Regroupés à Yamoussoukro, au Centre de commandement intégré, les policiers et gendarmes ont regagné leur poste hier, après une cérémonie présidée par les ministres de tutelle.
Comme prévu, les 100 policiers et gendarmes FDS ont pris respectivement les routes de Bouaké et d’Abidjan, en vue de recevoir leurs affectations. Quant aux éléments des FAFN dont le nombre a été porté à 60 hier, ils devront attendre ce matin, pour que leur effectif soit complété à 100 comme leurs frères des FDS, avant d’embarquer pour Abidjan. Pour donner toute sa solennité à ce premier redéploiement, le ministre de la Défense, N’Guessan Amani Michel, s’est rendu hier à Yamoussoukro, avec son collègue de l’Intérieur, Désiré Tagro, pour présider la cérémonie officielle marquant la remise des 200 éléments au Centre de Commandement Intégré (CCI). En présence des deux chefs d’état-major, Mangou Philippe des FDS et Soumaïla Bakayoko des FAFN, le ministre N’Guessan Michel a longuement attiré l’attention des soldats sur l’importance de cette cérémonie historique. «L’évènement qui nous rassemble aujourd’hui est certainement le fruit de la conscience éprouvée. Ce qui apparaissait autrefois comme un don de Dieu, devient une véritable construction des hommes. On pourrait même dire que la paix, construction sociale, vaut mieux que la paix providentielle. L’une est durable et l’autre est fragile» a indiqué le ministre de la Défense avant de s’interroger : «La guerre aurait-elle remplacé le bois sacré en Afrique? Pour que l’ère des « Blakro » prenne fin, fallait-il inventer la guerre?»
Pour Michel Amani, ce jour revêt une importance capitale pour les Ivoiriens qui n’ont pas su faire l’économie de la guerre et qui se sont empêtrés, depuis plus de 7ans, dans un conflit aux conséquences incalculables. Ce “Blakroya” doit prendre fin afin que la Côte d’Ivoire amorce à nouveau son développement. «Ce jour est celui des initiés. C’est la fin du Blakroya (les non-initiés). Ce jour consacre l’âge de la maturité en Côte d’Ivoire» a-t-il souligné, avant de dénoncer cette coexistence de deux Côte d’Ivoire, avec deux armées, deux chefs d’état-major appartenant, hélas au même territoire, au même pays, avec le même drapeau. «Messieurs Mangou et Bakayoko, voulez-vous nous dire le gain de cette lutte fratricide pour vous-même et pour les populations que vous êtes censés protéger ? ça suffit… la paix maintenant, sans condition, sans préalable !» a martelé le ministre de la Défense. Qui a demandé à tous et à chacun d’ouvrir, à compter de ce jour, les pages sans fin de la négociation sociale qui permettra à la Côte d’Ivoire de gagner de belles victoires sur elle-même et sur les autres. « Restaurons l’Etat de Côte d’Ivoire. Retrouvons-nous et fumons le calumet de la paix sous l’arbre à palabres où tout finis par se régler non par la force des armes, mais par la force des arguments”.
Profitant de cette tribune historique, le ministre de la Défense a rendu un hommage mérité aux artisans de cette belle œuvre de construction de la paix, que sont le Président Laurent Gbagbo et le Premier ministre Soro Guillaume. Il a loué leur clairvoyance et leur esprit de compromis qui permettent aux ivoiriens, de retrouver le chemin de la paix.
Le ministre Michel Amani a par ailleurs demandé aux militaires de conjuguer leurs efforts pour libérer sans condition les Ivoiriens qui les regardent et qui souffrent. «Leur souffrance est à la limite du tolérable. Libérez-les, en créant les conditions idéales pour des élections propres en Côte d’Ivoire», a-t-il exhorté, avant d’insister : «A compter de ce jour, que disparaissent de nos pensées, les notions de zones gouvernementales et de zones CNO, de FAFN et de FDS-CI. Que triomphe désormais la culture d’une Côte d’Ivoire une et indivisible. Tuons la Côte d’Ivoire plurielle».
Aux généraux Mangou et Bakayoko, le ministre de la Défense a adressé une invitation à la concertation permanente pour rechercher définitivement la porte de sortie de la crise, afin que l’Accord Politique de Ouagadougou soit appliqué.
Quant aux gendarmes et policiers qui devront être affectés partout sur l’ensemble du territoire national, N’Guessan Amani Michel a indiqué que leur mission n’est pas discutable, car il s’agit de sécuriser les biens et les personnes vivant en Côte d’Ivoire. Toutefois, il a tenu à leur préciser que leur mission ne sera guère aisée. C’est pourquoi il les a exhortés au dernier sacrifice pour sauver la mère patrie.
Pour sa part, le général Philippe Mangou s’est appuyé sur les importants acquis enregistrés par ces deux forces, dans les opérations conjointes déjà exécutées ensembles notamment à Touba et Danané, dans l’ouest du pays, pour leur demander de cultiver la fraternité d’armes « Le faisant, vous avez ainsi démontré à la communauté nationale et internationale que la belligérance est désormais loin derrière nous. Fort de ces acquis, je vous exhorte à être solidaires en tant que fils d’un même pays, pour accomplir la mission à vous confiée, dans le dévouement, l’abnégation et l’amour de la patrie. Soyez unis avec vos frères d’armes et ayez constamment à cœur, l’intérêt supérieur de la patrie ».
Il en a profité pour mettre les soldats en garde contre les démons de la division. «Certainement, oui certainement que les sirènes et les vieux démons de la division viendront mettre à rude épreuve cette communion à laquelle je vous exhorte. Mais soyez sourds à cette tentation et souvenez-vous de la désolation, de la tristesse engendrée par la guerre. Vous étiez sur le terrain, en tant que des acteurs actifs, et vous avez vu tomber un camarade, vous avez vu des villages entiers rayés de la carte, vous avez vécu toutes sortes d’atrocités. Rappelez-vous tout simplement ces faits et dites-vous qu’il y a un temps pour s’arrêter et un temps pour œuvrer au développement de ce pays», a conseillé longuement le général Mangou.
Le chef d’Etat-major des FDS est également revenu, tout comme le ministre de la Défense, sur les difficultés qui jalonneront cette délicate mission, en raison du manque de moyens de l’Etat. «Vous serez confrontés à des difficultés. Oui, c’est vrai. Mais souvenez-vous aussi que pendant la situation de crise, vous avez combattu dans des conditions extrêmement difficiles, sous le soleil, la pluie et quelquefois sans avoir eu à mettre de quoi dans le ventre. Et pourtant, vous avez eu à faire face. On vous demande de mener ce genre d’actions pour aider votre pays à sortir de cette situation de crise afin que le pays puisse reprendre son développement», a dit le Cema. Il a, par ailleurs, demandé aux soldats d’utiliser en tout lieu et en tout temps, la voie du dialogue et de la concertation, quel que soit le problème. Car la violence n’a jamais payé. «Nous sommes avec vous et nous serons toujours avec vous sur le terrain», a-t-il-rassuré.
Il convient de noter que les autorités politiques, administratives et coutumières conduites par le préfet Nassa Dakouri Guillaume, étaient présentes à ce grand rendez-vous.
N’dri Célestin
Comme prévu, les 100 policiers et gendarmes FDS ont pris respectivement les routes de Bouaké et d’Abidjan, en vue de recevoir leurs affectations. Quant aux éléments des FAFN dont le nombre a été porté à 60 hier, ils devront attendre ce matin, pour que leur effectif soit complété à 100 comme leurs frères des FDS, avant d’embarquer pour Abidjan. Pour donner toute sa solennité à ce premier redéploiement, le ministre de la Défense, N’Guessan Amani Michel, s’est rendu hier à Yamoussoukro, avec son collègue de l’Intérieur, Désiré Tagro, pour présider la cérémonie officielle marquant la remise des 200 éléments au Centre de Commandement Intégré (CCI). En présence des deux chefs d’état-major, Mangou Philippe des FDS et Soumaïla Bakayoko des FAFN, le ministre N’Guessan Michel a longuement attiré l’attention des soldats sur l’importance de cette cérémonie historique. «L’évènement qui nous rassemble aujourd’hui est certainement le fruit de la conscience éprouvée. Ce qui apparaissait autrefois comme un don de Dieu, devient une véritable construction des hommes. On pourrait même dire que la paix, construction sociale, vaut mieux que la paix providentielle. L’une est durable et l’autre est fragile» a indiqué le ministre de la Défense avant de s’interroger : «La guerre aurait-elle remplacé le bois sacré en Afrique? Pour que l’ère des « Blakro » prenne fin, fallait-il inventer la guerre?»
Pour Michel Amani, ce jour revêt une importance capitale pour les Ivoiriens qui n’ont pas su faire l’économie de la guerre et qui se sont empêtrés, depuis plus de 7ans, dans un conflit aux conséquences incalculables. Ce “Blakroya” doit prendre fin afin que la Côte d’Ivoire amorce à nouveau son développement. «Ce jour est celui des initiés. C’est la fin du Blakroya (les non-initiés). Ce jour consacre l’âge de la maturité en Côte d’Ivoire» a-t-il souligné, avant de dénoncer cette coexistence de deux Côte d’Ivoire, avec deux armées, deux chefs d’état-major appartenant, hélas au même territoire, au même pays, avec le même drapeau. «Messieurs Mangou et Bakayoko, voulez-vous nous dire le gain de cette lutte fratricide pour vous-même et pour les populations que vous êtes censés protéger ? ça suffit… la paix maintenant, sans condition, sans préalable !» a martelé le ministre de la Défense. Qui a demandé à tous et à chacun d’ouvrir, à compter de ce jour, les pages sans fin de la négociation sociale qui permettra à la Côte d’Ivoire de gagner de belles victoires sur elle-même et sur les autres. « Restaurons l’Etat de Côte d’Ivoire. Retrouvons-nous et fumons le calumet de la paix sous l’arbre à palabres où tout finis par se régler non par la force des armes, mais par la force des arguments”.
Profitant de cette tribune historique, le ministre de la Défense a rendu un hommage mérité aux artisans de cette belle œuvre de construction de la paix, que sont le Président Laurent Gbagbo et le Premier ministre Soro Guillaume. Il a loué leur clairvoyance et leur esprit de compromis qui permettent aux ivoiriens, de retrouver le chemin de la paix.
Le ministre Michel Amani a par ailleurs demandé aux militaires de conjuguer leurs efforts pour libérer sans condition les Ivoiriens qui les regardent et qui souffrent. «Leur souffrance est à la limite du tolérable. Libérez-les, en créant les conditions idéales pour des élections propres en Côte d’Ivoire», a-t-il exhorté, avant d’insister : «A compter de ce jour, que disparaissent de nos pensées, les notions de zones gouvernementales et de zones CNO, de FAFN et de FDS-CI. Que triomphe désormais la culture d’une Côte d’Ivoire une et indivisible. Tuons la Côte d’Ivoire plurielle».
Aux généraux Mangou et Bakayoko, le ministre de la Défense a adressé une invitation à la concertation permanente pour rechercher définitivement la porte de sortie de la crise, afin que l’Accord Politique de Ouagadougou soit appliqué.
Quant aux gendarmes et policiers qui devront être affectés partout sur l’ensemble du territoire national, N’Guessan Amani Michel a indiqué que leur mission n’est pas discutable, car il s’agit de sécuriser les biens et les personnes vivant en Côte d’Ivoire. Toutefois, il a tenu à leur préciser que leur mission ne sera guère aisée. C’est pourquoi il les a exhortés au dernier sacrifice pour sauver la mère patrie.
Pour sa part, le général Philippe Mangou s’est appuyé sur les importants acquis enregistrés par ces deux forces, dans les opérations conjointes déjà exécutées ensembles notamment à Touba et Danané, dans l’ouest du pays, pour leur demander de cultiver la fraternité d’armes « Le faisant, vous avez ainsi démontré à la communauté nationale et internationale que la belligérance est désormais loin derrière nous. Fort de ces acquis, je vous exhorte à être solidaires en tant que fils d’un même pays, pour accomplir la mission à vous confiée, dans le dévouement, l’abnégation et l’amour de la patrie. Soyez unis avec vos frères d’armes et ayez constamment à cœur, l’intérêt supérieur de la patrie ».
Il en a profité pour mettre les soldats en garde contre les démons de la division. «Certainement, oui certainement que les sirènes et les vieux démons de la division viendront mettre à rude épreuve cette communion à laquelle je vous exhorte. Mais soyez sourds à cette tentation et souvenez-vous de la désolation, de la tristesse engendrée par la guerre. Vous étiez sur le terrain, en tant que des acteurs actifs, et vous avez vu tomber un camarade, vous avez vu des villages entiers rayés de la carte, vous avez vécu toutes sortes d’atrocités. Rappelez-vous tout simplement ces faits et dites-vous qu’il y a un temps pour s’arrêter et un temps pour œuvrer au développement de ce pays», a conseillé longuement le général Mangou.
Le chef d’Etat-major des FDS est également revenu, tout comme le ministre de la Défense, sur les difficultés qui jalonneront cette délicate mission, en raison du manque de moyens de l’Etat. «Vous serez confrontés à des difficultés. Oui, c’est vrai. Mais souvenez-vous aussi que pendant la situation de crise, vous avez combattu dans des conditions extrêmement difficiles, sous le soleil, la pluie et quelquefois sans avoir eu à mettre de quoi dans le ventre. Et pourtant, vous avez eu à faire face. On vous demande de mener ce genre d’actions pour aider votre pays à sortir de cette situation de crise afin que le pays puisse reprendre son développement», a dit le Cema. Il a, par ailleurs, demandé aux soldats d’utiliser en tout lieu et en tout temps, la voie du dialogue et de la concertation, quel que soit le problème. Car la violence n’a jamais payé. «Nous sommes avec vous et nous serons toujours avec vous sur le terrain», a-t-il-rassuré.
Il convient de noter que les autorités politiques, administratives et coutumières conduites par le préfet Nassa Dakouri Guillaume, étaient présentes à ce grand rendez-vous.
N’dri Célestin