Diomandé Mouti, ce jeune footballeur évoluant en cadet au Séwé de Pedro fait partie des victimes du drame du 29 mars survenu au stade Félix Houphouët Boigny. Après avoir passé deux semaines au CHU de Yopougon, il a regagné son domicile à Yopougon Wassakara. C'est là que “Le Repère” est allé le rencontrer. Le fan de Maestro a accepté avec la permission de son père de parler de cet événement. Pour lui, le football doit continuer de vivre pour le bonheur de vivre. Il déplore néanmoins l'attitude des certains joueurs qui ne sont pas passés les voir au CHU et demande aux Ivoiriens de ne pas se servir de ce drame pour régler leurs comptes. Interview.
Comment vous sentez-vous, deux semaines après votre sortie de l'hôpital ?
Je suis rentré en famille, après avoir été interné treize jours au CHU de Yopougon. Lorsque je suis revenu de l'hôpital, mes frères me relataient un peu comment j'étais lorsqu ils allaient me rendre visite. J'ai aussi cherché à savoir comment j'étais, dans quel état je me trouvais quand je suis arrivé à l'hôpital. Aujourd'hui ça va grâce à Dieu.
Pouvez -vous nous dire comment vous avez vécu ce drame, que s'est-il passé ?
Lorsque je repense aux événements, j'ai mal et je ne veux plus penser à cela.
Racontez-nous un peu les circonstances du drame.
Je me trouvais à la maison avec ma mère. Je lui ai dit que je sortais sans préciser où j'allais de peur qu'elle ne me demande de rester. Je me suis rendu chez un ami qui avait son ticket tout comme moi et nous sommes partis de la maison. Nous étions assis tout en haut dans le stade. Puis il y a eu l'odeur et la fumée, du gaz lacrymogène et je ne voyais plus rien, je suis tombé. Et les gens ont commencé à me marcher dessus. J'ai résisté mais ça n'allait plus. C'est tout ce que je peux dire.
L'entrée au stade a-t-elle été facile ? On ne vous a rien demandé ?
Non. Au début, c'était un peu difficile, mais quand on a présenté nos tickets, nous sommes entrés. J'avais déjà mon ticket sur moi, je l'ai acheté à la mairie de Treichville
Après tout ça vous vous êtes retrouvé à l'hôpital. Comment avez-vous vécu ces moments ?
C'était des moments très durs pour moi. Quand les gens me voyaient, ils se mettaient à crier. Ils avaient tous peur et pensaient que j'allais rendre l'âme. Dieu merci, grâce à Dieu, je vis. Je remercie tous les médecins qui se sont occupés de moi, c'est grâce à eux que je marche, et parle car je n'arrivais pas à parler. Je dis merci à tous ceux qui m'ont apporté leur soutien, mes amis du centre. Car je joue au sewé Sport de San Pedro. C'est grâce à tous ceux là que j'ai pu avoir de l'espoir pour vivre. Ils m'ont remonté le moral et je ne suis pas senti seul.
Avec le recul, avez-vous des regrets d'être parti au stade assister au match ?
Non, je suis un footballeur ; je n'ai pas de regret. C'est vrai qu'il y a eu ce drame, mais c'est la volonté de Dieu. Je ne savais pas que j'allais être blessé, j'aurais pu revenir sain et sauf. Mais grâce à ce drame, j'ai fait la connaissance du président Gbagbo, je lui ai serré la main, ainsi qu'au président Alassane Ouattara, le ministre des Sports Dagobert Banzio. J'ai parlé de mon avenir, de mon désir d'évoluer dans le football, jouer les championnats de tout niveau.
Justement il y a des enquêtes au sujet de ce drame. Qu'est-ce que vous, vous voulez concrètement en pensant à vos amis victimes ?
J'adresse mes condoléances aux parents de ceux qui sont décédés. Ce qui nous est arrivé, nous le mettons sur le compte de la volonté de Dieu. C'est lui seul qui sait pourquoi il a permis cela. Cependant, ce drame ne doit pas mettre fin au football. Le football est une passion pour nous. Que les gens arrêtent d'utiliser nos malheurs pour régler des comptes. Le football n'a pas besoin de cela. Je leur dirai de mettre balle à terre car ce qui devait arriver est arrivé et les morts ne reviendront pas. Prions pour les victimes et faisons taire les palabres.
A l'encontre des joueurs pour qui vous avez risqué votre vie quel message ?
Je dirai aux joueurs, à tous ceux qui ont joué, je leur dirai que nous étions partis au stade pour eux. Moi, j'évolue en cadet au Séwé et je suis un milieu défensif. Je suis allé voir mon idole Zokora Didier alias Maestro qui évolue à ce poste. Aujourd'hui, je suis un peu déçu car ces joueurs ne sont pas passés nous voir au CHU de Yopougon. Nous qui étions internés là-bas, nous n'avons pas reçu la visite des Eléphants. Cela m'a rendu un peu triste. Mais, après réflexion, J’ai compris qu'ils devraient regagner vite leurs clubs respectifs pour la suite des championnats européens. J'espère qu'on aura l'occasion de les voir un jour. Ils sont nos aînés dans le football et nous avons besoin de leur soutien pour ce qui s'est passé et moi particulièrement qui suis footballeur. Mon désir à moi est de jouer un jour au stade Félix Houphouët Boigny comme ils le font aujourd'hui pour le pays.
Au-delà de cela, les Eléphants ont -ils une dette envers vous ?
Je pense sinccèrement que la meilleure manière d'honorer la mémoire de ceux qui ont perdu la vie, c'est une qualification au Mondial. Là où ils sont. Ils en seraient fiers. Et à nous également qui porterons à jamais la cicatrice de ce drame. Pour ce faire je leur demande de se concentrer sur les autres matches qui restent et de ne négliger aucun match. Car nous souffrons pour eux.
Etes -vous prêts à repartir au stade Félix Houphouët Boigny pour voir jouer les Eléphants ?
Pourquoi pas ? C'est mon pays. S'il y a un match, je vais demander la permission à mes parents afin de m'y rendre.
Interview réalisée par De Bouaffo
Collaboration : JMM, EPA (stagiaire)
Comment vous sentez-vous, deux semaines après votre sortie de l'hôpital ?
Je suis rentré en famille, après avoir été interné treize jours au CHU de Yopougon. Lorsque je suis revenu de l'hôpital, mes frères me relataient un peu comment j'étais lorsqu ils allaient me rendre visite. J'ai aussi cherché à savoir comment j'étais, dans quel état je me trouvais quand je suis arrivé à l'hôpital. Aujourd'hui ça va grâce à Dieu.
Pouvez -vous nous dire comment vous avez vécu ce drame, que s'est-il passé ?
Lorsque je repense aux événements, j'ai mal et je ne veux plus penser à cela.
Racontez-nous un peu les circonstances du drame.
Je me trouvais à la maison avec ma mère. Je lui ai dit que je sortais sans préciser où j'allais de peur qu'elle ne me demande de rester. Je me suis rendu chez un ami qui avait son ticket tout comme moi et nous sommes partis de la maison. Nous étions assis tout en haut dans le stade. Puis il y a eu l'odeur et la fumée, du gaz lacrymogène et je ne voyais plus rien, je suis tombé. Et les gens ont commencé à me marcher dessus. J'ai résisté mais ça n'allait plus. C'est tout ce que je peux dire.
L'entrée au stade a-t-elle été facile ? On ne vous a rien demandé ?
Non. Au début, c'était un peu difficile, mais quand on a présenté nos tickets, nous sommes entrés. J'avais déjà mon ticket sur moi, je l'ai acheté à la mairie de Treichville
Après tout ça vous vous êtes retrouvé à l'hôpital. Comment avez-vous vécu ces moments ?
C'était des moments très durs pour moi. Quand les gens me voyaient, ils se mettaient à crier. Ils avaient tous peur et pensaient que j'allais rendre l'âme. Dieu merci, grâce à Dieu, je vis. Je remercie tous les médecins qui se sont occupés de moi, c'est grâce à eux que je marche, et parle car je n'arrivais pas à parler. Je dis merci à tous ceux qui m'ont apporté leur soutien, mes amis du centre. Car je joue au sewé Sport de San Pedro. C'est grâce à tous ceux là que j'ai pu avoir de l'espoir pour vivre. Ils m'ont remonté le moral et je ne suis pas senti seul.
Avec le recul, avez-vous des regrets d'être parti au stade assister au match ?
Non, je suis un footballeur ; je n'ai pas de regret. C'est vrai qu'il y a eu ce drame, mais c'est la volonté de Dieu. Je ne savais pas que j'allais être blessé, j'aurais pu revenir sain et sauf. Mais grâce à ce drame, j'ai fait la connaissance du président Gbagbo, je lui ai serré la main, ainsi qu'au président Alassane Ouattara, le ministre des Sports Dagobert Banzio. J'ai parlé de mon avenir, de mon désir d'évoluer dans le football, jouer les championnats de tout niveau.
Justement il y a des enquêtes au sujet de ce drame. Qu'est-ce que vous, vous voulez concrètement en pensant à vos amis victimes ?
J'adresse mes condoléances aux parents de ceux qui sont décédés. Ce qui nous est arrivé, nous le mettons sur le compte de la volonté de Dieu. C'est lui seul qui sait pourquoi il a permis cela. Cependant, ce drame ne doit pas mettre fin au football. Le football est une passion pour nous. Que les gens arrêtent d'utiliser nos malheurs pour régler des comptes. Le football n'a pas besoin de cela. Je leur dirai de mettre balle à terre car ce qui devait arriver est arrivé et les morts ne reviendront pas. Prions pour les victimes et faisons taire les palabres.
A l'encontre des joueurs pour qui vous avez risqué votre vie quel message ?
Je dirai aux joueurs, à tous ceux qui ont joué, je leur dirai que nous étions partis au stade pour eux. Moi, j'évolue en cadet au Séwé et je suis un milieu défensif. Je suis allé voir mon idole Zokora Didier alias Maestro qui évolue à ce poste. Aujourd'hui, je suis un peu déçu car ces joueurs ne sont pas passés nous voir au CHU de Yopougon. Nous qui étions internés là-bas, nous n'avons pas reçu la visite des Eléphants. Cela m'a rendu un peu triste. Mais, après réflexion, J’ai compris qu'ils devraient regagner vite leurs clubs respectifs pour la suite des championnats européens. J'espère qu'on aura l'occasion de les voir un jour. Ils sont nos aînés dans le football et nous avons besoin de leur soutien pour ce qui s'est passé et moi particulièrement qui suis footballeur. Mon désir à moi est de jouer un jour au stade Félix Houphouët Boigny comme ils le font aujourd'hui pour le pays.
Au-delà de cela, les Eléphants ont -ils une dette envers vous ?
Je pense sinccèrement que la meilleure manière d'honorer la mémoire de ceux qui ont perdu la vie, c'est une qualification au Mondial. Là où ils sont. Ils en seraient fiers. Et à nous également qui porterons à jamais la cicatrice de ce drame. Pour ce faire je leur demande de se concentrer sur les autres matches qui restent et de ne négliger aucun match. Car nous souffrons pour eux.
Etes -vous prêts à repartir au stade Félix Houphouët Boigny pour voir jouer les Eléphants ?
Pourquoi pas ? C'est mon pays. S'il y a un match, je vais demander la permission à mes parents afin de m'y rendre.
Interview réalisée par De Bouaffo
Collaboration : JMM, EPA (stagiaire)