L'hygiène corporelle est devenue aujourd'hui une préoccupation secondaire pour beaucoup d'Abidjanais. Pourtant un corps malodorant indispose et est une source de souffrance pour le voisinage. Enquête.
Dans la rue, les lieux publics, ou dans les transports en commun, l'on rencontre parfois des personnes qui émettent une émanation corporelle désagréable. Mlle Prisca K., étudiante en droit, à l'université de Cocody témoigne. Dans le bus n° 85, en direction du campus de Cocody, elle a eu pour voisin un jeune-homme, la vingtaine, dont l'image, par la force du désagrément, est gravée dans son esprit. Il dégageait, dit-elle, une odeur nauséabonde, alors qu'il n'était que 7 heures du matin. « Il avait pourtant des vêtements propres. J'avoue ne pas comprendre l'origine de cette odeur si forte. Il était aussi bien habillé. Peut-être n'avait-il pas pris une douche avant de sortir ?», essaie de comprendre la belle étudiante. Qui explique n'avoir pas été la seule dans le bus à en avoir souffert.
Enseignants et religieux étouffés
Personne dans le voisinage ne fut à l'aise. D'ailleurs un homme indiscret se bouchait constamment les narines. Tous regardaient le « putois » avec mépris. Une attitude que l'homme bien mis n'a pas remarquée. « Je me demande comment des personnes, apparemment propres, peuvent puer de la sorte ? », s'interroge encore Prisca. M. D. enseignant dans un lycée d'Adjamé vit au quotidien ce genre de situation avec les élèves. « Plus de la moitié des élèves dégagent une mauvaise odeur. C'est ainsi tout au long de l'année scolaire», note-t-il. Ce n'est pas seulement le fait de la transpiration, poursuit-il. Cela provient d'un manque d'hygiène : «Certains ne prennent pas de douche». Les filles, ajoute-t-il, ne se lavent pas les cheveux. « C'est vraiment un calvaire d'enseigner dans ces conditions des gens qu'on approche», se plaint le prof. Même dans les lieux saints, l'on n'est pas à l'abri des mauvaises odeurs corporelles. Marc-Hervé, fidèle de l'église catholique St Kizito de Williamsville en témoigne : « Pendant les messes, le plus souvent, je rencontre des personnes qui n'ont pas une bonne odeur corporelle. A l'office du dimanche par exemple, j'étais assis derrière une jeune fille à l'allure très distinguée. Mais, elle avait une odeur bizarre. J'ai d'abord regardé autour de moi, sans en savoir l'origine, c'est quelques instants après que j'ai pu déterminer d'où venait cette senteur : « c'était ses cheveux », relate-t-il. Il n'a pas voulu se déplacer par humilité.
Le pasteur Konaté, exerçant dans une église à Yopougon, fait le même constat. Selon lui, les chefs religieux, en particulier les pasteurs supportent quotidiennement les mauvaises odeurs, lors des cultes. « Nous sommes obligés de vivre avec. Nous ne voulons pas frustrer nos fidèles, alors nous évitons de leur faire cette remarque », confie-t-il. Toutefois, à certains cultes, il ne manque pas d'interpeller les fidèles sur la nécessité pour les enfants de Dieu d'accorder une importance à la propreté. Les prêtres, par contre, ne sont pas sujets à ces odeurs. Selon l'abbé Paul K., vicaire dans une paroisse de Yopougon, les « pères » sont rarement confrontés à ce problème. Cela s'explique, selon lui par deux facteurs. Pour le guide, les fidèles de l'Eglise catholique ne font pas beaucoup de gestes physiques, par conséquent, ils ne transpirent pas assez. « On saute et on danse rarement à l'Eglise catholique au cours des messes », affirme-t-il. En plus, les prêtres se promènent assez rarement dans les rangées au cours des prières. Il poursuit : « Si un jour, je suis confronté à une situation pareille, je ferai avec. On ne peut pas mettre un enfant de Dieu dehors tout juste parce qu'il dégage une mauvaise odeur». Dans certaines communautés religieuses dont les Baptistes, où les pommades et les parfums sont interdits, les pasteurs témoignent qu'ils ont l'occasion de vérifier que le corps humain dégage des mauvaises odeurs, même lorsque les fidèles prennent régulièrement une douche.
A.K
Dans la rue, les lieux publics, ou dans les transports en commun, l'on rencontre parfois des personnes qui émettent une émanation corporelle désagréable. Mlle Prisca K., étudiante en droit, à l'université de Cocody témoigne. Dans le bus n° 85, en direction du campus de Cocody, elle a eu pour voisin un jeune-homme, la vingtaine, dont l'image, par la force du désagrément, est gravée dans son esprit. Il dégageait, dit-elle, une odeur nauséabonde, alors qu'il n'était que 7 heures du matin. « Il avait pourtant des vêtements propres. J'avoue ne pas comprendre l'origine de cette odeur si forte. Il était aussi bien habillé. Peut-être n'avait-il pas pris une douche avant de sortir ?», essaie de comprendre la belle étudiante. Qui explique n'avoir pas été la seule dans le bus à en avoir souffert.
Enseignants et religieux étouffés
Personne dans le voisinage ne fut à l'aise. D'ailleurs un homme indiscret se bouchait constamment les narines. Tous regardaient le « putois » avec mépris. Une attitude que l'homme bien mis n'a pas remarquée. « Je me demande comment des personnes, apparemment propres, peuvent puer de la sorte ? », s'interroge encore Prisca. M. D. enseignant dans un lycée d'Adjamé vit au quotidien ce genre de situation avec les élèves. « Plus de la moitié des élèves dégagent une mauvaise odeur. C'est ainsi tout au long de l'année scolaire», note-t-il. Ce n'est pas seulement le fait de la transpiration, poursuit-il. Cela provient d'un manque d'hygiène : «Certains ne prennent pas de douche». Les filles, ajoute-t-il, ne se lavent pas les cheveux. « C'est vraiment un calvaire d'enseigner dans ces conditions des gens qu'on approche», se plaint le prof. Même dans les lieux saints, l'on n'est pas à l'abri des mauvaises odeurs corporelles. Marc-Hervé, fidèle de l'église catholique St Kizito de Williamsville en témoigne : « Pendant les messes, le plus souvent, je rencontre des personnes qui n'ont pas une bonne odeur corporelle. A l'office du dimanche par exemple, j'étais assis derrière une jeune fille à l'allure très distinguée. Mais, elle avait une odeur bizarre. J'ai d'abord regardé autour de moi, sans en savoir l'origine, c'est quelques instants après que j'ai pu déterminer d'où venait cette senteur : « c'était ses cheveux », relate-t-il. Il n'a pas voulu se déplacer par humilité.
Le pasteur Konaté, exerçant dans une église à Yopougon, fait le même constat. Selon lui, les chefs religieux, en particulier les pasteurs supportent quotidiennement les mauvaises odeurs, lors des cultes. « Nous sommes obligés de vivre avec. Nous ne voulons pas frustrer nos fidèles, alors nous évitons de leur faire cette remarque », confie-t-il. Toutefois, à certains cultes, il ne manque pas d'interpeller les fidèles sur la nécessité pour les enfants de Dieu d'accorder une importance à la propreté. Les prêtres, par contre, ne sont pas sujets à ces odeurs. Selon l'abbé Paul K., vicaire dans une paroisse de Yopougon, les « pères » sont rarement confrontés à ce problème. Cela s'explique, selon lui par deux facteurs. Pour le guide, les fidèles de l'Eglise catholique ne font pas beaucoup de gestes physiques, par conséquent, ils ne transpirent pas assez. « On saute et on danse rarement à l'Eglise catholique au cours des messes », affirme-t-il. En plus, les prêtres se promènent assez rarement dans les rangées au cours des prières. Il poursuit : « Si un jour, je suis confronté à une situation pareille, je ferai avec. On ne peut pas mettre un enfant de Dieu dehors tout juste parce qu'il dégage une mauvaise odeur». Dans certaines communautés religieuses dont les Baptistes, où les pommades et les parfums sont interdits, les pasteurs témoignent qu'ils ont l'occasion de vérifier que le corps humain dégage des mauvaises odeurs, même lorsque les fidèles prennent régulièrement une douche.
A.K
