Ce n’est pas osé. Les faits sont palpables et permettent de le dire. L’enquête diligentée pour situer les responsabilités dans la bousculade meurtrière du stade Félix Houphouët-Boigny, le 29 mars dernier, est biaisée. D’abord par son orientation vers la Fédération ivoirienne de football (FIF) et ensuite par l’exclusion des Forces de défense et de sécurité (FDS). «Je n’ai pas apprécié que les FDS soient tenues pour responsables, en premier. Avant les FDS, il y a eu d’autres événements», lançait, avec conviction, le Procureur de la République, lors de son point de presse du mardi 7 avril dernier. Si l’on considère que les actions (impression et vente des tickets,…) sont les événements en amont dont parlait Tchimou, on peut affirmer que l’audition des responsables de la FIF lui a permis de se faire une idée. Maintenant, il doit passer à la seconde étape. Celle relative aux FDS. Les agents des Forces de défense et de sécurité, commis ce jour-là à la sécurité, doivent être auditionnés également. Ils ne sont pas étrangers au drame. Mais à ce niveau, l’enquête cale. Un policier a été reconnu par des témoins comme faisant partie des racketteurs lors de la cérémonie d’hommage organisée, le 1er avril dernier. Qu’ont fait les enquêteurs pour vérifier cette accusation ? Rien ! Dans cette affaire, il n’est pas question d’accuser les FDS, semble dire Tchimou. Au risque d’engager aussi la culpabilité de leur premier responsable qui sont les ministres de l’Intérieur, Tagro Désiré et de la Défense, Amani Michel. Pour ne pas arriver à cette situation inconfortable, mieux vaut ne pas auditionner les FDS. On comprend, dès lors, tout le sens des propos du Procureur de la République. Mais, il doit savoir également que personne ne doit être intouchable dans un pays dirigé par un défenseur de l’Etat de droit, comme le Commissaire du gouvernement, Ange Kessy, a présenté Laurent Gbagbo, lors de l’ouverture solennelle des audiences criminelles et correctionnelles, session 2009, le mardi 21 avril dernier. Rien que pour ça, le Chef de l’Etat doit montrer le chemin et l’exemple du respect de l’Etat de droit à ses enquêteurs à travers une enquête équitable. Sans parti pris.
Tout le monde doit répondre et assumer ses responsabilités dans cette tragédie.
OG
Tout le monde doit répondre et assumer ses responsabilités dans cette tragédie.
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