Depuis le 13 avril dernier, neuf travailleurs de l’entreprise Nord-Sud Communication, éditrice du quotidien éponyme, à savoir six journalistes, une photographe, un machiniste et un maquettiste, sont frappés d’une mesure de chômage technique pour une durée de deux mois. Selon le courrier transmis par le directeur général, Touré Moussa, la raison de cette mesure est liée aux “difficultés financières” que connaît l’entreprise. Et ce, dans l’optique d’une “relance”.
Seulement, selon le porte-parole des travailleurs frappés par cette mesure, le journaliste Jean-Roche Kouamé, “cette mesure n’est pas objective”. Il affirme que ses collègues et lui paient cash pour leur velléité à vouloir constituer un syndicat. Action entreprise en fin d’année dernière, à la suite d’une baisse de 20% sur les salaires d’octobre et novembre, à l’en croire, pour “équilibrer les comptes”, au dire de la direction.
En attendant la conférence de presse que le Collectif des agents mis en chômage technique animera aujourd’hui, son porte-parole lie les difficultés de Nord-Sud moins à un mismanagement fonctionnel qu’à une politique éditoriale. Etant entendu, selon lui, que le journal s’était très vite positionné en quelques mois de vie par sa rigueur, sa posture équilibrée, avant de faire volte-face et devenir “la voix de la Primature”. Arguant en cela que l’ex-directeur général et actuel porte-parole du Premier ministre, actionnaire principal du journal, Méïté Sindou, ne laisse pas la latitude au staff d’impulser sa vision managériale. Jean-Roche Kouamé étaye son propos par une anecdote : “Au début de la crise au journal, en octobre-novembre derniers, nous avons dit à Méïté et à Touré Moussa que c’est le glissement de la ligne éditoriale qui est à la base du désintérêt des lecteurs et donc, de la baisse des ventes. Ils nous ont répondu que notre travail, en tant qu’employés, est d’écrire et non de critiquer la ligne éditoriale, encore moins de nous soucier des chiffres et des ventes”. Par ailleurs, les travailleurs attestent qu’ils ne sont pas déclarés à la sécurité sociale (Cnps), qu’ils ne bénéficient que de deux semaines de congés au lieu d’un mois.
Il ressort aussi qu’en interne, la guéguerre éditoriale entre “Alassanistes”, c’est-à-dire pro-Alassane Ouattara (président du Rdr) et “Soroistes”, allusion faite au Premier ministre Guillaume Soro, serait à l’origine de tous les maux. Au point qu’il se murmure que Dembélé Al Séni, rédacteur en chef, chef de file des “Alassanistes” serait sur le point de créer un nouveau journal.
Nos tentatives (appels, sms) pour avoir les versions de l’encadrement et des actionnaires connus du journal sont restées vaines.
Rémi Coulibaly
Seulement, selon le porte-parole des travailleurs frappés par cette mesure, le journaliste Jean-Roche Kouamé, “cette mesure n’est pas objective”. Il affirme que ses collègues et lui paient cash pour leur velléité à vouloir constituer un syndicat. Action entreprise en fin d’année dernière, à la suite d’une baisse de 20% sur les salaires d’octobre et novembre, à l’en croire, pour “équilibrer les comptes”, au dire de la direction.
En attendant la conférence de presse que le Collectif des agents mis en chômage technique animera aujourd’hui, son porte-parole lie les difficultés de Nord-Sud moins à un mismanagement fonctionnel qu’à une politique éditoriale. Etant entendu, selon lui, que le journal s’était très vite positionné en quelques mois de vie par sa rigueur, sa posture équilibrée, avant de faire volte-face et devenir “la voix de la Primature”. Arguant en cela que l’ex-directeur général et actuel porte-parole du Premier ministre, actionnaire principal du journal, Méïté Sindou, ne laisse pas la latitude au staff d’impulser sa vision managériale. Jean-Roche Kouamé étaye son propos par une anecdote : “Au début de la crise au journal, en octobre-novembre derniers, nous avons dit à Méïté et à Touré Moussa que c’est le glissement de la ligne éditoriale qui est à la base du désintérêt des lecteurs et donc, de la baisse des ventes. Ils nous ont répondu que notre travail, en tant qu’employés, est d’écrire et non de critiquer la ligne éditoriale, encore moins de nous soucier des chiffres et des ventes”. Par ailleurs, les travailleurs attestent qu’ils ne sont pas déclarés à la sécurité sociale (Cnps), qu’ils ne bénéficient que de deux semaines de congés au lieu d’un mois.
Il ressort aussi qu’en interne, la guéguerre éditoriale entre “Alassanistes”, c’est-à-dire pro-Alassane Ouattara (président du Rdr) et “Soroistes”, allusion faite au Premier ministre Guillaume Soro, serait à l’origine de tous les maux. Au point qu’il se murmure que Dembélé Al Séni, rédacteur en chef, chef de file des “Alassanistes” serait sur le point de créer un nouveau journal.
Nos tentatives (appels, sms) pour avoir les versions de l’encadrement et des actionnaires connus du journal sont restées vaines.
Rémi Coulibaly