Bouaké : Sortie de crise - Les “bérets verts” ont repris les entraînements

Chérif Ousmane est de retour à Bouaké depuis le 31 mars. A peine arrivé le mythique commandant de zone s’est aussitôt mis au travail.

Le commandant de zone adjoint, Ouattara Famoussa dit «Famouss», venait de lui faire un point du commandement pendant son absence. Faisant signe de la tête, Chérif Ousmane exprime sa satisfaction pour le travail abattu. Mais le chef militaire est informé que la formation de la dernière promotion des « bérets verts » avait connu un coup d’arrêt. Car, ont confié ses lieutenants, « lui seul a le secret de cet aspect des choses avec son unité d’élite les bérets verts ». Personne n’a donc voulu s’immiscer dans ce domaine surtout au niveau de la philosophie, de la conception et de la formation. Le commandant Ousmane décide alors de reprendre en main ce volet militaire. Rien de surprenant pour ceux qui connaissent ce para commando. Il aime la chose militaire. Dès lors, il se penche sur la fin de la formation d’environ 500 éléments de la dernière promotion qui n’avaient pu boucler leur stage de perfectionnement, quand « Papa Guépard » fut terrassé par la maladie. Issus du camp génie militaire pour la plupart, ces soldats « Volontaires à l’armée nouvelle » ont repris les entraînements. Au petit matin ils se réveillent avec un footing de 25 km en aller-retour comme « petit déjeuner ». Les nouveaux venus dans la ville, à leur vue, ont la peur au ventre. « C’est quoi ça encore ? J’espère que la guerre ne va pas reprendre. Lorsque je vois ces mouvements cela m’inquiète» n’a pas manqué de réagir une dame en pleine rue au passage de la soldatesque. Mais un proche du commandant rassure : « Il n’y a rien de si grave. Il s’agit des soldats qui n’avaient pas achevé leur formation quand le commandant s’est senti mal. A son retour il a exigé sur rapport de ses proches que les entraînements soient repris pour qu’on puisse valider leur certificat de sortie de stage sur une bonne évaluation.» Les soldats sont donc obligés de s’entraîner au 3eme bataillon et au camp génie contrairement aux autres promotions. En effet, le site de l’OIC, sis à Angouayaokro, a été rétrocédé à l’école. Convalescent, le commandant ne participe plus personnellement aux séances. Il les supervise en tant que commandant de zone. Ses adjoints et collaborateurs s’occupant de l’aspect formation. Cherif Ousmane a aussi renforcé la sécurité des biens et des personnes au niveau de la cité. Pour lui les populations ont besoin de quiétude. Les bérets verts ont donc été déployés dans la ville et aux différents corridors le temps qu’a duré la fête de Pâques. Sur les axes principaux menant dans les localités voisines (Béoumi, Diabo, Sakassou, Katiola, Brobo…) des éléments sont régulièrement en patrouille pour lutter contre les coupeurs de route. Des autorités en fête dans la région comme Gnamien Konan ont eu droit à une section de bérets verts pour leur sécurité. Alliant sécurité et loisirs, le commandant de la zone a organisé au cours de retrouvailles avec ses éléments un match de gala au stade de la troisième région militaire. Cette rencontre a opposé les commandants aux sous-officiers. L’unique but de la partie est venu d’un coup franc tiré par le commandant Chérif Ousmane. Ce dernier rend aussi visite à ses frères d’armes dans les camps militaires de la ville. Il n’est pas encore sorti de la ville de Bouaké. Mais il reçoit également à ses bureaux les populations. Les femmes du marché de Bouaké qui n’avaient pu le rencontrer lors de son arrivée sont allées lui dire « akwaba » et « yako ». Bien sûr avec les mains chargées de vivres. Papa Guépard a aussi reçu la visite de la coopérative des bouviers de Bouaké. Le porte-parole de cette association n’a pas manqué de dire sa solidarité au com’zone. Les bouviers peuls, qui n’avaient pu voir de près leur « fils » au cours de son passage à l’abattoir, ont décidé de lui offrir un bœuf en guise de témoignage.