La visite du secrétaire d’Etat français à la coopération, Alain Joyandet, a permis à Jean-Paul Ney de retrouver la liberté. Une surprise dans l’affaire “Noël à Abidjan”, un dossier sensible dans les relations entre Paris et Abidjan.
A l'issue de 48 heures de visite en Côte d'Ivoire (les 5 et 6 mai), le secrétaire d'Etat français Alain Joyandet est reparti, avec dans ses bagages un passager inattendu. Il l'avait annoncé à sa sortie d'audience avec le chef de l'Etat. Son compatriote Jean-paul Ney a bénéficié mesure de liberté provisoire le 6 mai et est arrivé dans son pays natal le samedi. Vite fait, bien fait. Jean-Paul Ney, faut-il le rappeler, était détenu depuis seize mois à la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (Maca) pour «attentat» et «complot contre l'autorité de l'Etat ». Il a été arrêté à proximité des locaux de la Radio télévision ivoirienne (Rti) le 27 décembre 2007, en compagnie d'un groupe de personnes. L'affaire “Noël à Abidjan” avait été alors alimentée par des vidéos mises en ligne, des images qui indiquaient qu'un coup d'Etat devait être perpétré à l'instigation du sergent-chef Ibrahim Coulibaly dit “Ib”. Le 30 janvier 2008, un mandat d'arrêt est lancé contre le sergent-chef “Ib”, suite à l'enquête ouverte par le commissaire du gouvernement Ange Kessi, le 8 janvier 2008, pour «complot contre l'autorité de l'Etat et association de malfaiteurs ». La Côte d'Ivoire s'est-elle donné les moyens pour l'exécution de ce mandat ? Toujours est-il que “Ib” aurait quitté le Bénin pour le Ghana. C'était alors le silence total sur l'affaire jusqu'à la visite de M. Joyandet.
La libération de Jean-Paul Ney intervient quelques semaines seulement après que la Côte d'Ivoire a décroché difficilement le point de décision de l'initiative d'allègement de la dette, dite PPTE. Il avait fallu tout le poids de Paris pour faire passer un dossier rendu bancal par la mauvaise gouvernance, notamment les nombreux contrats passés de gré à gré.
La célérité avec laquelle le cas Ney a été traité contraste surtout avec l'audition de la Première dame et du ministre Bohoun Bouabré par des juges français. Simone Gbagbo avait même été convoquée à Paris par le juge chargé du dossier Guy-André Kieffer. Finalement, des contorsions diplomatiques ont permis son audition en avril dans les locaux de la Cour suprême à Abidjan. L'instruction a donc repris son cours normal après des années de blocage. Qu'en est-il de la procédure relative à l'affaire “Noël à Abidjan” ? C'est le flou total. Une seule certitude : elle a pris du plomb dans l'aile. En octobre 2007, neufs Français dont 6 membres de l'Ong l'Arche de Zoé ont été arrêtés au Tchad alors qu'ils s'apprêtaient à décoller à bord d'un vol charter avec 103 enfants. Le pouvoir les a accusés de tentative d'enlèvement et a voulu leur appliquer la loi tchadienne. Il devait très vite se raviser sous la pression de Nicolas Sarkozy qui obtiendra finalement que les humanitaires soient transférés en France pour y être jugés. Là aussi, la diplomatie française avait eu raison de la procédure locale.
Kesy B. Jacob
A l'issue de 48 heures de visite en Côte d'Ivoire (les 5 et 6 mai), le secrétaire d'Etat français Alain Joyandet est reparti, avec dans ses bagages un passager inattendu. Il l'avait annoncé à sa sortie d'audience avec le chef de l'Etat. Son compatriote Jean-paul Ney a bénéficié mesure de liberté provisoire le 6 mai et est arrivé dans son pays natal le samedi. Vite fait, bien fait. Jean-Paul Ney, faut-il le rappeler, était détenu depuis seize mois à la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (Maca) pour «attentat» et «complot contre l'autorité de l'Etat ». Il a été arrêté à proximité des locaux de la Radio télévision ivoirienne (Rti) le 27 décembre 2007, en compagnie d'un groupe de personnes. L'affaire “Noël à Abidjan” avait été alors alimentée par des vidéos mises en ligne, des images qui indiquaient qu'un coup d'Etat devait être perpétré à l'instigation du sergent-chef Ibrahim Coulibaly dit “Ib”. Le 30 janvier 2008, un mandat d'arrêt est lancé contre le sergent-chef “Ib”, suite à l'enquête ouverte par le commissaire du gouvernement Ange Kessi, le 8 janvier 2008, pour «complot contre l'autorité de l'Etat et association de malfaiteurs ». La Côte d'Ivoire s'est-elle donné les moyens pour l'exécution de ce mandat ? Toujours est-il que “Ib” aurait quitté le Bénin pour le Ghana. C'était alors le silence total sur l'affaire jusqu'à la visite de M. Joyandet.
La libération de Jean-Paul Ney intervient quelques semaines seulement après que la Côte d'Ivoire a décroché difficilement le point de décision de l'initiative d'allègement de la dette, dite PPTE. Il avait fallu tout le poids de Paris pour faire passer un dossier rendu bancal par la mauvaise gouvernance, notamment les nombreux contrats passés de gré à gré.
La célérité avec laquelle le cas Ney a été traité contraste surtout avec l'audition de la Première dame et du ministre Bohoun Bouabré par des juges français. Simone Gbagbo avait même été convoquée à Paris par le juge chargé du dossier Guy-André Kieffer. Finalement, des contorsions diplomatiques ont permis son audition en avril dans les locaux de la Cour suprême à Abidjan. L'instruction a donc repris son cours normal après des années de blocage. Qu'en est-il de la procédure relative à l'affaire “Noël à Abidjan” ? C'est le flou total. Une seule certitude : elle a pris du plomb dans l'aile. En octobre 2007, neufs Français dont 6 membres de l'Ong l'Arche de Zoé ont été arrêtés au Tchad alors qu'ils s'apprêtaient à décoller à bord d'un vol charter avec 103 enfants. Le pouvoir les a accusés de tentative d'enlèvement et a voulu leur appliquer la loi tchadienne. Il devait très vite se raviser sous la pression de Nicolas Sarkozy qui obtiendra finalement que les humanitaires soient transférés en France pour y être jugés. Là aussi, la diplomatie française avait eu raison de la procédure locale.
Kesy B. Jacob