Présidentielle du 13 décembre 2009 : Dadis ne sera finalement pas candidat

Le capitaine Moussa Dadis Camara est revenu sur son intention d'ôter le treillis pour se présenter à l’élection présidentielle. L'Union européenne a obtenu sa reddition.


On avait vite fait de le clouer au pilori. Après sa menace proférée le 15 avril de jeter le treillis pour se présenter aux élections du 13 décembre, le capitaine Moussa Dadis Camara donne de nouveaux gages. Il a décidé de ne pas troquer son uniforme militaire contre un complet de politicien africain. Selon la presse guinéenne, c'est l'information majeure qui transpire des «conclusions des consultations entre l'Union européenne et la République» tenues cette semaine à Bruxelles. C'est donc officiel, le chef de la junte ne sera pas parmi les nombreux candidats pour le fauteuil de président de la République de Guinée, post-transition. Le groupe international de contact sur la Guinée l'a indiqué mardi à Conakry. «Le groupe se réjouit de la confirmation par les plus hautes autorités de l'Etat du respect du calendrier électoral pour terminer la transition en décembre 2009 et surtout de l'engagement des membres du CNDD (junte) et du Premier ministre qu'ils ne seront pas candidats aux élections», précise le groupe. Le site Internet guineenews.org souligne qu'avant le départ de cette forte délégation guinéenne pour la Belgique, la tension était très palpable dans le marigot politique guinéen quant à la sortie médiatique musclée du capitaine Dadis Camara. En effet, au cours d'un meeting à Boulbinet le 15 avril, le président du CNDD avait fait un sévère réquisitoire des leaders des partis politiques guinéens qui sont en train de «saboter» ses efforts et ceux du CNDD dans la moralisation de la société guinéenne. «S'ils (les politiciens) ne me respectent pas, j'ôterai ma tenue militaire et je me présenterai aux élections», avait dit «le commandant des forces armées guinéennes». On se rappelle que le successeur de Lansana Conté avait, dès l'avènement du CNDD au pouvoir, dit et répété ne pas être «un ambitionné du pouvoir» et pris des engagements de «rendre le pouvoir aux civils». La parenthèse de ce qu'on peut considérer comme une poussée de fièvre est vite refermée.

Bakayoko Youssouf