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Société Publié le mardi 14 avril 2009 | Fraternité Matin

Grève au Bnetd : Le DG appelle à la discussion

L'heure est grave au Bureau national d'études techniques et de développement (Bnetd). Depuis le 9 avril dernier, la conférence des syndicats et délégués du personnel a déposé un préavis de grève de six jours à l'issue duquel elle menace d'observer un arrêt de travail de 48 heures, les 16 et 17 avril. Elle dénonce les retards dans le paiement des salaires, le blocage de la saturation de la grille salariale des cadres, le non reversement de tous les prélèvements (Cgrae, Cnps, Bhci, MaBnetd, Mugefci, etc.) et le non paiement des arriérés de salaire des assistants techniques.

En réaction à cette motion, le directeur général du Bnetd, Ahoua Don Mello, s'est déclaré ouvert à la discussion; ce d'autant que, dans le courrier, en date du 10 avril, qu'il a adressé à la conférence des syndicats et délégués du personnel, il trouve "légitimes" les revendications des travailleurs. Cependant, le refus des agents de tenir compte du contexte ivoirien de grave crise financière est jugé suspect. "Ce sont des prétextes basés sur des arguments partiellement vrais", soutient-on du côté de la direction générale.

En effet, depuis 2008, le Bnetd connaît de sérieuses tensions de trésorerie. Au point que la direction subordonne le retour à la normalité à l'embellie financière. Son plus gros client, la Côte d'Ivoire qui constitue 70% du chiffre d'affaires, accumule des retards dans le paiement des factures. Ayant choisi prioritairement l'apurement de la dette extérieure l'an dernier, le pays n'a pu faire face à ses engagements intérieurs. La note est salée pour le Bnetd qui doit faire face à une masse salariale mensuelle de 600 millions de FCFA (en net) et de 800 millions de nos francs (en brut), pour un chiffre d'affaires de 20 milliards de FCFA. Pour 2008 seulement, l'Etat lui doit 9 milliards de FCFA.

Cette situation contraint la direction du Bnetd à étaler le paiement des salaires. Ce qui entraîne, non pas des arriérés de salaire comme cela est le cas dans la plupart des sociétés d'Etat et des institutions de la République, mais des décalages et autres retards. Pour le mois de mars en question, le salaire du personnel non cadre (employés, agents de maîtrise et techniciens supérieurs) qui représente 60% d'un effectif de 1200 agents, a été payé à bonne date, c'est-à-dire avant le 8 avril. Ce sont les cadres de la société, c'est-à-dire ceux qui ont une capacité d'épargne et de négociation avec leur banque, qui sont concernés par le retard. Leur salaire devrait être viré entre le 8 et le 20 avril.

La crise financière a également une incidence sur la saturation de la grille salariale des cadres. Le Bnetd procède chaque année, au mois de juin, à des augmentations annuelles dans l'ordre de 3 à 8% au profit de son personnel. C'est une politique voulue par le directeur général afin de permettre à ses agents d'atteindre le niveau de salaires des experts des autres bureaux internationaux; ainsi des chefs secteurs perçoivent par exemple une indemnité de transport de l'ordre de 300.000 FCFA.

Cette saturation est réalisée totalement pour 70% des agents concernés, selon la direction générale. Pour le reste, elle appelle les agents "à la patience et à la compréhension" dans la mesure où un "accroissement non maîtrisé des charges de la société" - qui ne tiendrait pas compte notamment du chiffre d'affaires et de la marge bénéficiaire de l'entreprise - pourrait être préjudiciable à la survie du Bnetd.

A la vérité, les vrais arguments de la crise sociale en gestation semblent se trouver ailleurs. La direction générale du Bnetd a diligenté un audit interne. Celui-ci a révélé que 200 cadres ne sont plus productifs parce que dépassés. Il est question de négocier avec ce personnel un départ anticipé pour laisser à la direction générale un potentiel de recrutement de 200 jeunes adaptés aux nouvelles méthodes de travail d'ici à 2015.

Du côté de la direction générale, il y a anguille sous roche. On estime que ces mouvements actuels ne sont pas innocents. Ils semblent être destinés à empêcher la mise en œuvre de cette politique de départ anticipé. Ainsi, en se servant d'arguments apparemment fondés, certains agents auraient-ils entrepris d'instrumentaliser les syndicats pour tester leur capacité de mobilisation. De peur de perdre leurs nombreux avantages. C'est pourquoi, pour ratisser large par exemple, le cas des assistants techniques a été aussi évoqué. Or, ces agents du Bnetd ont été "vendus" à différents ministères pour lesquels ils travaillent. Et leur salaire dépend de ces départements qui les emploient et non du Bnetd dont le seul rôle est de procéder au reversement des salaires mis à sa disposition par les structures utilisatrices.




F. M. Bally
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