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Société Publié le jeudi 16 avril 2009 | Nord-Sud

Examens de fin d`année - Après les grèves - Bac, Bepc : inquiétude à tous les niveaux

Le Bac 2009 débute le 16 juin avec l’oral. L'écrit suit du 23 au 26 juin. Les candidats du Bepc sont convoqués à l'écrit les 7 et 8 juillet après avoir subi les épreuves orales du 1er au 4 juillet. Suite à la grève qui a paralysé l'école ivoirienne en février, bon nombre de parents s'interrogent si leurs enfants en classe d'examen seront prêts pour ces examens qui approchent à grands pas. Nord-Sud Quotidien a fait le tour de quelques établissements. Enseignants et élèves sont aussi préoccupés que les parents.

A la question de savoir si les élèves verront tous les chapitres au programme avant la tenue des examens de fin d'année, plusieurs enseignants répondent, franchement, que cela ne sera pas possible. Au lycée municipal Pierre Gadié de Yopougon, ce mardi 14 avril c'est le temps des examens blancs du Bac et du Bepc. Lokpo G, professeur de mathématique, a estimé qu'un report des dates des examens s'impose. «Si le ministre de l'Education nationale ne prend pas cette décision, les programmes ne seront pas achevés et les élèves iront aux examens avec beaucoup de lacunes », avoue-t-il. «Le ministre a pris une mesure qui a consisté à réduire la durée des congés de Pâques d'une semaine afin de permettre aux enseignants de finir les programmes. Mais, ça ne suffit pas. On sera obligé d'avoir recours aux polycopies (résumés écrits des cours). Entre deux maux, il faut choisir le moindre. Les polycopies sont des solutions palliatives que nous avons trouvées. On aurait souhaité avoir le temps de faire les cours normalement », a-t- il soutenu. En effet, les polycopies sont beaucoup utilisées par les enseignants pour remédier au problème du retard dans le programme. M. Ametchi, professeur d'histoire-géographie, dans le même établissement, ajoute qu'il sera difficile cette année de terminer les leçons et donc impossible de bien préparer les élèves pour les examens. «Tout le monde a démissionné. Le ministère, les parents ainsi que les élèves eux-mêmes. C'est nous les enseignants qui essayons de faire bouger les choses», affirme-t-il. Chez les élèves, la colère se mêle à la crainte. Atsé, élève en terminale D, se plaint : «Nous sommes au 3e trimestre et dans certaines disciplines comme la philosophie et l'histoire-géographie, nous sommes encore loin de la fin du programme.» Elisabeth Bahi, candidate au Bepc, révèle que ses professeurs de mathématique et de sciences physiques sont en retard. « Cette situation nous affecte car ces deux matières sont très importantes à l'examen », se lamente-t-elle. Au lycée moderne de Treichville, un enseignant, qui a requis l'anonymat, pense que les élèves des classes d'examen devront se contenter des polycopies. « Franchement, ce sera difficile de finir le programme. A moins qu'on ne dispense les cours de façon lapidaire. Ce qui ne leur est pas favorable», a-t-il avoué.


Des profs restent optimistes

Kouyaté Ahmed, élève en terminale A, affirme que quelques uns de ses enseignants ont déjà commencé à distribuer les polycopies surtout dans les matières de philosophie et d'histoire-géographie. Certains pédagogues pensent cependant qu'il n'y a pas péril en la demeure. Selon M. Assy, professeur de musique au lycée moderne du Plateau, des efforts sont en train d'être faits pour achever le programme. « Chez nous, nous terminons toujours le programme car notre collège est un centre d'examen. Quel que soit le problème, on n'a jamais eu recours aux polycopies. Ce n'est pas bon pour les élèves, surtout ceux de 3e», explique-t-il. Raymond K., enseignant d'anglais, est optimiste. «S'il y a de la rigueur, je soutiens qu'on pourra terminer le programme à temps et préparer convenablement les élèves pour les examens de fin d'année », affirme-t-il. Le proviseur du lycée municipal Pierre Gadié 2, M. Bonikan, n'a pas voulu se prononcer sans l'autorisation de sa hiérarchie. «Nous ne sommes pas obligé de parler à un journal sans l'autorisation de nos supérieurs. C'est la direction régionale qui est habilitée à parler. Pour le moment je suis là pour véhiculer un message du gouvernement. Je ne suis pas là pour porter des jugements. Je n'ai aucune information concernant les polycopies », a-t-il répondu.


S.S
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