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Politique Publié le jeudi 16 avril 2009 | Notre Voie

J’ose dire: Le revers de la médaille

La rébellion est à la croisée des chemins. Elle est même aux abois, pour ne pas dire qu’elle broie du noir. Une véritable phagocytose. On se rejette la balle. La suspicion est générale, on se regarde en chiens de faïence. L’ami d’hier est devenu l’ennemi d’aujourd’hui.

Dans ce capharnaüm, où ça canarde de toutes parts, le front armé nie toute légitimité au front civil. Les politiques, Soro, Dakoury et autres sont pratiquement reniés. On les regarde comme des usurpateurs. Des personnes arrivées comme un cheveu sur la soupe dans une affaire qui n’est pas la leur.

Même le général ne prête plus l’oreille qu’à ses hommes en armes. Les civils, tels des “apatrides”, ne savent plus s’il faut aller à Bouaké ou rester à Abidjan. Balloter par le vent de l’Accord politique de Ouaga entre la mère patrie et les desiderata des rebelles, leurs amis d’hier, ils ne savent plus à quel saint se vouer. Les assaillants impitoyables d’hier, à qui ils ont voulu donner un visage humain, ont repris du poil de la bête et leur disent niet à tout vent. Ils leur demandent même d’être moins republicains et plus rebelles s’ils veulent encore avoir une petite parcelle de pouvoir sur eux et un semblant de considération par eux. Effrayant et inquiétant, ce jeu d’échecs l’est. Et les civils qui n’arrivent plus à discerner le vrai du faux hésitent et naviguent en eaux très troubles. Le bras de fer est ainsi engagé. Et Ouaga 4 est leur seul bouée de sauvetage. Parce que ce qui commence à se tramer n’est que la destinée logique de toute rébellion. Surtout des rébellions sauvages et hétéroclytes, dont les revendications reposent sur du bidon et l’imaginaire, construits à coups de mensonges, d’intox et de désinformation, orchestrés par des individus perfides à souhait, qui ne veulent qu’assouvir leurs bas instincts au détriment des aspirations du peuple.

Ces rébellions-là, elles mangent leurs enfants ; elles se détruisent elles-mêmes par des luttes intestines au cours desquelles les plus forts détruisent les plus faibles. Les exemples sont légion dans le monde. Citons à tout hasard les cas de l’Ethiopie, de l’Angola, du Congo… Les sales temps ne sont donc plus loin pour tous ceux qui se sont retrouvés du côté des assaillants par simple mimétisme ou par pur opportunisme. Après le temps des vaches grasses au cours duquel on a dicté sa loi, voici venu le temps des vaches maigres. La branche armée, qui a plongé le pays dans la désolation, se demande aujourd’hui pourquoi ces civils, qui n’ont jamais connu les affres des champs de bataille, gouvernent leur destinée, prennent des décisions pour elle.

C’est le chant des cygnes, le revers de la médaille pour ces derniers, qui ont intérêt, s’ils veulent encore sauver leur tête, à s’accrocher résolument à l’unique porte de sortie qui leur reste, l’Accord de Ouaga, et faire en sorte qu’il aboutisse sans accroc.

Sinon, rejetés par les uns et les autres, ils connaîtront l’enfer sans être passés par la mort. Un enfer sur terre qui leur fera très vite oublier les honneurs tirés du sang versé de leurs frères, le bonheur et le bien-être nés de braquages des banques, du bradage des richesses de leur pays et de mille autres crimes perpétrés ou autorisés.

Par Franck Dally
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