Annoncé par le gouvernement il y a quelques jours, le déploiement, sur l'ensemble du territoire national, de 8000 éléments des Forces de défense et de sécurité (FDS) et des Forces armées des Forces Nouvelles (FAFN) a été amorcé depuis mardi. Le moins qu'on puisse souhaiter, c'est que cette opération ne connaît pas le même sort que le regroupement des ex-rebelles qui avait suscité beaucoup d'espoirs mais qui n'est pas arrivé à son terme.
Une cérémonie de formation des brigades mixtes composées d'agents des Forces de défense et de sécurité (FDS) et des Forces armées des forces nouvelles (FAFN) a eu lieu, hier, au Centre de commandement intégré (CCI). Elle marque le début du déploiement sur l'ensemble du territoire national des 8000 éléments issus des deux forces. Ce déploiement annoncé par le gouvernement entre ainsi dans sa phase pratique. La cérémonie d'hier ne peut donc que renforcer les espoirs que suscitent, depuis mardi, les mouvements des ex-belligérants vers le quartier général du CCI à Yamoussoukro. Mais elle rappelle aussi les cérémonies de regroupement des ex-combattants des FN à Bouaké, puis à Kani. C'était l'an dernier. Et c'était aussi en mai. En effet, le 2 mai 2008, au 3ème Bataillon d'infanterie de Bouaké, il a été procédé au lancement du regroupement des ex-rebelles. Un premier contingent de 1000 personnes devrait y être accueilli. 400 éléments étaient des volontaires à la future armée. Ils devraient y être casernés. 500 autres devraient être orientés vers le détachement militaire mixte. Les 100 derniers allaient bénéficier du programme national de réinsertion et de réhabilitation communautaire. Cette cérémonie s'est voulue solennelle. Elle s'était déroulée en présence du ministre de la Défense. Deux semaines après, une manifestation similaire s'était déroulée à Kani, près de Séguéla, un autre lieu fort de l'ex-rébellion. Elle fut présidée par le Premier ministre et secrétaire général des FN en personne. Le site de Kani devait accueillir 500 ex-combattants. 450 avaient répondu présent le 17 mai 2008. Mai la cérémonie a été surtout marquée par l'absence du responsable des ex-combattants de la zone de Séguéla Vavoua, Koné Zakaria. Guillaume Soro et ses camardes n'avaient pas hésité à condamner fermement cette défiance en le démettant de ses fonctions de commandant de la zone 5 (Séguéla, Vavoua, Kani). La décision confirmait la détermination du Premier ministre et des FN à aller à la paix, et donc à ne pas tolérer les actes et les acteurs mettant à mal l'Accord politique de Ouagadougou.
Le volet militaire le plus couteux
Les deux cérémonies de Bouaké et de Kani marquaient, en principe, le début du désarmement. Des sources proches de la Primature indiquent que le regroupement s'est poursuivi. Et qu'en novembre 2008, 11.711 ex-combattants sont passés par le regroupement, dont 4018 volontaires à l'armée nouvelle et 7693 devaient être démobilisés en ayant un kit d'insertion grâce au Programme de réinsertion et de réhabilitation communautaire (PNRC) et du Service civique. “Le mouvement s'est donc poursuivi. L'Etat devait donner à chaque démobilisé et à chaque volontaire à l'armée nouvelle 90 000 FCFA par mois pendant trois mois et au bout de ces mois, les ex-combattants devaient donc avoir un point de chute. Seulement, cet argent n'a pas suffi pour tenir le coup. Le PNRRC n'était pas prêt et, à un moment venu, il y a eu engorgement et découragement. L'opération s'est arrêtée. Certains combattants ont quitté le camp”, affirme notre source. Ces éléments retournés en ville y ont retrouvé d'autres qui s'inquiétaient de leur avenir. On a alors assisté à plusieurs mouvements de colère. Du côté du CCI lui-même, la grogne n'a pas manqué et ne manque pas à ce jour. C'est très souvent que les éléments se plaignent de ne pas recevoir les frais de mission et les moyens conséquents pour travailler. Ces faits doivent être des expériences devant aider au succès de l'opération du déploiement des 8000 nouveaux éléments du CCI. Le volet militaire est le plus coûteux du processus de sortie de crise. Quelqu'un disait qu'à l'origine, le mot soldat désignait un homme prêt à mourir pour sauver des vies, mais en contre partie, qui devait recevoir sa solde. C'est en cela que l'appel de Bertin Kadet trouve tout son sens. “Le déploiement de 8000 hommes recouvre des variables concrets qui sont l'achat des véhicules pour le transport des agents, l'acquisition de carburant et de matériel de communication, l'équipement en armement et en munition, l'habillement des agents, leur nourriture, etc. Toutes ces choses nécessitent de gros moyens financiers”, a déclaré le conseiller spécial du président.
Pour trouver ces moyens, M. Kadet demande à tous les Ivoiriens de se mobiliser comme ils le font à d'autres occasions et comme ils l'ont fait dès le déclenchement de l'attaque en septembre 2002. Cet appel doit être entendu. L'Etat, en première ligne, doit recevoir l'appui des Ivoiriens et de la communauté internationale. Il est dit que le déploiement se fera par vagues successives. Un peu comme devait se faire la démobilisation des ex-rebelles. Mais il faut éviter que cette nouvelle opération s'arrête, faute de moyens. Aujourd'hui, le CCI porte les espoirs de la réunification totale du pays. Il ne doit pas être nécessiteux, même si les éléments qui le composeront doivent avoir en l'esprit les difficultés du pays. Du fait de la crise.
Dan Opéli: Dan.opeli@yahoo.fr
Une cérémonie de formation des brigades mixtes composées d'agents des Forces de défense et de sécurité (FDS) et des Forces armées des forces nouvelles (FAFN) a eu lieu, hier, au Centre de commandement intégré (CCI). Elle marque le début du déploiement sur l'ensemble du territoire national des 8000 éléments issus des deux forces. Ce déploiement annoncé par le gouvernement entre ainsi dans sa phase pratique. La cérémonie d'hier ne peut donc que renforcer les espoirs que suscitent, depuis mardi, les mouvements des ex-belligérants vers le quartier général du CCI à Yamoussoukro. Mais elle rappelle aussi les cérémonies de regroupement des ex-combattants des FN à Bouaké, puis à Kani. C'était l'an dernier. Et c'était aussi en mai. En effet, le 2 mai 2008, au 3ème Bataillon d'infanterie de Bouaké, il a été procédé au lancement du regroupement des ex-rebelles. Un premier contingent de 1000 personnes devrait y être accueilli. 400 éléments étaient des volontaires à la future armée. Ils devraient y être casernés. 500 autres devraient être orientés vers le détachement militaire mixte. Les 100 derniers allaient bénéficier du programme national de réinsertion et de réhabilitation communautaire. Cette cérémonie s'est voulue solennelle. Elle s'était déroulée en présence du ministre de la Défense. Deux semaines après, une manifestation similaire s'était déroulée à Kani, près de Séguéla, un autre lieu fort de l'ex-rébellion. Elle fut présidée par le Premier ministre et secrétaire général des FN en personne. Le site de Kani devait accueillir 500 ex-combattants. 450 avaient répondu présent le 17 mai 2008. Mai la cérémonie a été surtout marquée par l'absence du responsable des ex-combattants de la zone de Séguéla Vavoua, Koné Zakaria. Guillaume Soro et ses camardes n'avaient pas hésité à condamner fermement cette défiance en le démettant de ses fonctions de commandant de la zone 5 (Séguéla, Vavoua, Kani). La décision confirmait la détermination du Premier ministre et des FN à aller à la paix, et donc à ne pas tolérer les actes et les acteurs mettant à mal l'Accord politique de Ouagadougou.
Le volet militaire le plus couteux
Les deux cérémonies de Bouaké et de Kani marquaient, en principe, le début du désarmement. Des sources proches de la Primature indiquent que le regroupement s'est poursuivi. Et qu'en novembre 2008, 11.711 ex-combattants sont passés par le regroupement, dont 4018 volontaires à l'armée nouvelle et 7693 devaient être démobilisés en ayant un kit d'insertion grâce au Programme de réinsertion et de réhabilitation communautaire (PNRC) et du Service civique. “Le mouvement s'est donc poursuivi. L'Etat devait donner à chaque démobilisé et à chaque volontaire à l'armée nouvelle 90 000 FCFA par mois pendant trois mois et au bout de ces mois, les ex-combattants devaient donc avoir un point de chute. Seulement, cet argent n'a pas suffi pour tenir le coup. Le PNRRC n'était pas prêt et, à un moment venu, il y a eu engorgement et découragement. L'opération s'est arrêtée. Certains combattants ont quitté le camp”, affirme notre source. Ces éléments retournés en ville y ont retrouvé d'autres qui s'inquiétaient de leur avenir. On a alors assisté à plusieurs mouvements de colère. Du côté du CCI lui-même, la grogne n'a pas manqué et ne manque pas à ce jour. C'est très souvent que les éléments se plaignent de ne pas recevoir les frais de mission et les moyens conséquents pour travailler. Ces faits doivent être des expériences devant aider au succès de l'opération du déploiement des 8000 nouveaux éléments du CCI. Le volet militaire est le plus coûteux du processus de sortie de crise. Quelqu'un disait qu'à l'origine, le mot soldat désignait un homme prêt à mourir pour sauver des vies, mais en contre partie, qui devait recevoir sa solde. C'est en cela que l'appel de Bertin Kadet trouve tout son sens. “Le déploiement de 8000 hommes recouvre des variables concrets qui sont l'achat des véhicules pour le transport des agents, l'acquisition de carburant et de matériel de communication, l'équipement en armement et en munition, l'habillement des agents, leur nourriture, etc. Toutes ces choses nécessitent de gros moyens financiers”, a déclaré le conseiller spécial du président.
Pour trouver ces moyens, M. Kadet demande à tous les Ivoiriens de se mobiliser comme ils le font à d'autres occasions et comme ils l'ont fait dès le déclenchement de l'attaque en septembre 2002. Cet appel doit être entendu. L'Etat, en première ligne, doit recevoir l'appui des Ivoiriens et de la communauté internationale. Il est dit que le déploiement se fera par vagues successives. Un peu comme devait se faire la démobilisation des ex-rebelles. Mais il faut éviter que cette nouvelle opération s'arrête, faute de moyens. Aujourd'hui, le CCI porte les espoirs de la réunification totale du pays. Il ne doit pas être nécessiteux, même si les éléments qui le composeront doivent avoir en l'esprit les difficultés du pays. Du fait de la crise.
Dan Opéli: Dan.opeli@yahoo.fr