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Société Publié le mercredi 29 avril 2009 | Islam Info

Témoignage

AVERTISSEMENT

``Pendant des années, j`ai braqué, tué, brutalisé, volé et triché avec Dieu``.
Salam à tous mes frères et sœurs. Je sais que par mes mots je vais choquer certaines personnes qui voudront peut-être ma mort et d`autres, par contre me blâmeront. Mais, j`aimerais que vous reteniez qu`aujourd`hui plus que jamais, j`ai besoin du pardon d`Allah et de tous ceux à qui j`ai fait du mal.

Je suis A. Sanogo et mon surnom dans le milieu était « John Mourou ». Je suis né dans une famille assez spéciale. Je n`ai jamais connu mon père. Quant à ma mère, j`ai appris qu`elle avait des problèmes mentaux. Elle n`a jamais pu dire exactement qui l`avait enceinté. Elle est morte quand je suis venu au monde. J`ai donc été élevé par ma grand-mère. Elle était tout mon univers et ma raison de vivre. D`ailleurs, je n`ai jamais pu accepter qu`elle ne fût pas celle qui m`avait mise au monde. Elle m`a élevé en me donnant tout l`amour qu`une mère donne à son enfant. Elle faisait beaucoup de sacrifices pour me rendre heureux et me permettre de ne pas me sentir différents des autres enfants de mon âge. Cependant, il faut le dire, ma grand-mère n`avait pas beaucoup de moyens. Faute d`argent pour m`inscrire à l`école occidentale, j`ai fais l`école coranique. J`apprenais tellement rapidement que les quelques années que j`y ai passées mon permis de maîtriser presque la totalité du Saint Coran en un temps record. Mes maîtres étaient impressionnés par ma capacité de mémorisation. Je vous l`ai dit plus haut, notre situation financière n`était pas vraiment reluisante. Si bien que ma grand-mère était obligée de mendier dans la rue afin que nous puissions manger le soir. Au fur et à mesure que je grandissais cette situation devenait inconfortable pour moi. Je commençais à avoir honte d`elle et je voulais avoir beaucoup d`argent pour la sortir de cette misère. J`ai commencé alors à exercer certains métiers. D`abord, j`ai été apprentis vulcanisateur, ensuite je me suis essayé à la mécanique, la menuiserie, la maçonnerie et enfin au commerce dans la rue c`est-à-dire la vente à la criée aux différents feux tricolores de la ville. De tous ces métiers cités, aucun ne faisait vraiment mon affaire. Mes besoins financiers se faisaient de plus en plus sentir. Ainsi, j`étais à la recherche perpétuelle d`un job qui me permettrait rapidement de sortir de cette situation. Les choses ont commencé à se compliquer quand ma grand-mère est tombée malade. Elle n`arrivait plus à sortir. C`est moi tout seul qui m`occupais d`elle. Je tiens à signaler ici qu`après ma mère, tous les autres enfants que ma grand-mère avait mis au monde sont décédés. J`étais donc son seul espoir et il m`appartenait de la prendre en charge à mon tour.

Avec la maladie de ma grand-mère, je n`arrivais plus à vendre dans la rue. J`avais épuisé toutes mes économies dans l`achat de nourriture, de médicaments et des autres petites dépenses de maison.

Malgré mes efforts, son état ne s`améliorait pas. Chaque fois que je l`entendais gémir ou tousser mon cœur se fendait. C`est ainsi qu`un soir, après lui avoir donné à manger et l`aidé à prendre ses médicaments, je suis sorti prendre de l`air. Généralement, elle s`endormait aussitôt après, compte tenu de l`effet des médicaments. Alors j`étais assis au kiosque du quartier. J`attendais que les gens finissent de manger pour pouvoir prendre leurs restes. J`étais donc assis, pensif lorsqu`un jeune homme visiblement heureux m`a tapoté l`épaule. Il était habillé très proprement et de façon élégante. Son t-shirt avait l`une des grandes griffes à la mode en ce moment. Il me souriait mais j`avais du mal à le reconnaître tant il avait changé. C`était un ami. Un ami avec qui j`avais fait la mécanique. Nous avions presque les mêmes problèmes mais comment avait-il pu changer sa vie aussi rapidement ? Je me posais bien la question. Nous nous sommes alors assis et nous évoquions nos vieux souvenirs. Je lui ai donc expliqué que ma grand-mère était malade depuis des mois et séance tenante il m`a remis une somme de 150 mille pour que dés le lendemain je puisse l`envoyer à l`hôpital. Vous n`imaginez pas ce que j`ai pu ressentir en ce moment là. J`étais à la fois heureux et stupéfait. Rien qu`à penser que je pouvais revoir ma grand-mère me sourire, j`étais heureux. La pauvre elle a tellement souffert dans la vie. Cependant, une seule question me revenait sans cesse. Comment avait-il pu se procurer autant d`argent en si peu de temps ? J`ai donc, au nom de l`amitié qui nous liait, osé lui poser la question. Mon ami R (c`est comme cela que je l`appellerai durant ce témoignage) m`a promis répondre à ma question un autre jour et dans un autre cadre. « Pour le moment ce qui compte, c`est la santé de ta grand-mère » m`a t-il dit. Les examens et analyses effectués ont permis de mettre en évidence que ma grand-mère était atteinte de tuberculose dans un état très avancé. Il fallait l`hospitaliser et lui faire suivre un traitement très rigoureux qui nécessitait également beaucoup d`argent. J`ai pu payer les premiers soins grâce à l`argent que m`avait remis mon ami ; mais j`étais inquiet quant à la suite. Ma grand-mère a été hospitalisée. Je passais tout mon temps avec elle et doucement elle a commencé à retrouver la santé. R était devenu un dieu dans ma vie. Je recevais très souvent de l`argent de lui. Il insistait pour payer toutes les ordonnances que me prescrivaient les médecins. Il faut dire que R, pour avoir partagé avec moi des moments difficiles, savait la place de choix qu`occupait ma grand-mère dans ma vie, mon cœur et toute mon existence.

Un jour, R m`a demandé de l`accompagner. C`était un jeudi dans l`après midi. Après quelques minutes de route, nous sommes arrivés chez un monsieur qu`il m`a présenté comme son chef. J`ai fini par savoir qu`en réalité R appartenait à un groupe de malfaiteurs. Il me l`a avoué en ces termes « tu voulais savoir comment j`ai obtenu autant d`argent alors aujourd`hui tu as la réponse » il me parlait en me montrant ``leurs équipements`` composés d`armes blanches, d`armes à feu, de couvre visage et substances toxiques.

(à suivre…)

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