Depuis un temps, la presse fait état de la cession du patrimoine de la Société hévéicole de Gô au CNRA. L'affaire fait grand bruit en ce moment. De quoi s'agit-il ?
C'est le 27 août 1987 qu'a été créée la Société Hévéicole de Gô (HEVEGO), un institut de recherche et de développement de l'Etat de Côte d'Ivoire, fonctionnant comme une société privée anonyme avec un capital de 10 millions FCFA détenu à 70% par l'Etat, les 30 autres pour cent appartenant à la Compagnie de Caoutchouc du Pakidié (CCP), la Société Africaine des Plantations d'Hévéa (SAPH) et la Société des Caoutchoucs de Grand-Béréby (SOGB), avec chacune 10%. L'Etat de Côte d'Ivoire l'a doté des moyens devant lui permettre d'atteindre des objectifs de 272000ha de surfaces plantées et une production annuelle de 360000T de caoutchouc à l'horizon de 2015. De fait, HEVEGO devient la pierre angulaire de la recherche hévéicole conduite par le CNRA. Dans son domaine, HEVEGO est un outil unique et stratégique pour la Côte d'Ivoire. Aujourd'hui, elle est dotée d'actifs d'une valeur de 3 milliards FCFA et fait partie des 30 premières entreprises nationales rapportant des dividendes à l'Etat, selon le classement de la Direction des Participations et de la Privatisation. HEVEGO, c'est plus de 1500 ha de plantations en production à San Pedro, 4000 ha d'espace pour la station de recherches, 600 travailleurs.
A défaut de maintenir en l'état HEVEGO dans le dispositif de recherche, le CNRA, Conseil Technique en matière de recherche agronomique, recommande la cession à la recherche agronomique : des 516 ha de parcelles expérimentales à grande échelle ; de 1500 ha non mis en valeur pour l'expérimentation à grande échelle des technologies en cours de développement ; du laboratoire de Micro Diagnostic Latex (MDL), indispensable à la caractérisation physiologique des différents systèmes d'exploitation mis au point par la recherche ; de 4 villas pour les cadres scientifiques; de 20 logements pour le personnel d'appui technique. Le décret portant approbation de la convention de cession du patrimoine Héveicole du Gô est signé le 26 mars 2009. Le 02 avril 2009, le ministre de l'Economie et des Finances écrit à la fois au Président du Conseil d'Administration de HEVEGO et au liquidateur de l'ex-HEVEGO pour prier le premier de convoquer dans un délai de 48 heures, un conseil d'Administration extraordinaire invitant l'AGE d'HEVEGO à entériner la décision de cession ; inviter le DG à procéder sans délai à la passation des charges avec le liquidateur. Au second, il demande de prendre contact avec les DG d'HEVEGO, de CNRA, avec la SCASO pour la passation des charges, le transfert des acquis scientifiques et du patrimoine. Dans nos investigations, il nous a été dit au Secrétariat Général du Gouvernement que le décret 2009-67 du 13 mars 2009 portant nomination des membres du Conseil d'Administration de la CNCE et celui 2009-71 du 26 mars 2009 portant approbation de la convention de cession du patrimoine HEVEGO, sont authentiques et la signature de M. Tyéoulou qui certifie conformément à l'original est authentique et n'a jamais été falsifiée.
Ce que l'on a du mal à comprendre, c'est pourquoi une société qui n'est pas en faillite peut-elle faire l'objet d'une liquidation et pourquoi cette accélération. Pourquoi cette diligence du gouvernement ? Qu'est-ce qui justifie le gré à gré ? quels sont les termes de la convention de cession du patrimoine d'HEVEGO signé le 21 février 2007 entre l'Etat de Côte d'Ivoire et la SCASO. Quel est le prix de la cession ? Dans le rapport de présentation du projet de décret portant cession, il est écrit que la mission principale de HEVEGO qui est la recherche n'est pas assurée par celle-ci. Cette mission a été concédée au CNRA. Comment est-ce alors possible qu'en même temps HEVEGO ait été choisie par la Communauté scientifique internationale pour accueillir et conserver, le germplasm amazonien issu de la prospection IRRDB (Conseil International des Instituts de Recherches de Développement sur le Caoutchouc Naturel) destiné à l'Afrique ? Et qu'on laisse HEVEGO élaborer un plan stratégique de développement pour la période 2008-2017?
Eddy PEHE
C'est le 27 août 1987 qu'a été créée la Société Hévéicole de Gô (HEVEGO), un institut de recherche et de développement de l'Etat de Côte d'Ivoire, fonctionnant comme une société privée anonyme avec un capital de 10 millions FCFA détenu à 70% par l'Etat, les 30 autres pour cent appartenant à la Compagnie de Caoutchouc du Pakidié (CCP), la Société Africaine des Plantations d'Hévéa (SAPH) et la Société des Caoutchoucs de Grand-Béréby (SOGB), avec chacune 10%. L'Etat de Côte d'Ivoire l'a doté des moyens devant lui permettre d'atteindre des objectifs de 272000ha de surfaces plantées et une production annuelle de 360000T de caoutchouc à l'horizon de 2015. De fait, HEVEGO devient la pierre angulaire de la recherche hévéicole conduite par le CNRA. Dans son domaine, HEVEGO est un outil unique et stratégique pour la Côte d'Ivoire. Aujourd'hui, elle est dotée d'actifs d'une valeur de 3 milliards FCFA et fait partie des 30 premières entreprises nationales rapportant des dividendes à l'Etat, selon le classement de la Direction des Participations et de la Privatisation. HEVEGO, c'est plus de 1500 ha de plantations en production à San Pedro, 4000 ha d'espace pour la station de recherches, 600 travailleurs.
A défaut de maintenir en l'état HEVEGO dans le dispositif de recherche, le CNRA, Conseil Technique en matière de recherche agronomique, recommande la cession à la recherche agronomique : des 516 ha de parcelles expérimentales à grande échelle ; de 1500 ha non mis en valeur pour l'expérimentation à grande échelle des technologies en cours de développement ; du laboratoire de Micro Diagnostic Latex (MDL), indispensable à la caractérisation physiologique des différents systèmes d'exploitation mis au point par la recherche ; de 4 villas pour les cadres scientifiques; de 20 logements pour le personnel d'appui technique. Le décret portant approbation de la convention de cession du patrimoine Héveicole du Gô est signé le 26 mars 2009. Le 02 avril 2009, le ministre de l'Economie et des Finances écrit à la fois au Président du Conseil d'Administration de HEVEGO et au liquidateur de l'ex-HEVEGO pour prier le premier de convoquer dans un délai de 48 heures, un conseil d'Administration extraordinaire invitant l'AGE d'HEVEGO à entériner la décision de cession ; inviter le DG à procéder sans délai à la passation des charges avec le liquidateur. Au second, il demande de prendre contact avec les DG d'HEVEGO, de CNRA, avec la SCASO pour la passation des charges, le transfert des acquis scientifiques et du patrimoine. Dans nos investigations, il nous a été dit au Secrétariat Général du Gouvernement que le décret 2009-67 du 13 mars 2009 portant nomination des membres du Conseil d'Administration de la CNCE et celui 2009-71 du 26 mars 2009 portant approbation de la convention de cession du patrimoine HEVEGO, sont authentiques et la signature de M. Tyéoulou qui certifie conformément à l'original est authentique et n'a jamais été falsifiée.
Ce que l'on a du mal à comprendre, c'est pourquoi une société qui n'est pas en faillite peut-elle faire l'objet d'une liquidation et pourquoi cette accélération. Pourquoi cette diligence du gouvernement ? Qu'est-ce qui justifie le gré à gré ? quels sont les termes de la convention de cession du patrimoine d'HEVEGO signé le 21 février 2007 entre l'Etat de Côte d'Ivoire et la SCASO. Quel est le prix de la cession ? Dans le rapport de présentation du projet de décret portant cession, il est écrit que la mission principale de HEVEGO qui est la recherche n'est pas assurée par celle-ci. Cette mission a été concédée au CNRA. Comment est-ce alors possible qu'en même temps HEVEGO ait été choisie par la Communauté scientifique internationale pour accueillir et conserver, le germplasm amazonien issu de la prospection IRRDB (Conseil International des Instituts de Recherches de Développement sur le Caoutchouc Naturel) destiné à l'Afrique ? Et qu'on laisse HEVEGO élaborer un plan stratégique de développement pour la période 2008-2017?
Eddy PEHE