S’il y a un domaine dans lequel Laurent Gbagbo aurait pu aussi bien prospérer que celui de la politique, c`est bien celui de metteur en scène (entendu dans le sens noble du terme), où ne sont consacrés que ceux qui savent briller par l`art de transformer la conception en réalité, en gardant à la découverte, tous ses effets.
On sait que la question des élections avait fini par être la question centrale de la crise ivoirienne. A son sujet, grâce à un subtil travail politique et médiatique, des phobies, des espérances, des thèmes de campagne ont pris corps. On n`a pas craint à l`occasion de tenter d`embarquer la communauté internationale dans la lutte pour la datation de l`élection présidentielle en faisant croire au passage, que Laurent Gbagbo faisait de la résistance pour fixer la date, parce qu`il avait tout simplement peur des élections.
La finesse du Président Gbagbo
Après le premier effet de l`annonce par l`Ambassadeur ivoirien au Conseil de Sécurité d`une date accordéon entre le 11 octobre et le 6 décembre 2009, tout le monde s`attendait à ce que le jeudi 30 avril, le premier Ivoirien mette fin au suspense en situant les uns et les autres sur la date définitive exacte. C`est ce qui avait couru et c`est ce que bien de médias introduits laissaient entendre. Tous ceux qui, le jeudi 30 avril, se sont bien calés dans leur fauteuil devant leur télévision pour suivre l`interview que Laurent Gbagbo a accordé aux deux journalistes ivoiriens, n`attendaient qu`une chose : qu`il affranchisse tout un chacun sur cette sacrée date. Eh bien, une fois de plus, il aura su jouer de finesse, de charme mêlé de persuasion et de détermination, pour nous en donner une autre à la place de celle attendue. La date servie en l`occurrence est celle du 5 mai 2009. Non pas, on l`aura compris, pour aller aux élections, mais pour déployer près de 8.000 éléments des deux armées (Forces armées des forces nouvelles (Fafn) et les Forces de défense et de sécurité (Fds)), dans la partie Centre-nord-ouest (Cno), afin d`activer le travail de retour total de l`ensemble du territoire dans la République. Ces 8.000 éléments armés (4.000 pour chaque force) iront pour faciliter l`installation des éléments de l`Administration d`Etat, pour mettre fin à la diarchie de fait existant entre les préfets et les "Com-zones" et pour rendre effectif le désarmement. De cela, Laurent Gbagbo en parlera incidemment comme si c`était une évidence, une action qui allait passer comme une lettre à la poste.
Une stabilisation irréversible du pays
Pendant que toute l`attention était concentrée sur le sésame de la date de la présidentielle, mine de rien et au détour des actions à mener pour consolider encore plus le processus de sortie de crise, le premier Ivoirien réalise le tour de force de nous parler de l`envoi de ces éléments armés sur le terrain et nous fourgue pour cela la date du 5 mai. Mais pour cela, l`homme avait pris soin de nous dire ce que beaucoup ne savaient pas : que les préfets étaient déjà sur place et que, alors que pour la plupart ils ont rejoint leurs postes dans des conditions des plus difficiles, aucun d`entre eux n`avait déserté. Conscient de son effet de surprise, il en a profité pour les féliciter et faire remarquer à tous ceux qui sont friands de ragots, que la guerre était bien finie que la paix est en processus de stabilisation irréversible.
Attendez ! Quand il parle comme ça sans cesse, es-nom mais aussi es-qualité de son Premier ministre de surcroît Secrétaire général des Forces nouvelles (qu`il prend à témoin), qui pourrait après ça, dans les éléments de l`ancienne rébellion, le contredire ? Si d`ailleurs, il ne disait pas vrai, on n`en verrait pas ici et là dans le Centre et le Nord-Ouest, en train de battre campagne le plus tranquillement du monde ! l`envoi du fameux contingent de 8.000 militaires, personne n`y trouvera vraiment à redire, surtout qu`il aura pris soin de mettre les journalistes au défi de lui citer un pays qui a connu une crise de la nature de celle que les Ivoiriens ont connue et qui est retourné tranquillement à la paix, sans accroc, sans transition. L`homme a bien joué pour placer sa bombe car au fond, c`est véritablement d`une bombe dont il s`agit.
Qui ne sait pas que les élections bloquent à cause du non-désarmement, de la non-unicité des caisses … ? Maintenant que jusqu`à la France, les Usa, les Nations unies, on insiste sur la date des élections, pas de problème ! Le Président ivoirien la situe pour le plus tard en fin d`année, donne même sa main à couper pour cela pour qu`on en finisse avec le débat sur la date des élections et qu`on passe à l`essentiel qui est le désarmement.
Que diront les Nations unies ?
Cette action va-t-elle se passer aussi facilement comme il a l`air de le supposer ? Il ne semble pas en douter, car si tout le monde est d`accord pour aller aux élections dans les délais qu`il a indiqués, tout le monde mettra du sien pour que cela se passe ! Et refuser alors le désarmement pourrait être suspecté de ne pas vouloir en réalité des élections transparentes, un véritable retour à la paix. On verra maintenant ce que vont dire les Nations unies, si elles qui refusent de montrer du muscle pour le désarmement, voient les hommes de Guillaume Soro et ceux de Laurent Gbagbo aller ensemble, comme à la parade, pour dire à ces Fn en rupture de ban, qui refusent de désarmer, de le faire le fusil sur la tempe. Si des coups partent à l`occasion, qui pourrait s`en plaindre ? Qui s`est plaint, à part l`ex-président de l`Assemblée de RDC (Vital Kaméré) quand Rwandais et Congolais se sont donné la main pour mettre hors d`état de nuire les rebelles de tout poil dans le Nord Kivu ? Ah, on voit bien que le chantage et la donne ont depuis cette interview, sans tambours ni trompettes, changé de main. Lorsque la politique se joue ainsi, en finesse, en beauté, on en oublie ses côtés hideux ! On a ici oublié, par la maîtrise de la prestation, qu`on n`a pas eu de date pour l`élection et on n`est pas pour autant dépité quand, pour toute réponse, Laurent Gbagbo fait savoir qu`il sera en mesure de donner la date exacte de l`élection en mai ou juin. On comprend qu`il veuille d`abord s`assurer que le travail de ces 8.000 militaires aura abouti à quelque chose de fort, d`irréversible avant de signer un Décret qui ne sera pas, comme il dit, un troisième pour rien !
Avec sanfinna.com
• Le titre et le chapeau sont de la rédaction
On sait que la question des élections avait fini par être la question centrale de la crise ivoirienne. A son sujet, grâce à un subtil travail politique et médiatique, des phobies, des espérances, des thèmes de campagne ont pris corps. On n`a pas craint à l`occasion de tenter d`embarquer la communauté internationale dans la lutte pour la datation de l`élection présidentielle en faisant croire au passage, que Laurent Gbagbo faisait de la résistance pour fixer la date, parce qu`il avait tout simplement peur des élections.
La finesse du Président Gbagbo
Après le premier effet de l`annonce par l`Ambassadeur ivoirien au Conseil de Sécurité d`une date accordéon entre le 11 octobre et le 6 décembre 2009, tout le monde s`attendait à ce que le jeudi 30 avril, le premier Ivoirien mette fin au suspense en situant les uns et les autres sur la date définitive exacte. C`est ce qui avait couru et c`est ce que bien de médias introduits laissaient entendre. Tous ceux qui, le jeudi 30 avril, se sont bien calés dans leur fauteuil devant leur télévision pour suivre l`interview que Laurent Gbagbo a accordé aux deux journalistes ivoiriens, n`attendaient qu`une chose : qu`il affranchisse tout un chacun sur cette sacrée date. Eh bien, une fois de plus, il aura su jouer de finesse, de charme mêlé de persuasion et de détermination, pour nous en donner une autre à la place de celle attendue. La date servie en l`occurrence est celle du 5 mai 2009. Non pas, on l`aura compris, pour aller aux élections, mais pour déployer près de 8.000 éléments des deux armées (Forces armées des forces nouvelles (Fafn) et les Forces de défense et de sécurité (Fds)), dans la partie Centre-nord-ouest (Cno), afin d`activer le travail de retour total de l`ensemble du territoire dans la République. Ces 8.000 éléments armés (4.000 pour chaque force) iront pour faciliter l`installation des éléments de l`Administration d`Etat, pour mettre fin à la diarchie de fait existant entre les préfets et les "Com-zones" et pour rendre effectif le désarmement. De cela, Laurent Gbagbo en parlera incidemment comme si c`était une évidence, une action qui allait passer comme une lettre à la poste.
Une stabilisation irréversible du pays
Pendant que toute l`attention était concentrée sur le sésame de la date de la présidentielle, mine de rien et au détour des actions à mener pour consolider encore plus le processus de sortie de crise, le premier Ivoirien réalise le tour de force de nous parler de l`envoi de ces éléments armés sur le terrain et nous fourgue pour cela la date du 5 mai. Mais pour cela, l`homme avait pris soin de nous dire ce que beaucoup ne savaient pas : que les préfets étaient déjà sur place et que, alors que pour la plupart ils ont rejoint leurs postes dans des conditions des plus difficiles, aucun d`entre eux n`avait déserté. Conscient de son effet de surprise, il en a profité pour les féliciter et faire remarquer à tous ceux qui sont friands de ragots, que la guerre était bien finie que la paix est en processus de stabilisation irréversible.
Attendez ! Quand il parle comme ça sans cesse, es-nom mais aussi es-qualité de son Premier ministre de surcroît Secrétaire général des Forces nouvelles (qu`il prend à témoin), qui pourrait après ça, dans les éléments de l`ancienne rébellion, le contredire ? Si d`ailleurs, il ne disait pas vrai, on n`en verrait pas ici et là dans le Centre et le Nord-Ouest, en train de battre campagne le plus tranquillement du monde ! l`envoi du fameux contingent de 8.000 militaires, personne n`y trouvera vraiment à redire, surtout qu`il aura pris soin de mettre les journalistes au défi de lui citer un pays qui a connu une crise de la nature de celle que les Ivoiriens ont connue et qui est retourné tranquillement à la paix, sans accroc, sans transition. L`homme a bien joué pour placer sa bombe car au fond, c`est véritablement d`une bombe dont il s`agit.
Qui ne sait pas que les élections bloquent à cause du non-désarmement, de la non-unicité des caisses … ? Maintenant que jusqu`à la France, les Usa, les Nations unies, on insiste sur la date des élections, pas de problème ! Le Président ivoirien la situe pour le plus tard en fin d`année, donne même sa main à couper pour cela pour qu`on en finisse avec le débat sur la date des élections et qu`on passe à l`essentiel qui est le désarmement.
Que diront les Nations unies ?
Cette action va-t-elle se passer aussi facilement comme il a l`air de le supposer ? Il ne semble pas en douter, car si tout le monde est d`accord pour aller aux élections dans les délais qu`il a indiqués, tout le monde mettra du sien pour que cela se passe ! Et refuser alors le désarmement pourrait être suspecté de ne pas vouloir en réalité des élections transparentes, un véritable retour à la paix. On verra maintenant ce que vont dire les Nations unies, si elles qui refusent de montrer du muscle pour le désarmement, voient les hommes de Guillaume Soro et ceux de Laurent Gbagbo aller ensemble, comme à la parade, pour dire à ces Fn en rupture de ban, qui refusent de désarmer, de le faire le fusil sur la tempe. Si des coups partent à l`occasion, qui pourrait s`en plaindre ? Qui s`est plaint, à part l`ex-président de l`Assemblée de RDC (Vital Kaméré) quand Rwandais et Congolais se sont donné la main pour mettre hors d`état de nuire les rebelles de tout poil dans le Nord Kivu ? Ah, on voit bien que le chantage et la donne ont depuis cette interview, sans tambours ni trompettes, changé de main. Lorsque la politique se joue ainsi, en finesse, en beauté, on en oublie ses côtés hideux ! On a ici oublié, par la maîtrise de la prestation, qu`on n`a pas eu de date pour l`élection et on n`est pas pour autant dépité quand, pour toute réponse, Laurent Gbagbo fait savoir qu`il sera en mesure de donner la date exacte de l`élection en mai ou juin. On comprend qu`il veuille d`abord s`assurer que le travail de ces 8.000 militaires aura abouti à quelque chose de fort, d`irréversible avant de signer un Décret qui ne sera pas, comme il dit, un troisième pour rien !
Avec sanfinna.com
• Le titre et le chapeau sont de la rédaction