Le siège de la LIDHO sis à Cocody Mermoz a abrité le samedi 9 mai 2009 l’assemblée générale de la Coalition pour la Cour Pénale Internationale en Côte d’Ivoire (CI-CPI). A l’issue des travaux, le président sortant Ali Ouattara a été reconduit à la tête de cette organisation qui mène le plaidoyer de la ratification de la charte relative au Statut de Rome auprès des autorités ivoiriennes. Bien avant sa réélection, il a entretenu les participants sur « l’Afrique et la CPI ». Une occasion pour lui de se prononcer sur la polémique suscitée par le mandat lancé par la CPI contre le président soudanais Omar El Béchir. Ce mandat d’arrêt avait amené des intellectuels et dirigeants tant africains qu’arabes à présenter la CPI comme un outil hégémonique occidental créé pour narguer les responsables du continent africain et mettre en œuvre un agenda impérialiste. Pour le bouillant défenseur des droits humains, il n’en est rien. Cette prise de position est confortée selon lui par des faits concrets sur l’Afrique et la CPI qui se déclinent en quatre (4) points majeurs. Dont la participation des gouvernements africains dans la création de la CPI. « Les pays africains ont activement participé à l’avènement de la CPI et le Statut de Rome. 47 pays africains ont participé à la préparation du Statut de Rome. Et la majorité a voté en faveur de l’adoption du Statut de Rome et de la création de la CPI », a-t-il déclaré. En outre, à l’en croire, plus de 800 organisations de la société civile africaine sont membres de la CPI. Et ces organisations estiment que la CPI est un important outil complémentaire visant à établir la justice en tant que norme plutôt qu’exception. Sur le point de la représentation de l’Afrique au sein de la Cour, il a noté que 5 des juges actuels de la Cour sont africains. De même, lors des élections judiciaires de mars 2009, 12 des 19 candidats juges étaient des Africains choisis par des gouvernements africains. Concernant le rôle de la Cour en Afrique, il relève que 3 des 4 affaires faisant actuellement l’objet d’enquêtes ont été déférées à la CPI par les gouvernements africains eux-mêmes. « Au cours de cette dernière décennie, des millions d’Africains ont perdu la vie dans des conflits et ont été la cible de crimes contre l’humanité. En tentant de punir les génocidaires, la CPI prend le parti des victimes et prévient de nouveaux crimes. La CPI n’est pas une Cour occidentale qui ne se focalise que sur l’Afrique. C’est une cour mondiale qui, historiquement, dispose du ferme soutien de l’Afrique. Elle n’est pas contre l’Afrique. Elle recherche plutôt la justice pour toutes les victimes, y compris celles d’Afrique. Elle a besoin du soutien continu des gouvernements, de la société civile pour sa réussite », a-t-il lancé.
M.T.T
M.T.T