Trente jours après son lancement officiel au profit des 13 communes du district d’Abidjan, l’opération ville propre affiche ses premiers résultats.
Dans l’ensemble des communes d’Abidjan, les allées et venues des camions chargés d’ordures se sont accrues ces dernières semaines. Première illustration du démarrage effectif de l’opération « ville propre», ces véhicules répandent quelquefois sur leur trajet, des odeurs insupportables, comme pour démontrer que les ordures dont elles sont chargées sont bel et bien issues de ces vieux dépôts d’immondices datant de plusieurs années. Et que ladite opération a justement pour objectif d’éliminer au bout de quatre-vingt-dix jours. Un mois après le lancement officiel de cette vaste campagne de salubrité publique par le Chef de l’Etat, l’évaluation à mi-parcours démontre qu’à ce jour, ce sont 149.167,29 tonnes d’ordures qui ont été enlevées en un mois, sur les 166.667 tonnes que l’opération prévoyait de ramasser sur la même période. Ce qui représente 31% des 33 % de l’ensemble des 504. 000 tonnes de déchets sauvages, dont il faut débarrasser le district d’Abidjan. « Ce n’est pas mal, car nous sommes tout de même demeurés dans la fourchette du taux représentant le tiers de la quantité d’ordures à enlever. Mais, il ne faut pas s’en contenter outre mesure. Il faut très rapidement cerner les premières difficultés et s’employer à les surmonter pour mieux faire au cours des deux autres mois à venir et c’est justement ce que nous faisons », soutient Mme N’guessan Kouakou Adélina, directeur général de l’Agence nationale de la salubrité (Anasur).
Le district a été divisé en six lots pour les différents opérateurs retenus. Ainsi, le détail de leurs interventions donne, pour le lot n°1, 26. 459, 46 tonnes d’ordures ramassées à Abobo et 3.222, 82 tonnes à Anyama. Ce qui fait 29.682 tonnes sur 43.056 tonnes d’ordures à ramasser. A Treichville, 3.751, 22 tonnes ont été enlevées et 6.606,58 à Marcory. Soit 10.358 tonnes de déchets, sur une prévision de 16.533 tonnes à ramasser dans le lot 5. Du côté de Koumassi et de Port-Bouët formant le lot n° 6, sur les 28.333 tonnes d’ordures dont il était prévu de débarrasser ses deux communes en un mois, 16.348 tonnes ont été ramassées. Soit 7.318,68 tonnes dans la première commune citée et 9.289,63 tonnes dans la seconde. La remarque qui s’impose est que dans les six communes, les différentes quantités de déchets que l’opération s’était donné pour objectif de collecter en un mois, ne l’ont pas été pour diverses raisons. En effet, outre quelques difficultés d’organisation auxquelles certaines sociétés de ramassage ont été confrontées à leur début, ce sont surtout la sensibilisation et l’irrégularité des enlèvements quotidiens qui ont fait défaut. M. Kouadio Gnahoré Jacques, directeur général de la société Clean Bor Ci, intervenant à Koumassi, Port-Bouët, Marcory et Treichville, explique: «Nous travaillons de jour comme de nuit, avec une trentaine de camions, des tracteurs et des voiturettes. Mais, nous avons remarqué que dès qu’un dépôt sauvage est enlevé, le lendemain les habitants des quartiers concernés le renouvellent. Parce qu’ils n’ont pas été suffisamment sensibilisés aux objectifs de cette opération qui porte essentiellement sur la destruction desdits dépôts. Il faut donc que les maires accentuent la sensibilisation. Par ailleurs, nous avons éprouvé d’énormes difficultés pour accéder à certains tas d’ordures parce qu’il n’y avait souvent aucune voie carrossable pour y parvenir. Surtout, ceux situés en bordure de lagune. Tout cela nous a desservis, tout comme le non-respect à la décharge d’Akouédo, des horaires de déchargement des camions fixés dans le cadre de cette opération. Ceux-ci sont de 8h à 18 h pour la journée et de 20 h à 4h du matin pour la nuit…».
Le maire de Marcory, qui a bien perçu ce déficit de sensibilisation, a réuni le 8 mars dernier, imams, curés et pasteurs officiant dans sa commune pour leur demander de s’impliquer dans la sensibilisation de la population, en demandant à leurs fidèles de changer de comportement, en ce qui concerne la gestion quotidienne des ordures que génèrent leurs différents ménages. Et surtout d’arrêter de les déverser sur les sites des dépôts sauvages déjà enlevés.
M. N’Guetta Joseph, directeur technique de la société Lassire Déchets Services qui a en charge les communes du Plateau, de Yopougon et d’Adjamé, relève pour sa part l’irrégularité que connaît le ramassage quotidien des ordures au Plateau confié à une autre entreprise. Ce qui conduit les habitants de cette commune à déverser leurs déchets sur les sites déjà nettoyés dans le cadre de l’opération ville propre. «Ils ne peuvent faire autrement, puisque l’opérateur chargé de leur enlèvement quotidien, ne le fait pas, pour la simple raison qu’il n’est pas payé pour les prestations qu’il effectue. Donc, les ménages vont déposer leurs ordures aux endroits où ils constatent qu’elles sont enlevées. Il s’en suit pour nous, un perpétuel recommencement qui nous met en retard sur l’atteinte des obligations de résultat qui nous sont assignés. Et cela donne l’impression au public que rien n’est fait, lorsqu’il aperçoit des tas d’ordures du côté du Ccia par exemple. » Le maire du Plateau, Akossi Bendjo, conscient de cet écueil, avec le concours de la Mission d’appui à la conduite des opérations municipales (Macom), a obtenu 85 poubelles qui ont été officiellement réceptionnées le 17 avril dernier, par ses services. Ces poubelles seront entreposées à différents endroits de la commune, pour exhorter ses habitants et autres commerçants à y jeter leurs ordures au lieu de les déverser sur les sites des dépôts sauvages déjà nettoyés. Mieux, le maire entend, dans les jours à venir, prendre un décret interdisant la vente de l’eau glacée dans des emballages plastiques, sur toute l’étendue du territoire communal. Tout contrevenant à cette disposition sera poursuivi.
Les résultats de ce premier mois d’intervention dans les autres communes, se déclinent comme suit : 40.290,48 tonnes d’ordures ramassées dans la seule commune de Yopougon qui constitue le lot n° 3 contre une prévision de 41.333 tonnes. Ici, nombre de dépôts sauvages importants comme celui de «Yopougon Santé» ont complètement disparu, à la satisfaction de la population. Quant au lot n° 4 qui comprend les communes de Cocody et de Bingerville, sur 16.667 tonnes de déchets sauvages à collecter, ce sont 18.879 tonnes qui l’ont été. Soit 12.992,90 tonnes à Cocody et 5.886,03 tonnes à Bingerville. Ce qui donne un excédent de 2.212, 26 tonnes.
A Adjamé, on a évalué les quantités de déchets ramassées à 29.745,08 tonnes, à 3.030,96 tonnes à Attécoubé et à 672, 40 tonnes au Plateau, donnant un total de 33.448 tonnes d’ordures, sur le lot n° 2, pour une prévision de 26.178 tonnes. Il apparaît donc un excédent de 7.270,66 tonnes.
Seule la commune de Songon, qui fait partie du lot n°3 avec Yopougon n’a pas été prise en compte dans cette évaluation mensuelle, parce que l’opération n’y a pas encore démarré.
Moussa Touré
Dans l’ensemble des communes d’Abidjan, les allées et venues des camions chargés d’ordures se sont accrues ces dernières semaines. Première illustration du démarrage effectif de l’opération « ville propre», ces véhicules répandent quelquefois sur leur trajet, des odeurs insupportables, comme pour démontrer que les ordures dont elles sont chargées sont bel et bien issues de ces vieux dépôts d’immondices datant de plusieurs années. Et que ladite opération a justement pour objectif d’éliminer au bout de quatre-vingt-dix jours. Un mois après le lancement officiel de cette vaste campagne de salubrité publique par le Chef de l’Etat, l’évaluation à mi-parcours démontre qu’à ce jour, ce sont 149.167,29 tonnes d’ordures qui ont été enlevées en un mois, sur les 166.667 tonnes que l’opération prévoyait de ramasser sur la même période. Ce qui représente 31% des 33 % de l’ensemble des 504. 000 tonnes de déchets sauvages, dont il faut débarrasser le district d’Abidjan. « Ce n’est pas mal, car nous sommes tout de même demeurés dans la fourchette du taux représentant le tiers de la quantité d’ordures à enlever. Mais, il ne faut pas s’en contenter outre mesure. Il faut très rapidement cerner les premières difficultés et s’employer à les surmonter pour mieux faire au cours des deux autres mois à venir et c’est justement ce que nous faisons », soutient Mme N’guessan Kouakou Adélina, directeur général de l’Agence nationale de la salubrité (Anasur).
Le district a été divisé en six lots pour les différents opérateurs retenus. Ainsi, le détail de leurs interventions donne, pour le lot n°1, 26. 459, 46 tonnes d’ordures ramassées à Abobo et 3.222, 82 tonnes à Anyama. Ce qui fait 29.682 tonnes sur 43.056 tonnes d’ordures à ramasser. A Treichville, 3.751, 22 tonnes ont été enlevées et 6.606,58 à Marcory. Soit 10.358 tonnes de déchets, sur une prévision de 16.533 tonnes à ramasser dans le lot 5. Du côté de Koumassi et de Port-Bouët formant le lot n° 6, sur les 28.333 tonnes d’ordures dont il était prévu de débarrasser ses deux communes en un mois, 16.348 tonnes ont été ramassées. Soit 7.318,68 tonnes dans la première commune citée et 9.289,63 tonnes dans la seconde. La remarque qui s’impose est que dans les six communes, les différentes quantités de déchets que l’opération s’était donné pour objectif de collecter en un mois, ne l’ont pas été pour diverses raisons. En effet, outre quelques difficultés d’organisation auxquelles certaines sociétés de ramassage ont été confrontées à leur début, ce sont surtout la sensibilisation et l’irrégularité des enlèvements quotidiens qui ont fait défaut. M. Kouadio Gnahoré Jacques, directeur général de la société Clean Bor Ci, intervenant à Koumassi, Port-Bouët, Marcory et Treichville, explique: «Nous travaillons de jour comme de nuit, avec une trentaine de camions, des tracteurs et des voiturettes. Mais, nous avons remarqué que dès qu’un dépôt sauvage est enlevé, le lendemain les habitants des quartiers concernés le renouvellent. Parce qu’ils n’ont pas été suffisamment sensibilisés aux objectifs de cette opération qui porte essentiellement sur la destruction desdits dépôts. Il faut donc que les maires accentuent la sensibilisation. Par ailleurs, nous avons éprouvé d’énormes difficultés pour accéder à certains tas d’ordures parce qu’il n’y avait souvent aucune voie carrossable pour y parvenir. Surtout, ceux situés en bordure de lagune. Tout cela nous a desservis, tout comme le non-respect à la décharge d’Akouédo, des horaires de déchargement des camions fixés dans le cadre de cette opération. Ceux-ci sont de 8h à 18 h pour la journée et de 20 h à 4h du matin pour la nuit…».
Le maire de Marcory, qui a bien perçu ce déficit de sensibilisation, a réuni le 8 mars dernier, imams, curés et pasteurs officiant dans sa commune pour leur demander de s’impliquer dans la sensibilisation de la population, en demandant à leurs fidèles de changer de comportement, en ce qui concerne la gestion quotidienne des ordures que génèrent leurs différents ménages. Et surtout d’arrêter de les déverser sur les sites des dépôts sauvages déjà enlevés.
M. N’Guetta Joseph, directeur technique de la société Lassire Déchets Services qui a en charge les communes du Plateau, de Yopougon et d’Adjamé, relève pour sa part l’irrégularité que connaît le ramassage quotidien des ordures au Plateau confié à une autre entreprise. Ce qui conduit les habitants de cette commune à déverser leurs déchets sur les sites déjà nettoyés dans le cadre de l’opération ville propre. «Ils ne peuvent faire autrement, puisque l’opérateur chargé de leur enlèvement quotidien, ne le fait pas, pour la simple raison qu’il n’est pas payé pour les prestations qu’il effectue. Donc, les ménages vont déposer leurs ordures aux endroits où ils constatent qu’elles sont enlevées. Il s’en suit pour nous, un perpétuel recommencement qui nous met en retard sur l’atteinte des obligations de résultat qui nous sont assignés. Et cela donne l’impression au public que rien n’est fait, lorsqu’il aperçoit des tas d’ordures du côté du Ccia par exemple. » Le maire du Plateau, Akossi Bendjo, conscient de cet écueil, avec le concours de la Mission d’appui à la conduite des opérations municipales (Macom), a obtenu 85 poubelles qui ont été officiellement réceptionnées le 17 avril dernier, par ses services. Ces poubelles seront entreposées à différents endroits de la commune, pour exhorter ses habitants et autres commerçants à y jeter leurs ordures au lieu de les déverser sur les sites des dépôts sauvages déjà nettoyés. Mieux, le maire entend, dans les jours à venir, prendre un décret interdisant la vente de l’eau glacée dans des emballages plastiques, sur toute l’étendue du territoire communal. Tout contrevenant à cette disposition sera poursuivi.
Les résultats de ce premier mois d’intervention dans les autres communes, se déclinent comme suit : 40.290,48 tonnes d’ordures ramassées dans la seule commune de Yopougon qui constitue le lot n° 3 contre une prévision de 41.333 tonnes. Ici, nombre de dépôts sauvages importants comme celui de «Yopougon Santé» ont complètement disparu, à la satisfaction de la population. Quant au lot n° 4 qui comprend les communes de Cocody et de Bingerville, sur 16.667 tonnes de déchets sauvages à collecter, ce sont 18.879 tonnes qui l’ont été. Soit 12.992,90 tonnes à Cocody et 5.886,03 tonnes à Bingerville. Ce qui donne un excédent de 2.212, 26 tonnes.
A Adjamé, on a évalué les quantités de déchets ramassées à 29.745,08 tonnes, à 3.030,96 tonnes à Attécoubé et à 672, 40 tonnes au Plateau, donnant un total de 33.448 tonnes d’ordures, sur le lot n° 2, pour une prévision de 26.178 tonnes. Il apparaît donc un excédent de 7.270,66 tonnes.
Seule la commune de Songon, qui fait partie du lot n°3 avec Yopougon n’a pas été prise en compte dans cette évaluation mensuelle, parce que l’opération n’y a pas encore démarré.
Moussa Touré