Crise ivoirienne - Constance Yaï (ex-ministre de la Promotion de la femme)

“La contribution de la jeune fille au processus de consolidation de la paix" est le thème sur lequel Constance Yaï ex-ministre de la Promotion de femme et des droits de l'enfant, fondatrice de l'Association ivoirienne pour la défense des femmes (Aidf) a instruit, hier jeudi, les élèves du Lycée moderne jeunes filles de Yopougon. Le proviseur de l'établissement Mme N'goran Akoua, dans son mot de bienvenue, a fait remarquer que "c'est dans l'esprit des jeunes que naissent les germes de l'amour, les germes de la non violence, les germes de la culture de la paix" avant de se réjouir de la tenue d'une telle conférence au sein de son école. Pour le directeur du Centre pour la promotion de la non violence et de la culture de la démocratie (Cnvd), Diaby Baba, le choix du thème est capital surtout en cette période de sortie de crise. Entrant dans le vif du sujet, la conférencière fait savoir que c'est "l'incompréhension des uns et des autres qui nous a entraînés dans la crise (…) ce qui entraîne la rupture de confiance, c'est l'incompréhension". Pour l'ancienne présidente de l'Aidf, "Les violences sont le fait des hommes car les femmes sont la frange de la population qui en paye le lourd tribut. "Leurs droits sont bafoués par la faute des violences engendrées par les hommes (elles sont violées, perdent leurs maris etc.…)". Concernant entre autres les causes de la crise, l'ex ministre sous l'ère de la transition militaire a indiqué que "c'est le refus de la confiance et de la tolérance envers l'autre qui en est la cause". Selon Constance Yaï, la rupture de confiance à plusieurs niveaux de la vie politique en Côte d'Ivoire a entraîné la crise actuelle, ponctuée par des mouvements successifs qu'elle a qualifiés de "rupture de consensus". Pour en sortir, elle a exhorté chacun à lutter contre l'intolérance, tout en allant bien en profondeur en trouvant une réponse à la question de l'égalité des chances. "C'est la question fondamentale si nous voulons aller à la paix, pour un progrès social (…). Pour aller à la paix, il faut susciter chez nous une nouvelle dynamique. Soyez des vecteurs de paix, il est temps de passer à la réalité nouvelle car la réalité nouvelle c'est vous" a -t-elle lancé à l'endroit des élèves du Lycée moderne jeunes filles de Yopougon.


JEAN PRISCA