C`est un rapport très accablant, pour le moins qu`on puisse dire. L`enquête menée par le Groupe d`experts en application de la Résolution 1842 du Conseil de Sécurité de l`Onu, fait penser à une cure de jouvence du côté de New York.
La Maison de verre voudrait faire sa mue qu`elle ne s`y prendrait pas autrement. On a même envie de dire que l`avènement du Coréen Ban Ki Moon au Secrétariat général de l`Onu a fait souffler un vent de renouveau sur les vieilles pratiques qui y ont toujours prospéré. C`était prévisible, en 2006, au sommet des chefs d`Etat et de gouvernement de l`Union africaine qui s`est tenu à Addis-Abeba en Ethiopie, le nouveau Secrétaire général de l`Onu lançait un appel pressant aux leaders africains. Il avait puisé dans le passé de sa Corée natale, un pays parti de rien qui s`est, au fil du temps, à force de travail et de cohésion nationale, hissé dans le peloton des Etats émergeants. Pour commencer, Ban Ki Moon qui venait d`arriver à la tête de l`institution mondiale en remplacement du Ghanéen Kofi Anan, positionnait son compatriote Jung Yin Choï au cœur du conflit ivoirien. On avait, dès lors, compris qu`un déclic venait de s`opérer et que les rapports de forces dans les résolutions des conflits allaient changer… méthodiquement. Eh bien, nous y sommes. Parce que, personne jusque-là n`avait imaginé que des ``experts onusiens `` en viendraient à dénoncer officiellement et de façon sans équivoque les crimes les plus odieux qu`aient commis les ex-rebelles des Forces nouvelles.
Au-delà des crimes de sang, il s`agit des crimes économiques qui exposent les principaux leaders des Fn à des poursuites judiciaires et qui ne rentrent pas dans le cadre de l`amnistie adoptée par l`Etat ivoirien dans la résolution de la crise. Cette loi d`amnistie concerne notamment des chefs de guerre appelés com-zones dont certains sont en rupture de ban avec la branche officielle des Fn (Ibrahim Coulibaly alias IB, Koné Zakaria, ex-com-zone de Vavoua tous les deux tombés et bien d`autres en disgrâces). Mais aussi tous les autres encore en activité dont Fofié Kouakou Martin de la zone 10 (Korhogo) ; ce dernier fait d`ailleurs l`objet de sanctions onusiennes.
"Comme toute économie quasi étatique de ce pays, celle du nord de la Côte d`Ivoire est tributaire des marchés étrangers pour l`exportation des ressources naturelles et des relations avec les fournisseurs étrangers pour l`importation des biens stratégiques comme le carburant, les véhicules et les armes. Les réseaux économiques opérant dans le nord de la Côte d`Ivoire s`étendent aussi bien dans le nord que dans le sud. Le Groupe est d`avis que des parties prenantes économiques résidant dans les Etats voisins et dans le sud du pays sous contrôle gouvernemental bénéficient du statu quo". Accuse le Groupe d`experts dans le paragraphe 3 du résultat de ses enquêtes. Quant au point 47, sur l`embargo sur les armes, le Groupe va au-delà des soupçons bien qu`il ne veuille franchir le rubicond. "Les observateurs militaires et d`autres membres du personnel des Nations unies notent en particulier qu`au moment des tensions entre éléments des Fds-Fn (rébellion, ndlr), on pouvait voir dans les rues des armes plutôt neuves - essentiellement des armes du type kalachnikov mais aussi des armes lourdes, y compris des mitrailleuses montées sur camion. On n`a pas vu ce type d`armes lors des inspections au titre de l`embargo dans les zones concernées, que ce soit avant cette période ou depuis lors". Au point 65 du paragraphe B concernant les revenus des Forces nouvelles, il est écrit : “Lors des visites effectuées dans le nord, en particulier le long de l`axe Man-Korhogo, le Groupe a constaté que les Forces nouvelles obtenaient des revenus en imposant les personnes et les sociétés engagées dans l`exploitation et le commerce des ressources naturelles”. (…) 67: Les Forces nouvelles taxent aussi les sociétés privées… “Sur la question du redéploiement de l`administration douanière, on peut dire que ``le voile est tombée”.
Puisque, " le Groupe est convaincu qu`il faut d`urgence déployer l`administration douanière dans tout le pays. La division de fait du territoire douanier constitue un obstacle grave à tout contrôle efficace des marchandises entrant en Côte d`Ivoire ou quittant le pays. Dans le nord, où les Forces nouvelles exercent le contrôle en matière douanière, il n`y a pas d`autorité douanière officielle pour appliquer la loi. On pourrait dire que la région ne fait l`objet d`aucun contrôle central, les unités des Forces nouvelles n`ayant pu assumer les fonctions normales d`une administration douanière…"
Tous ces éléments portant de graves accusations contre les animateurs de la rébellion ivoirienne, viennent conforter l`idée qu`une révolution d`envergure est en train de s`opérer à la Maison de verre de l`Onu. Est-ce le fruit d`une nouvelle politique de réorientation des stratégies onusiennes ? Sont-ce les conséquences d`une France impérialiste mise au restreint ou affaiblie depuis la bataille de la Résolution 1725 au cours de laquelle ce pays tentait malicieusement de dissoudre l`Assemblée nationale et la Constitution ivoiriennes ? Personne n`en sait presque rien pour l`instant. Toutefois, il est à reconnaître que l`avènement du Coréen Ban Ki Moon y est pour beaucoup dans ce bouleversement des habitudes. Mais que fait-on après les accusations ? Question de bon sens.
Simplice Allard al08062317@yahoo.fr
La Maison de verre voudrait faire sa mue qu`elle ne s`y prendrait pas autrement. On a même envie de dire que l`avènement du Coréen Ban Ki Moon au Secrétariat général de l`Onu a fait souffler un vent de renouveau sur les vieilles pratiques qui y ont toujours prospéré. C`était prévisible, en 2006, au sommet des chefs d`Etat et de gouvernement de l`Union africaine qui s`est tenu à Addis-Abeba en Ethiopie, le nouveau Secrétaire général de l`Onu lançait un appel pressant aux leaders africains. Il avait puisé dans le passé de sa Corée natale, un pays parti de rien qui s`est, au fil du temps, à force de travail et de cohésion nationale, hissé dans le peloton des Etats émergeants. Pour commencer, Ban Ki Moon qui venait d`arriver à la tête de l`institution mondiale en remplacement du Ghanéen Kofi Anan, positionnait son compatriote Jung Yin Choï au cœur du conflit ivoirien. On avait, dès lors, compris qu`un déclic venait de s`opérer et que les rapports de forces dans les résolutions des conflits allaient changer… méthodiquement. Eh bien, nous y sommes. Parce que, personne jusque-là n`avait imaginé que des ``experts onusiens `` en viendraient à dénoncer officiellement et de façon sans équivoque les crimes les plus odieux qu`aient commis les ex-rebelles des Forces nouvelles.
Au-delà des crimes de sang, il s`agit des crimes économiques qui exposent les principaux leaders des Fn à des poursuites judiciaires et qui ne rentrent pas dans le cadre de l`amnistie adoptée par l`Etat ivoirien dans la résolution de la crise. Cette loi d`amnistie concerne notamment des chefs de guerre appelés com-zones dont certains sont en rupture de ban avec la branche officielle des Fn (Ibrahim Coulibaly alias IB, Koné Zakaria, ex-com-zone de Vavoua tous les deux tombés et bien d`autres en disgrâces). Mais aussi tous les autres encore en activité dont Fofié Kouakou Martin de la zone 10 (Korhogo) ; ce dernier fait d`ailleurs l`objet de sanctions onusiennes.
"Comme toute économie quasi étatique de ce pays, celle du nord de la Côte d`Ivoire est tributaire des marchés étrangers pour l`exportation des ressources naturelles et des relations avec les fournisseurs étrangers pour l`importation des biens stratégiques comme le carburant, les véhicules et les armes. Les réseaux économiques opérant dans le nord de la Côte d`Ivoire s`étendent aussi bien dans le nord que dans le sud. Le Groupe est d`avis que des parties prenantes économiques résidant dans les Etats voisins et dans le sud du pays sous contrôle gouvernemental bénéficient du statu quo". Accuse le Groupe d`experts dans le paragraphe 3 du résultat de ses enquêtes. Quant au point 47, sur l`embargo sur les armes, le Groupe va au-delà des soupçons bien qu`il ne veuille franchir le rubicond. "Les observateurs militaires et d`autres membres du personnel des Nations unies notent en particulier qu`au moment des tensions entre éléments des Fds-Fn (rébellion, ndlr), on pouvait voir dans les rues des armes plutôt neuves - essentiellement des armes du type kalachnikov mais aussi des armes lourdes, y compris des mitrailleuses montées sur camion. On n`a pas vu ce type d`armes lors des inspections au titre de l`embargo dans les zones concernées, que ce soit avant cette période ou depuis lors". Au point 65 du paragraphe B concernant les revenus des Forces nouvelles, il est écrit : “Lors des visites effectuées dans le nord, en particulier le long de l`axe Man-Korhogo, le Groupe a constaté que les Forces nouvelles obtenaient des revenus en imposant les personnes et les sociétés engagées dans l`exploitation et le commerce des ressources naturelles”. (…) 67: Les Forces nouvelles taxent aussi les sociétés privées… “Sur la question du redéploiement de l`administration douanière, on peut dire que ``le voile est tombée”.
Puisque, " le Groupe est convaincu qu`il faut d`urgence déployer l`administration douanière dans tout le pays. La division de fait du territoire douanier constitue un obstacle grave à tout contrôle efficace des marchandises entrant en Côte d`Ivoire ou quittant le pays. Dans le nord, où les Forces nouvelles exercent le contrôle en matière douanière, il n`y a pas d`autorité douanière officielle pour appliquer la loi. On pourrait dire que la région ne fait l`objet d`aucun contrôle central, les unités des Forces nouvelles n`ayant pu assumer les fonctions normales d`une administration douanière…"
Tous ces éléments portant de graves accusations contre les animateurs de la rébellion ivoirienne, viennent conforter l`idée qu`une révolution d`envergure est en train de s`opérer à la Maison de verre de l`Onu. Est-ce le fruit d`une nouvelle politique de réorientation des stratégies onusiennes ? Sont-ce les conséquences d`une France impérialiste mise au restreint ou affaiblie depuis la bataille de la Résolution 1725 au cours de laquelle ce pays tentait malicieusement de dissoudre l`Assemblée nationale et la Constitution ivoiriennes ? Personne n`en sait presque rien pour l`instant. Toutefois, il est à reconnaître que l`avènement du Coréen Ban Ki Moon y est pour beaucoup dans ce bouleversement des habitudes. Mais que fait-on après les accusations ? Question de bon sens.
Simplice Allard al08062317@yahoo.fr