Droits de l’Homme : Le Midh dénonce le surpeuplement des prisons

Bénéficiant de l’appui financier d’une organisation américaine dénommée, National endownent for democracy (Ned), le Mouvement ivoirien des droits de l’Homme (Midh) a réalisé, de juillet 2008 en mars 2009, une enquête sur les conditions de vie des détenus et des prévenus sur l’ensemble du territoire ivoirien. Présenté hier matin au siège du Midh aux Deux-Plateaux par Me Doumbia Yacouba, 1er vice-président dudit mouvement, le rapport d’évaluation, issu de cette enquête, fait toucher du doigt le surpeuplement des maisons d’arrêt et de correction, rendant très difficiles les conditions de vie des détenus.

Il ressort de l’enquête du Midh que sur 17 prisons visitées dont 15 en zone gouvernementale, il est dénombré 11.603 détenus dont 5.040 pour la seule Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca). Cette prison a été construite en 1980 pour une capacité d’accueil de 1500 détenus. Après la Maca, la plus grande prison du pays, celle de Daloa avec ses 1600 détenus alors qu’elle avait été construite pour ne recevoir que 350 détenus, est aussi un exemple du surpeuplement des 33 prisons de Côte d’Ivoire.

Dans l’exposé des difficultés de détention, le Midh a peint un tableau sombre de la ration alimentaire offerte aux détenus dans les prisons. Celle-ci, en dehors d’Abidjan et d’Adzopé, varie de 120 à 140 F par jour. Au plan sanitaire, les infirmiers exerçant dans les prisons souffrent du manque d’équipements et de médicaments. Sur les causes du surpeuplement des prisons, et de tous les problèmes liés aux conditions de détention, le Midh en impute la responsabilité à la politique carcérale et aux dysfonctionnements dans les procédures judiciaires.

Le rapport du Midh qui a aussi fait l’état des lieux des commissariats et brigades de gendarmerie, lieux de garde-à-vue, a fait des recommandations aux autorités ivoiriennes en vue de l’amélioration des conditions de détention des prévenus et autres prisonniers.



Landry Kohon