est établie à fin 2008, en moyenne annuelle, à 6,3% (largement au-dessus du seuil de l’UEMOA de maximum 3%) contre 1,9% en 2007, en liaison avec la hausse des prix des produits alimentaires et des cours du pétrole brut. Ce taux aurait été plus important sans les mesures prises par le Gouvernement pour lutter contre la vie chère.

Les finances publiques ont été marquées par un désengagement total de l’Etat vis-à-vis de la Banque Mondiale et partiel vis-à-vis de la BAD ainsi que par les mesures prises par le Gouvernement pour lutter contre la vie chère, qui ont entraîné des manques à gagner d’environ 50 milliards de FCFA. Des efforts ont été consentis pour apurer partiellement les arriérés intérieurs pour environ 80 milliards de FCFA. Quant au programme de sortie de crise, il a été financé à hauteur de plus de 100 milliards de FCFA. Dans l’ensemble, les tensions de trésorerie ont induit l’apparition de nouveaux arriérés de paiement.

Les échanges extérieurs ont été tributaires de l’évolution des cours des produits agricoles d’exportation et du renchérissement des factures alimentaire et pétrolière. De même, ces échanges ont été marqués par la reprise du paiement du service de la dette des partenaires multilatéraux.

Alors que la situation monétaire a présenté un bon profil, les principaux indicateurs boursiers ont enregistré une baisse, en liaison avec la morosité constatée au niveau de certaines branches de l’économie.

L’année 2009 devrait connaître de meilleures perspectives, grâce aux efforts d’assainissement de l’environnement macroéconomique, entrepris notamment dans le cadre du Programme FRPC. L’économie bénéficierait de la sortie définitive de la crise, de l’allègement intérimaire de la dette ainsi que de l’amélioration du climat des affaires. Dans ce contexte, le taux de croissance de l’économie s’établirait à 3,7% contre 2,3% en 2008. Les secteurs porteurs de croissance sont :
 Agriculture d’exportation (+10,2%) ;
 Télécommunications (+9,8%) ;
 Agroalimentaire (+8,8%) ;
 .BTP (+3,4%) ;
 Agriculture vivrière (3,0%) ;
 Services (+3,0%) ;
 Produits pétroliers (2,9%) ;
 Commerce (+2,3%) ;
 Energie (+2,1%) ;
 Transport (+2,0%).

Pour accompagner la croissance projetée en 2009, le Gouvernement a pris des engagements consignés dans le Programme PPTE qui seront tenus. A ce titre, certaines actions visent l’amélioration de l’environnement des affaires. Il s’agit, entre autres, de :
- la création de tribunaux de commerce et la formation des cadres juridiques en matière commerciale ;
- la préparation d’un plan de réformes visant l’amélioration de l’efficacité et de l’équité du système judiciaire ;
- la réforme de la loi sur la concurrence ;
- l’accélération des procédures administratives de traitement pour le remboursement des crédits de TVA.

Par ailleurs, le secteur privé continuera de bénéficier de l’appui de l’Etat, sous forme d’incitations fiscales, pour se remettre à niveau. Après la mise en œuvre de nombreuses mesures d’allègement fiscales, dont la réduction de 35% à 25% de l’impôt sur le Bénéfice Industriel et Commercial (BIC), le Gouvernement poursuivra ses efforts de soutien au secteur privé, en renforçant la rationalisation du système fiscal. Ce qui devrait permettre aux entreprises de relancer leurs investissements dans les meilleures conditions.

Toutefois, il y a lieu d’indiquer que la profondeur de la crise économique mondiale pourrait représenter un risque pour les perspectives de croissance de 2009.

Au total, il convient de noter que la normalisation progressive de la situation socio-politique, consécutive à l’Accord Politique de Ouagadougou, a restauré la confiance des ménages et des opérateurs économiques, favorisant par la même occasion le retour sur le sentier de la croissance économique.

Un taux de croissance de 3,7% est attendu en 2009, après celui de 2,3% réalisé en 2008.

La Côte d’Ivoire compte sur ses principaux partenaires, pour relancer son économie au sortir de la crise. A cet égard, nous invitons instamment les opérateurs économiques français à occuper la place prépondérante qui est la leur, dans la phase de reconstruction et de redécollage du pays.

Face à l’ampleur de la récession mondiale, il est impérieux de rechercher les moyens de relancer la demande. De ce point de vue, des opportunités d’affaires énormes existent en Côte d’Ivoire et nous souhaitons que les opérateurs économiques français les saisissent, en vue de la création d’emplois, ici et là, pour relancer progressivement la demande et l’économie.

Merci de votre aimable attention.
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