Elles sont un groupe de 40 femmes regroupées au sein de la coopérative ZOMASSA créé par arrêté préfectoral N° 385 et paru dans le journal officiel de la République de Côte d’Ivoire du 22 avril 2008. L’objet de la coopérative est l’achat et la vente des produits halieutiques et l’approvisionnement de ses membres en équipement. C’est au niveau de la première activité que la coopérative rencontre des problèmes avec un jeune armateur métis, de nationalité congolaise, du nom de Richard Tchibanda, directeur général de la société Marée Fraîche. Elles crient depuis, à la concurrence déloyale et ont maille à partir avec M. Tchibanda. Elles vont jusqu’à l’accuser d’avoir mis à leurs trousses certains de ses amis qui leur ont extorqué la somme de 5 millions de fcfa et auraient menacé de mort Mme Yolande Tapé, secrétaire générale de la coopérative ZOMASSA. Pour cela, elles ont porté plainte contre M. Richard Tchibanda et ses associés pour vol à main armée, complicité de vol à main armée, tentative de meurtre, association de malfaiteurs et menace de mort.
De quoi s’agit-il ?
En effet, chaque jour, très tôt le matin, aux environs de 2 heures, les femmes de la coopérative ZOMASSA, avec à leur tête Mme Yolande Tapé, prennent d’assaut les quais du port de pêche d’Abidjan pour acheter les poissons fraîchement pêchés en haute mer par les chalutiers. Pour cette activité, seules les personnes titulaires d’un agrément sont autorisées à acheter les caisses de poissons en gros, pour les revendre ensuite aux détaillants. L’agrément qui fait du commerçant un grossiste, donc qui l’autorise à monter dans le chalutier qui vient d’accoster, s’obtient grâce à une déclaration fiscale individuelle et un avis d’imposition délivré par la direction générale des Impôts. Toutefois, c’est une commission mise en place depuis 2007 par les autorités du port de pêche qui en dernier ressort attribue l’agrément sur la base des documents délivrés par les services des Impôts. En clair, les femmes grossistes de la coopérative ZOMASSA s’acquittent chaque année d’une somme de 368580 f cfa soit 30.715 f cfa/mois. Mais pour cette année, en attendant que la commission délivre la liste des agréés 2009, les autorités du port ont décidé de proroger la validité des agréments de l’année 2008.
Selon les règles d’usage au port de pêche d’Abidjan, c’est à 6h du matin que la vente aux enchères des caisses de poissons doit se faire. Cette décision a été prise à cause du couvre-feu qui était en vigueur du temps des heures chaudes de la crise ivoirienne. Initialement, la vente se faisait aux environs de 2 heures du matin. A en croire, Mme Tapé, depuis deux ans, elles et ses camarades sont menacées par la vente au marché noir des poissons par les armateurs qui, avant l’ouverture des enchères, vendent plus de 80% de leur prise, à des détaillants non agréés, qui ne payent aucune taxe et revendent les mêmes poissons à l’autre partie de leurs clients. Ce qui fait de ceux-ci, soutient-elle, leurs concurrents. Conséquence d’une telle situation, de l’avis de la secrétaire générale de la coopérative ZOMASSA, c’est que les 20% restants de la prise leur reviennent chers. Ce qui fait, ajoute-t-elle, qu’elles n’arrivent pas à les écouler parce que les détaillants à qui elles devraient vendre leurs achats, ont déjà été approvisionnés “frauduleusement” en poissons. “Nous sommes obligées de relever le prix de vente pour tenir le coût”, souligne Mme Tapé qui, poursuivant, affirme que cette situation leur crée d’énormes problèmes dans la mesure où très souvent, le poisson leur reste sous la main. “Nous réalisons d’énormes pertes qui font que certaines d’entre nous n’arrivent plus à payer leur taxe. Par exemple, en 2008, plusieurs membres de notre coopérative n’ont pas pu payer leurs impôts”, déplore-t-elle. Une des personnes qu’elle accuse, c’est M. Richard Tchibanda qu’elle rend responsable de ce qui leur arrive. Pour Mme Tapé, son association est victime du fait qu’elles sont des Ivoiriennes. Car selon elle, M. Tchibanda les accuse de ne pas proposer de bons prix d’achat. Pourtant, explique-t-elle, avant 2002, la caisse de poissons “sosso pôtô” se vendait à 35000f, la caisse moyenne du même poisson était à 65000f et la caisse du “sosso géant” était cédée entre 80 et 85.000fcfa. Aujourd’hui, avance-t-elle, ces mêmes caisses leur sont vendues respectivement à 100000 , 140000 et 180 000fcfa. “Nous respectons ces prix. Malgré tout, M. Tchibanda estime que nous n’achetons pas à un bon prix alors que nous savons qu’il cède les caisses de poissons à des prix plus bas que ce que nous lui proposons quand il s’agit des grossistes et des détaillants qui sont en majorité des non Ivoiriens”, indique-t-elle. Suivant ses propos, c’est sur la quantité que les armateurs jouent. “Quand les grossistes étrangers arrivent, les armateurs leur font des caisses bien pleines avec de gros poissons à 100000 fca. Mais quand c’est nous, les caisses sont maigres et nous reviennent au même prix”, développe-t-elle.
Bras de fer entre la coopérative et M. Tchibanda
Pour faire obstacle à ce qu’elles qualifient de frein à leur activité, les femmes de la coopérative s’organisent et s’opposent à la vente aux enchères à 2 heures du matin et aux détaillants. Il s’en est suivi des échauffourées entre les deux parties. “Tant que ce sera mon bateau et mes poissons, je les vendrai à qui je veux”, aurait affirmé, selon Mme Tapé, le directeur général de Marée Fraîche. D’après elle, M. Tchibanda est resté de marbre face à leurs doléances chaque fois qu’elles ont voulu négocier avec lui.
Ainsi, le 16 juin 2008, la secrétaire générale de ZOMASSA et deux de ses collaboratrices se sont fait agresser dans la matinée, à bord d’un taxi compteur. Selon elles, les bandits leur ont pris la somme de 5 millions de fcfa. Pour Mme Tapé, il n’y a aucun doute, ce sont des hommes envoyés par M. Tchibanda. A l’en croire, avant qu’elles n’empruntent le taxi, elles ont été approchées par M. Soumahoro Adama, un proche de Tchibanda, dans un maquis au port de pêche, qui leur a dit d’arrêter d’importuner Tchibanda. C’est après leur refus de céder à cette menace qu’elles ont été, affirme Mme Tapé, prises en filature par deux individus qu’elles disent avoir reconnus au maquis pendant qu’elles discutaient avec M. Soumahoro. “Nous avons appelé la direction de la police judiciaire qui malgré les indices concordants quant à l’identité de nos agresseurs, n’a rien fait jusqu’à ce jour”, soutient -elle.
Pour les femmes de la coopérative ZOMASSA, il faut que le directeur du port intervienne de façon ferme pour rétablir la légalité. “Ce que nous voulons, c’est de faire la vente aux enchères dans la transparence, selon la loi et devant tout le monde. Quelles que soient nos nationalités”, affirment-elles en chœur.
Richard Tchibanda rejette tout en bloc et accuse
“Je n’ai aucun intérêt à vouloir assassiner Mme Yolande Yapé. J’ai répondu à la convocation qu’elle m’a fait parvenir en me rendant à la police judiciaire au Plateau”, se défend Richard Tchibanda que Notre Voie a rencontré à son bureau sis au port de pêche d’Abidjan. Pour lui, Mme Tapé veut faire diversion. Car, dit- il, il a déjà porté plainte contre elle pour perturbation et menace de mort. “En janvier dernier, elle m’a insultée et traitée d’étranger, de b…, de tous les noms d’oiseaux et m’a menacé de mort en faisant référence à Pierrot, (un armateur retrouvé mort au plus fort de la crise ivoirienne) parce que j’ai attribué mes poissons aux plus offrants. Face à ses injures, je n’ai rien dit et j’ai même menacé de renvoi ceux de mes agents qui ont voulu réagir contre elle. J’ai pour cela porté plainte à la police contre Mme Tapé. Le dossier suit son cours et elle veut faire diversion en inventant cette histoire”, clame-t-il.
Il rejette par ailleurs, la thèse selon laquelle il vend son poisson aux détaillants. Conformément aux recommandations de la commission d’attribution des agréments, explique-t-il, il travaille en ce qui le concerne avec 10 grossistes agréés pour les sardiniers et 9 grossistes agréés pour les chalutiers. Il nous brandit la liste de répartition des commerçants agréés et repartis par armateur. “C’est faux de dire que je ne veux pas vendre mon poisson aux personnes agréées”, soutient Tchibanda. Il reconnaît cependant qu’il y a un certain désordre au port de pêche qui fait que la vente à la criée est une passoire où armateurs, grossistes et détaillants se retrouvent sans qu’il n’y ait la moindre confidentialité. “Tout se passe devant tout le monde. De sorte que les détaillants savent le prix de cession du poisson aux grossistes”, a-t-il témoigné. Pour lui, il n’y a aucune réglementation et jusqu’à présent, personne n’arrive à y mettre de l’ordre. C’est dans ce contexte que la vente du poisson se fait au port de pêche d’Abidjan.
Comment procède M. Tchibanda ? L’armateur explique qu’il a deux catégories de poissons : le premier lot pesé et mis en caisse est vendu à 1500f cfa/kg et 2000fcfa/kg pour les grosses caisses, et le deuxième lot est mis directement en caisse et vendu aux enchères. De l’avis de Tchibanda, le premier groupe de poissons est vendu à l’extérieur du port. Il est acheté par les grands hôtels de la place. Mais selon lui, Mme Tapé veut que ce poisson soit évalué par sa seule coopérative. Pourquoi ? “Elle a affirmé à maintes reprises que c’est à elles d’évaluer les prix des poissons comme bon leur semble parce qu’elles sont de l’ethnie du président de la République”, répond l’armateur congolais. Pourtant, soutient-il, rien n’empêche Mme Tapé d’acheter le premier lot de poissons si elle a une surface financière importante. Ce qui, à l’en croire, n’est pas le cas. “En fait, elle ne l’achète pas parce que ça ne l’arrange pas. Elle veut m’imposer de faire remonter le poisson pesé à la criée. Comme cela, elle cherchera à casser les prix et à revendre ce poisson au même prix que je l’aurai vendu. Le but, c’est d’avoir le monopole et de se faire une grosse marge bénéficiaire. Ce que je ne peux accepter”, s’oppose Richard Tchibanda.
D’autre part, l’armateur qui est aussi secrétaire général de l’Union des armateurs de Côte d’Ivoire a révélé que cette attitude de Mme Tapé lui a valu le retrait de sa carte d’accès au port après s’être bagarrée avec le patron de la gendarmerie du port, avant qu’on ne la lui rende plus tard. Les armateurs, poursuit-il, s’étaient même réunis pour protester contre elle. Toutefois, M. Tchibanda reconnaît que “Yoyo”, c’est comme cela que Mme Tapé est appelée au port, est une bonne acheteuse en dehors des divergences de vue qui les opposent.
Notre Voie a tenté en vain de rencontrer la direction générale du Port de pêche en vain. Car, M. Lia Bi Valentin, le directeur général, a, à chaque fois, reporté les rendez-vous qu’il a fixés à notre équipe de reportage.
Coulibaly Zié Oumar
De quoi s’agit-il ?
En effet, chaque jour, très tôt le matin, aux environs de 2 heures, les femmes de la coopérative ZOMASSA, avec à leur tête Mme Yolande Tapé, prennent d’assaut les quais du port de pêche d’Abidjan pour acheter les poissons fraîchement pêchés en haute mer par les chalutiers. Pour cette activité, seules les personnes titulaires d’un agrément sont autorisées à acheter les caisses de poissons en gros, pour les revendre ensuite aux détaillants. L’agrément qui fait du commerçant un grossiste, donc qui l’autorise à monter dans le chalutier qui vient d’accoster, s’obtient grâce à une déclaration fiscale individuelle et un avis d’imposition délivré par la direction générale des Impôts. Toutefois, c’est une commission mise en place depuis 2007 par les autorités du port de pêche qui en dernier ressort attribue l’agrément sur la base des documents délivrés par les services des Impôts. En clair, les femmes grossistes de la coopérative ZOMASSA s’acquittent chaque année d’une somme de 368580 f cfa soit 30.715 f cfa/mois. Mais pour cette année, en attendant que la commission délivre la liste des agréés 2009, les autorités du port ont décidé de proroger la validité des agréments de l’année 2008.
Selon les règles d’usage au port de pêche d’Abidjan, c’est à 6h du matin que la vente aux enchères des caisses de poissons doit se faire. Cette décision a été prise à cause du couvre-feu qui était en vigueur du temps des heures chaudes de la crise ivoirienne. Initialement, la vente se faisait aux environs de 2 heures du matin. A en croire, Mme Tapé, depuis deux ans, elles et ses camarades sont menacées par la vente au marché noir des poissons par les armateurs qui, avant l’ouverture des enchères, vendent plus de 80% de leur prise, à des détaillants non agréés, qui ne payent aucune taxe et revendent les mêmes poissons à l’autre partie de leurs clients. Ce qui fait de ceux-ci, soutient-elle, leurs concurrents. Conséquence d’une telle situation, de l’avis de la secrétaire générale de la coopérative ZOMASSA, c’est que les 20% restants de la prise leur reviennent chers. Ce qui fait, ajoute-t-elle, qu’elles n’arrivent pas à les écouler parce que les détaillants à qui elles devraient vendre leurs achats, ont déjà été approvisionnés “frauduleusement” en poissons. “Nous sommes obligées de relever le prix de vente pour tenir le coût”, souligne Mme Tapé qui, poursuivant, affirme que cette situation leur crée d’énormes problèmes dans la mesure où très souvent, le poisson leur reste sous la main. “Nous réalisons d’énormes pertes qui font que certaines d’entre nous n’arrivent plus à payer leur taxe. Par exemple, en 2008, plusieurs membres de notre coopérative n’ont pas pu payer leurs impôts”, déplore-t-elle. Une des personnes qu’elle accuse, c’est M. Richard Tchibanda qu’elle rend responsable de ce qui leur arrive. Pour Mme Tapé, son association est victime du fait qu’elles sont des Ivoiriennes. Car selon elle, M. Tchibanda les accuse de ne pas proposer de bons prix d’achat. Pourtant, explique-t-elle, avant 2002, la caisse de poissons “sosso pôtô” se vendait à 35000f, la caisse moyenne du même poisson était à 65000f et la caisse du “sosso géant” était cédée entre 80 et 85.000fcfa. Aujourd’hui, avance-t-elle, ces mêmes caisses leur sont vendues respectivement à 100000 , 140000 et 180 000fcfa. “Nous respectons ces prix. Malgré tout, M. Tchibanda estime que nous n’achetons pas à un bon prix alors que nous savons qu’il cède les caisses de poissons à des prix plus bas que ce que nous lui proposons quand il s’agit des grossistes et des détaillants qui sont en majorité des non Ivoiriens”, indique-t-elle. Suivant ses propos, c’est sur la quantité que les armateurs jouent. “Quand les grossistes étrangers arrivent, les armateurs leur font des caisses bien pleines avec de gros poissons à 100000 fca. Mais quand c’est nous, les caisses sont maigres et nous reviennent au même prix”, développe-t-elle.
Bras de fer entre la coopérative et M. Tchibanda
Pour faire obstacle à ce qu’elles qualifient de frein à leur activité, les femmes de la coopérative s’organisent et s’opposent à la vente aux enchères à 2 heures du matin et aux détaillants. Il s’en est suivi des échauffourées entre les deux parties. “Tant que ce sera mon bateau et mes poissons, je les vendrai à qui je veux”, aurait affirmé, selon Mme Tapé, le directeur général de Marée Fraîche. D’après elle, M. Tchibanda est resté de marbre face à leurs doléances chaque fois qu’elles ont voulu négocier avec lui.
Ainsi, le 16 juin 2008, la secrétaire générale de ZOMASSA et deux de ses collaboratrices se sont fait agresser dans la matinée, à bord d’un taxi compteur. Selon elles, les bandits leur ont pris la somme de 5 millions de fcfa. Pour Mme Tapé, il n’y a aucun doute, ce sont des hommes envoyés par M. Tchibanda. A l’en croire, avant qu’elles n’empruntent le taxi, elles ont été approchées par M. Soumahoro Adama, un proche de Tchibanda, dans un maquis au port de pêche, qui leur a dit d’arrêter d’importuner Tchibanda. C’est après leur refus de céder à cette menace qu’elles ont été, affirme Mme Tapé, prises en filature par deux individus qu’elles disent avoir reconnus au maquis pendant qu’elles discutaient avec M. Soumahoro. “Nous avons appelé la direction de la police judiciaire qui malgré les indices concordants quant à l’identité de nos agresseurs, n’a rien fait jusqu’à ce jour”, soutient -elle.
Pour les femmes de la coopérative ZOMASSA, il faut que le directeur du port intervienne de façon ferme pour rétablir la légalité. “Ce que nous voulons, c’est de faire la vente aux enchères dans la transparence, selon la loi et devant tout le monde. Quelles que soient nos nationalités”, affirment-elles en chœur.
Richard Tchibanda rejette tout en bloc et accuse
“Je n’ai aucun intérêt à vouloir assassiner Mme Yolande Yapé. J’ai répondu à la convocation qu’elle m’a fait parvenir en me rendant à la police judiciaire au Plateau”, se défend Richard Tchibanda que Notre Voie a rencontré à son bureau sis au port de pêche d’Abidjan. Pour lui, Mme Tapé veut faire diversion. Car, dit- il, il a déjà porté plainte contre elle pour perturbation et menace de mort. “En janvier dernier, elle m’a insultée et traitée d’étranger, de b…, de tous les noms d’oiseaux et m’a menacé de mort en faisant référence à Pierrot, (un armateur retrouvé mort au plus fort de la crise ivoirienne) parce que j’ai attribué mes poissons aux plus offrants. Face à ses injures, je n’ai rien dit et j’ai même menacé de renvoi ceux de mes agents qui ont voulu réagir contre elle. J’ai pour cela porté plainte à la police contre Mme Tapé. Le dossier suit son cours et elle veut faire diversion en inventant cette histoire”, clame-t-il.
Il rejette par ailleurs, la thèse selon laquelle il vend son poisson aux détaillants. Conformément aux recommandations de la commission d’attribution des agréments, explique-t-il, il travaille en ce qui le concerne avec 10 grossistes agréés pour les sardiniers et 9 grossistes agréés pour les chalutiers. Il nous brandit la liste de répartition des commerçants agréés et repartis par armateur. “C’est faux de dire que je ne veux pas vendre mon poisson aux personnes agréées”, soutient Tchibanda. Il reconnaît cependant qu’il y a un certain désordre au port de pêche qui fait que la vente à la criée est une passoire où armateurs, grossistes et détaillants se retrouvent sans qu’il n’y ait la moindre confidentialité. “Tout se passe devant tout le monde. De sorte que les détaillants savent le prix de cession du poisson aux grossistes”, a-t-il témoigné. Pour lui, il n’y a aucune réglementation et jusqu’à présent, personne n’arrive à y mettre de l’ordre. C’est dans ce contexte que la vente du poisson se fait au port de pêche d’Abidjan.
Comment procède M. Tchibanda ? L’armateur explique qu’il a deux catégories de poissons : le premier lot pesé et mis en caisse est vendu à 1500f cfa/kg et 2000fcfa/kg pour les grosses caisses, et le deuxième lot est mis directement en caisse et vendu aux enchères. De l’avis de Tchibanda, le premier groupe de poissons est vendu à l’extérieur du port. Il est acheté par les grands hôtels de la place. Mais selon lui, Mme Tapé veut que ce poisson soit évalué par sa seule coopérative. Pourquoi ? “Elle a affirmé à maintes reprises que c’est à elles d’évaluer les prix des poissons comme bon leur semble parce qu’elles sont de l’ethnie du président de la République”, répond l’armateur congolais. Pourtant, soutient-il, rien n’empêche Mme Tapé d’acheter le premier lot de poissons si elle a une surface financière importante. Ce qui, à l’en croire, n’est pas le cas. “En fait, elle ne l’achète pas parce que ça ne l’arrange pas. Elle veut m’imposer de faire remonter le poisson pesé à la criée. Comme cela, elle cherchera à casser les prix et à revendre ce poisson au même prix que je l’aurai vendu. Le but, c’est d’avoir le monopole et de se faire une grosse marge bénéficiaire. Ce que je ne peux accepter”, s’oppose Richard Tchibanda.
D’autre part, l’armateur qui est aussi secrétaire général de l’Union des armateurs de Côte d’Ivoire a révélé que cette attitude de Mme Tapé lui a valu le retrait de sa carte d’accès au port après s’être bagarrée avec le patron de la gendarmerie du port, avant qu’on ne la lui rende plus tard. Les armateurs, poursuit-il, s’étaient même réunis pour protester contre elle. Toutefois, M. Tchibanda reconnaît que “Yoyo”, c’est comme cela que Mme Tapé est appelée au port, est une bonne acheteuse en dehors des divergences de vue qui les opposent.
Notre Voie a tenté en vain de rencontrer la direction générale du Port de pêche en vain. Car, M. Lia Bi Valentin, le directeur général, a, à chaque fois, reporté les rendez-vous qu’il a fixés à notre équipe de reportage.
Coulibaly Zié Oumar