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Économie Publié le mercredi 6 mai 2009 | Fraternité Matin

Réunion des Institutions de Bretton Woods : Ce que la Côte d’Ivoire a gagné

Du 23 au 27 avril, les réunions de printemps se sont focalisées sur l’aggravation des effets pervers de la crise mondiale sur les économies en développement.
Qu’est-ce que la Côte d’Ivoire a gagné à ces réunions de printemps du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale qui viennent de se tenir à Washington? S’en tenant aux commentaires de certains administrateurs pleins ou suppléants des institutions de Bretton Woods selon lesquels « la Côte d’Ivoire venait de réaliser la mission la plus réussie depuis 2000 », l’on peut affirmer que les gains glanés par les délégués ivoiriens, sous la conduite du ministre d’Etat, ministre du Plan et du Développement, Paul Antoine Bohoun Bouabré, et du ministre de l’Economie et des Finances, Charles Koffi Diby, sont réels. In fine, les résultats de la participation de la Côte d’Ivoire peuvent se résumer en cinq points principalement : premièrement, consolidation des soutiens aux dossiers ivoiriens. Deuxièmement, dialogue et séances de travail directs avec le directeur général du Fmi et le président de la Banque mondiale, eux-mêmes, mais aussi avec les experts en charge des questions concernant la Côte d’Ivoire sur les appréhensions et attentes des uns et des autres pendant la période de mise en œuvre du programme économique et financier triennal appuyé par la Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (programme Frpc). Troisièmement, la convergence de vues par rapport aux négociations qui commenceront le 15 mai prochain, avec les créanciers bilatéraux réunis au sein du Club de Paris, puis un peu plus tard, avec le Club de Londres ou groupe de créanciers privés/commerciaux). Quatrièmement, la mise en œuvre de la stratégie nationale de réduction de la pauvreté contenue dans le Dsrp (document de stratégie de réduction de la pauvreté) replacée au cœur des actions prioritaires ; car, si sa pertinence a conduit au point de décision de l’initiative Ppte, c’est de son opérationnalisation sur le terrain avec succès que dépendra l’atteinte du point d’achèvement de cette initiative ; ce qui sera synonyme d’allègement sensible de la dette publique. Et enfin cinquièmement, la confirmation de la prochaine visite officielle du directeur général du Fmi en Côte d’Ivoire, à compter du 25 mai prochain, et celle du président de la Banque mondiale qui pourrait intervenir après les élections présidentielles considérées comme l’un des défis majeurs à relever, en 2009, par les autorités du pays. Et comme un bonus visant à encourager ces autorités ivoiriennes à poursuivre dans la bonne direction en matière de gestion politique, sociale, économique et financière, le pays a obtenu, le 25 avril, en marge des réunions et conférences, un don de 18 millions de dollars (environ 9 milliards de Fcfa) de la Banque mondiale. Et c’est le ministre de l’Economie et des Finances, Charles Koffi Diby, et le directeur des opérations de la Banque mondiale pour la Côte d’Ivoire, Madani M. Tall, qui ont signé les documents relatifs à ce don qui vise à aider le pays à faire face à sa dette courante vis-à-vis de la même Banque mondiale. Pour le ministre des Finances, c’est une bouffée d’oxygène pour le trésor public. Parce que par cet acte, la Banque mondiale permet à l’Etat d’accroître sa capacité d’apurement des arriérés intérieurs.
Après la conclusion du programme économique et financier avec le Fonds monétaire international (après dix années de quête périlleuse doublée d’efforts inlassables), la Côte d’Ivoire a tenu à rendre les civilités à la majorité des dirigeants des deux institutions de Bretton Woods. C’est ainsi que la délégation ivoirienne sous la conduite du ministre d’Etat, Paul Antoine Bohoun Bouabré, a été reçue en audience, le 27 avril, par Dominique Strauss-Khan, directeur général du Fmi, entouré de ses plus proches collaborateurs dont la directrice Afrique subsaharienne, la Libérienne Antoinette Sayeh. Une audience d’une vingtaine de qui, pour le ministre Bouabré était pleine de sens et d’espoir pour le pays. A la même date, les délégués ivoiriens avaient également une véritable séance de travail avec le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick entouré, entre autres, de sa directrice Afrique, Mme Nkozi, et du directeur des opérations pour la Côte d’Ivoire, Madani M. Tall. Prévue au départ pour une dizaine de minutes, la séance qui s’est transformée en séance de travail technique sur l’exécution du programme post-crise au cours de laquelle les Ivoiriens, tout en se félicitant des appuis déjà reçus de la Banque mondiale, ont vivement souhaité que son assistance s’intensifie dans cette période critique post-programme et post-point de décision. De toute évidence, les dirigeants de la Banque attendent que la Côte d’Ivoire lance dès maintenant la mise en œuvre effective de sa stratégie de réduction de la pauvreté. Car, le programme économique et financier conclu, le 27 mars dernier, est avant tout un programme de réduction de la pauvreté et de relance de l’économie. En d’autres termes, la mise en oeuvre du Dsrp fera partie, en septembre prochain, des indicateurs de performance de la première évaluation à mi-parcours du programme susmentionné. D’ailleurs au cours du petit déjeuner de travail (25 avril) que le ministre de l’Economie et des Finances a eu avec une délégation de la Banque mondiale, les discussions ont porté sur la nécessité de la mise du Dsrp, «parce qu’il fait partie des principales composantes du programme Frpc». Au cours de cette séance, la nécessité de faire une étude globale sur les secteurs/produits d’exportation (financée par la Banque mondiale), à l’exception de la filière café-cacao, est apparue. Et ce, en vue d’en sortir un tableau de bord.
Le ministre Charles Koffi Diby a également conduit la délégation ivoirienne au cours de la séance de travail avec la directrice Afrique, Mme Antoinette Sayeh. Ici, l’évolution économique et surtout la situation des finances publiques du pays ont été passées au peigne fin, tout comme le processus de mise en œuvre du programme Frpc. Il ressort des discussions que les attentes du Fmi par rapport à l’organisation effective des élections sont fortes. Parce que cela constituera le véritable déclencheur de la relance économique en Côte d’Ivoire, et implicitement un facteur puissant de réduction de la pauvreté. Il convient de relever que ce vœu est revenu dans toutes les audiences de la délégation ivoirienne. Les administrateurs du Fmi, notamment le Français Fayolle (qui a joué un rôle déterminant dans l’attribution du point de décision (voir Repères)), l’Allemand Stein, l’Anglais Gibbs, et le Japonais Kotegawa, qui apprécient les efforts ayant conduit le pays à avoir, à la fois, un programme avec le Fmi et le point de décision, le tout soutenu par des appuis budgétaires consistants du Fonds et de la Banque mondiale, attendent que la Côte d’Ivoire renoue avec la normalité politique, cette année. Afin que cela concourt à attirer des investissements directs étrangers, à relancer l’économie, et à accélérer l’atteinte du point d’achèvement. Comme quoi, la concrétisation des élections reste aussi un facteur clé, et un signe fort pour la communauté internationale. Mais assurance a été donnée par la partie ivoirienne au cours des différents travaux (qui ont commencé avec Mme Ross, Chef de mission du Fmi pour la Côte d’Ivoire) et audiences sur la détermination des autorités sur le fait que le pays est déterminé à atteindre le point d’achèvement de l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés (Ppte) dans environ 18 mois. Au lieu de 3 ans, voire plus. Ce qui sous-tend le respect des critères de performance du Programme Frpc.
Gooré Bi Hué
Option : Retour
Il y a encore quelques mois, les délégations ivoiriennes, rasaient, à la limite les murs. Parce que la Côte d’Ivoire avait vraiment mauvaise presse, du fait de la crise qu’elle vivait. Mais depuis peu, bien des choses sont en train de changer. Positivement. Aussi bien au plan diplomatique que du repositionnement stratégique et économique de la Côte d’Ivoire. Depuis quelques mois, l’on note en effet, le retour de la Côte d’Ivoire sur le piédestal et dans son rôle de leadership sous-régional que lui confèrent l’histoire, l’économie et la diplomatie. De nombreux faits en témoignent: réunion du G77 à Yamoussoukro en 2008, celle des gouverneurs des 24 pays francophones au sein du Fmi et de la Banque mondiale à Abidjan, et la plus que probable tenue prochaine des assemblées de la Bad, en 2010, en Côte d’Ivoire.
A la conférence internationale sur l’impact de la crise financière sur l’Afrique tenue, les 10 et 11 mars dernier, à Dar Es-Salaam, en Tanzanie, c’est à l’unanimité que les ministres africains des Finances ont désigné le ministre ivoirien de l’Economie et des Finances, Charles Koffi Diby, pour être leur porte-parole à l’ouverture solennelle, donnant ainsi l’occasion à la Côte d’Ivoire de lire leur déclaration des argentiers africains. C’est encore lui qui a été désigné à Washington, la semaine dernière, aux réunions de printemps du Fmi et de la Banque mondiale, pour co-animer avec les ministres des Finances tanzanien et gambien, la conférence de presse sur l’impact de la crise financière et la vision des Africains pour atténuer ses effets. De bonnes occasions pour parler de la Côte d’Ivoire dans des foras aussi prestigieux. Au-delà des discours et interventions, il faut aussi relever l’attention marquante dont sont de plus en plus l’objet les délégations ivoirienne: aux réunions du printemps susmentionnées, presque toutes les portes du Fmi et de la Banque mondiale étaient ouvertes à la délégation ivoirienne. Qui du reste, a été la seule de toutes les délégations à être reçue, en tête-à-tête, plus trois quarts d’heure durant par le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, et une des très rares délégations auxquelles le directeur général du Fmi, Dominique Strauss-Kahn a accordé une audience. «Côte d’Ivoire is back». Mais attention, bien des défis restent à relever: maintenir le cap. Politiquement par l’organisation des élections, cette année. Economiquement, par l’opérationnalisation des mesures de relance de la croissance et de réduction de la pauvreté. Financièrement, par la poursuite de la bonne gestion budgétaire.
par
Gooré Bi Hué
Fmi-Banque mondiale : L’impact encore préoccupant en dépit des thérapies de choc
Les réunions de printemps des deux institutions de Bretton Woods, tenues du 23 au 27 avril dernier, à Washington, ont remis au goût du jour la problématique de l’impact de la crise financière sur les économies des pays en développement. A l’ouverture de la réunion du groupe des 24 ou groupe intergouvernemental des vingt-quatre pour les questions monétaires internationales et le développement, le Fmi et la Banque mondiale, par la voix de leurs responsables respectifs, ont reconnu l’aggravation des défis à relever. « L’effondrement de l’économie mondiale est réelle », notait, le 24 avril dernier, Dominique Strauss-Khan, devant les ministres des Finances du Groupe des 24. (NB Publier liste des 24 en répères). Certes, le Fonds monétaire a vu ses ressources tripler, à la suite des décisions du Sommet du G20 tenu à Londres, mais le mécanisme d’opérationnalisation n’ira pas, à l’évidence, à la même vitesse que les effets dévastateurs de la crise financière et économique actuelle. D’ailleurs, le nouveau rapport des services sur les perspectives de l’économie mondiale, examiné le 13 avril dernier par le conseil d’administration du Fmi, indique qu’elle « est en proie à une sévère récession infligée par une immense crise financière et une perte intense de confiance ». Ce rapport révèle également que la crise financière a provoqué une contraction sans précédent de l’activité économique et du commerce mondial qui devrait se situer dans une proportion de 1,5% en 2009, représentant ainsi de loin la plus profonde récession de l’après seconde guerre mondiale. Le diagnostic de la Banque mondiale ne s’en écarte pas. Et c’est son président, l’Américain Robert Zoellick qui l’a réaffirmé, le 24 avril devant les ministres et délégués du Groupe des 24. «2009 sera difficile et caractérisée par un niveau d’incertitudes élevé», prévient-il. Dans la revue qu’elle a publiée conjointement avec le Fonds lors des réunions de printemps, la Banque mondiale souligne que la crise financière globale menace l’atteinte des objectifs du millénaire pour le développement. Autrement dit, les objectifs relatifs à la réduction drastique de la famine, de la mortalité infantile et maternelle, la lutte contre le Vih/Sida et le relèvement du taux de scolarisation apparaissent déjà comme des vœux pieux pour bien des pays en développement ou pauvres. Dans la conférence de presse qu’elle a animée, au HQ1 Blue Level-B-702 (au siège du Fmi) sur les perspectives économiques de l’Afrique subsaharienne face à l’impact de la crise financière, Antoinette Sayeh, directrice Afrique subsaharienne du Fmi, a indiqué que « les perspectives de croissance sont moins flambantes qu’il y a six mois ». Son diagnostic fait état de baisses considérables des investissements directs étrangers (Ide) en sa direction, de coûts de plus en plus élevés des échanges commerciaux, de chute des exportations inhérente à une contraction de la demande dans les pays développés et émergents qui se trouvent confrontés à une récession sans précédent; de fortes tendances baissières des fonds des migrants en direction de leurs pays respectifs. Faut-il rappeler que dans cette partie du continent, des pays comme le Sénégal et la Mali sont parmi les plus pourvus de fonds par leurs migrants en Europe ou aux Etats-Unis ou encore dans d’autres pays plus ou moins émergents. Aujourd’hui, les recettes publiques s’effondrent dans nombre de pays au sud du Sahara, affectant ainsi leurs positions budgétaires et leur compte courant. Cette tendance n’est pas enregistrée dans la partie subsaharienne du continent. Selon le ministre tanzanien des Finances, co-animateur avec le ministre ivoirien de l’Economie et des Finances de l’unique conférence de presse au nom des ministres africains des Finances, la vente du coton et du café, deux principales exportations de son pays, ont chuté entre 30 et 50%, provoquant ainsi un déséquilibre budgétaire inattendu. C’est dans ce sens que le ministre ivoirien, Charles Koffi Diby, va noter qu’en Côte d’Ivoire aussi, à l’exception du cacao, les autres productions destinées à l’exportation subissent de fortes baisses. Celle de noix de cajou s’affiche en retrait de 52,1% du fait du manque d’organisation de la filière et des prix bas qui n’encouragent pas les producteurs. Quant aux productions d’ananas et de banane, elles ont reculé respectivement de 21,7% et 2,5%, en raison de l’absence d’investissements dans la filière et du manque de compétitivité de ces produits par rapport aux produits latino-américains, a souligné Charles Koffi Diby devant les journalistes du monde entier, venus couvrir les réunions de printemps du Fonds et de la Banque mondiale. « Si les tendances de baisse de prix se poursuivent, l’objectif de croissance de l’agriculture d’exportation, pilier de l’économie ivoirienne, pourrait être compromis. Ce qui impacterait négativement l’objectif de croissance de 4,8% du secteur primaire », a dit le ministre ivoirien. Qui pense qu’au regard de l’évolution similaire du secteur secondaire et du repli de 1% des recettes et dons budgétaires, le taux de croissance révisé à 3,7% en 2009 (contre 4,2% initialement) pourrait être menacé. Surtout qu’il révèle que dans le secteur secondaire, l’industrie du bois, entre autres, se trouve sinistrée avec une surproduction de 124,2% stockée faute de commandes extérieures. 9 entreprises sur les 88 qu’elle compte ont fermé, mis en chômage technique 3 200 employés et licencié 3 200 autres pour raison économique. Selon les dernières estimations, la croissance mondiale s’est établie à 3,2% en 2008 contre 5% en 2007. En 2009, elle est projetée entre -1% et -0,5%. Elle serait tirée vers le bas, au dire du ministre Diby, par les pays développés dont la croissance se situerait entre –3,5% et -3%, tandis que celle des économies émergentes et en développement s’établirait entre 1,5% et 2,5%. Pour ce qui est de l’Afrique, le Fmi et la Banque mondiale font les mêmes analyse et projections. Au regard de tout ce qui précède, « les prévisions de croissance des économies africaines sont désormais constamment revues à la baisse, s’élevant aujourd’hui à 1,6% (contre 3,5% selon les prévisions de janvier dernier) pour 2009 et à 3,8% (contre 5%) pour 2010 ». Ce qui pourrait, au dire des spécialistes voir la relance économique mondiale poindre à l’horizon. Une reprise que le Comité du développement appelé encore Comité ministériel conjoint des conseils des gouverneurs de la Banque mondiale et du Fonds sur le transfert des ressources réelles aux pays en développement a dit souhaiter vivement dans le communiqué ayant sanctionné sa réunion du 26 avril, à Washington. « Les progrès réalisés au prix de durs efforts en direction des objectifs de développement pour le millénaire (Odm) sont maintenant compris. La crise a déjà fait basculer dans une extrême pauvreté plus de 50 millions de personnes, surtout des femmes et des enfants. Nous devons atténuer son impact sur les pays en développement et faciliter la contribution de ces derniers à une reprise mondiale », ont conclu les membres dudit comité. Qui s’est satisfait de la décision du groupe de la Banque mondiale portant sur le triplement des financements de la Bird pour l’exercice en cours et sur son programme de décaissement rapide de fonds engagés au titre de l’IDA-15. Ce comité encourage le groupe de la Banque mondiale à mettre rapidement en œuvre ces mesures pour protéger les plus démunis, relancer le financement du commerce, assurer la poursuite du développement de l’infrastructure, créer des emplois, et fournir un soutien adéquat au secteur financier.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que ces dernières réunions de printemps ont permis de mieux appréhender l’impact de la crise économique et financière au cours des six derniers mois, c’est-à-dire depuis la tenue, en octobre 2008, des dernières assemblées annuelles des institutions de Bretton Woods. En ce, en vue d’y apporter des solutions efficaces et consensuelles qui prennent en compte la vision des pays en développement. Afin que les prochaines assemblées annuelles qui auront lieu à Istanbul, en Turquie, puissent noter quelques progrès économiques ça et là, signes annonciateurs de la relance de l’économie mondiale, et donc du développement. Car, comme l’a noté le comité de développement au sein duquel le ministre ivoirien, Paul Antoine Bohoun Bouabré, préside le groupe des 24 pays francophones, la crise financière qui n’épargne aucune économie, s’est malheureusement transformée, aujourd’hui, en crise de développement.
Gooré Bi Hué
envoyé spcial à Washington
Focus : Séances techniques sur l'exécution du programme Frpc
Les discussions ont porté principalement sur l'examen des points suivants: - l'évolution de la conjoncture à fin février 2009 ;
- l'analyse des données préliminaires relatives aux finances publiques à fin mars 2009 ;
- la mise en œuvre de la matrice des mesures du programme;
- l'examen de la capacité de paiement de la Côte d'Ivoire dans le cadre du traitement de sa dette au Club de Paris et de Londres;
- l'exécution des diligences relatives à l'assistance technique.
1.1- Evolution de
la conjoncture à fin
février 2009
La délégation du Fmi s'est interrogée sur l'opportunité de réviser le taux de croissance de l'économie attendu à 3,7% en 2009, du fait de la crise et de son impact sur l'économie ivoirienne. L'impact de la crise sur le secteur financier, notamment sa capacité à financer l'économie ivoirienne, a été également évoqué. Cette question devrait être approfondie au cours de la prochaine mission conjointe du Fmi et de la Banque mondiale sur le secteur financier au mois de mai 2009, en Côte d'Ivoire.
Concernant la nouvelle structure des prix des produits pétroliers, le Fmi souhaite approfondir la réflexion sur la composante "remboursement de la consommation de carburant des Fds".
La partie ivoirienne a relevé qu'il était prématuré de procéder à une révision du taux de croissance, parce que les données conjoncturelles ne traduisaient pas, pour le moment, une telle nécessité. A cet égard, la question d'un suivi rapproché des canaux de transmission avérés ou potentiels de la crise mondiale à l'économie ivoirienne a été abordée. Le Fmi et la partie ivoirienne devraient travailler à approfondir cette question.
S'agissant de la consommation de carburant des Fds, l'option retenue est la budgétisation de cette dépense pour le futur, le remboursement prévu dans la structure des prix ne portant que sur la dette née des consommations antérieures.
1.2- Situation préliminaire des finances publiques à fin mars 2009.
D'une manière générale, les données préliminaires à fin mars 2009 indiquent une bonne tenue des recettes et une maîtrise des dépenses, en somme une bonne exécution budgétaire.
Au niveau des recettes, le Fmi a salué la bonne tenue d'ensemble des recettes fiscales. Toutefois, il a exprimé des inquiétudes quant à l'évolution des recettes douanières, notamment les recettes liées aux marchandises générales.
Il a également souligné la nécessité d'accélérer la mobilisation des dons liés au financement du programme de sortie de crise, en vue d'une bonne exécution des différents programmes dans les délais requis.
S'agissant des dépenses, les représentants du Fmi ont souligné la question de la subvention au secteur électricité et, d'une manière générale, la nécessité de la mise en œuvre diligente des mesures identifiées pour assurer l'équilibre du secteur. C'est le cas de la hausse tarifaire de 10% sur les consommations des ménages et de son effet rétroactif.
Sur les dépenses d'investissement, le Fmi a exprimé le vœu de recevoir un document plus complet et plus explicite sur la situation des grands travaux d'investissement de l'Etat. En outre, il souhaite un audit externe de la dette de l'Etat restant due à l'opérateur Pfo.
D'autres échanges ont porté sur les points suivants:
- la prise en compte dans le Tofe des remboursements effectués à la Sir;
- l'élaboration d'un document de mise en œuvre du Dsrp approuvé par le Gouvernement;
- la définition de dépenses sociales ciblées;
- la question du paiement des arriérés intérieurs avec ou sans décote.
1.3- Mise en œuvre
des réformes contenues dans le programme.
Les échanges ont porté sur les dispositions prises par la partie ivoirienne pour entamer dès à présent, la mise en œuvre diligente des réformes, notamment celles qui nécessitent beaucoup de temps.
La partie ivoirienne a indiqué qu'une matrice de l'ensemble de ces mesures a été élaborée, en vue d'un suivi efficace.
1.4- Capacité de paiement de la Côte d'Ivoire
Sur ce point, le Fmi a indiqué à la partie ivoirienne, les différents schémas de traitement de dette susceptibles d'être appliqués à la Côte d'Ivoire (dette pré date butoir et dette post date butoir) au Club de Paris. Elle a, en outre, précisé que les contributions attendues des partenaires au développement devraient s'inscrire dans la limite des écarts de financement à couvrir.
En tout état de cause, les montants définitifs des réductions sur les arriérés post date butoir ne seront arrêtés qu'au point d'achèvement.
1.5- Assistance technique
Les deux parties ont fait le point de l'assistance technique reçu du Département des Finances publiques, par les Douanes, la Dgi et dans le domaine du Pemfar et évoqué les besoins supplémentaires de la Cote d'Ivoire dans ce domaine.
Le Fmi a indiqué être en attente des observations et commentaires de la partie ivoirienne sur le Rapport de la mission qu'il a effectuée au niveau des Douanes ivoiriennes.
G B H
Extrait du rapport de mission
Repères
Hercule. la délégation ivoirienne, conduite d’abord par le ministre Charles Koffi Diby, pius rejointe, le 25 par le ministre d’Etat, Paul Antoine Bohoun Bouabré, a fait un travail d’Hercule. Du 22 au 27 avril, aucun répit. Les délégués ont alterné jusqu’au dernier jour, séances de travail technique et participations aux réunions de printemps du Fmi et de la Banque mondiale. La qualité et la pertinence des dossiers et/ou plans de mise en œuvre des composantes du programme Frpc élaborés par la partie ivoirienne ont permis d’avancer sur bien des sujets délicats.
Coup de pouce. La Côte d’Ivoire est quasiment le seul pays dans les archives des institutions de Bretton Woods à avoir, en même temps, un programme économique et financier avec le Fmi et le point de décision de l’Initiative Ppte. En général, le point de décision intervient au moins six moins après le programme, c’est-à-dire lorsque la première revue de mise en œuvre du programme est concluante. C’est alors que le Fmi et la Banque mondiale accordent le point de décision pour permettre au bénéficiaire d’entamer les négociations avec les Club de Paris et de Londres. Dans le cas de la Côte d’Ivoire, l’administrateur français, Fayolle, a indiqué que son pays qui est le plus gros créancier bilatéral (au sein du Club de Paris) ne trouverait pas inconvenant d’accorder les deux à la fois au pays. Ce qui a naturellement facilité les choses.
Négociations. C’est le 15 mai prochain que les négociations avec le Club de Paris commencent. A cet effet, une mission comprenant les ministres Bouabré et Diby séjournera à Paris. Puis, suivant les discussions avec le Club de Londres. En fait, la Côte d’Ivoire attend un coup de pouce significatif du Club de Paris qui représente près de 60% de sa dette extérieure.
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