Situé en plein cœur de la ville de Bouaké, entre les quartiers Sokoura, Dougouba, le 3ème Bataillon et Djamourou, le Marché de Gros de Bouaké, bâti sur une superficie de 28 ha, se réveille petit à petit de son sommeil dans lequel il était plongé depuis le début de la crise militaro socio politique survenue, le 19 septembre 2002. Afin de nous rendre compte de l'état de ce joyau architectural, nous avons décidé, dans le cadre d'un reportage, de nous rendre compte, sur place, comment les commerçants se débrouillent encore sur ce site.
une vraie forteresse
Le marché de gros de Bouaké, spécialisé dans le secteur vivrier, inauguré par le président Henri Konan Bédié, le 16 avril 1998, aujourd'hui sous l'ère de la refondation, subit les affres de la guerre. Il reste sans électricité, sans eau courante, sans téléphone, depuis bientôt deux ans.
Il est 11 heures, le lundi 04 mai dernier, lorsque nous arrivons à la grande porte du marché de gros de Bouaké. Déjà, à cette heure, l'entrée principale est bondée de petits marchants qui vendent un peu de tout. A l'entrée, des éléments des FAFN chargés de la sécurité des lieux, veillent au grain. Nous n'avons eu aucune difficulté à passer parce que nous avons rendez-vous avec le directeur d'exploitation. A l'intérieur, les grands magasins et le monde qui grouillent autour donnent une ambiance des supermarchés. Ces magasins sont sur plusieurs rangées avec des routes bitumées qui séparent les rangées et les différents bâtiments et filières. Des individus déchargent des véhicules, des remorques et des semi-remorques stationné remplis de marchandises. Alors que certains employés trient , rangent et coudent des sacs contenant des oignons, des céréales, de l'anacarde etc., d'autres déchargent les camions et entreposent la marchandise ou s'attellent à charger des camions qui prendront la route du Burkina, du Mali, du Niger et du Sénégal.
Le marché de gros regroupe en son sein 9 filières. A savoir les filières de la banane plantain, de la cola, du manioc frais, des dérivés de manioc, des oignons, des ignames, des céréales, des légumes et des fruits et des noix de coco. Mais selon le directeur d'exploitation, " il n'est pas exclu qu'on y vendent de la viande et du poisson. Seulement, il faut avoir des opérateurs privés spécialisés dans ces produits là ". I. K, commerçant d'Ignames, égrène ici les difficultés rencontrées dans l'exercice de leur métier de commerçants : " Nous étions là avant la crise et cela n'a pas été facile pour nous. Mais, nous avons tenus à rester. Que les autorités essaient d'aider un peu les commerçants de ce marché que nous sommes. Car de nombreuses difficultés nous assaillent. Pour aller, par exemple, nous approvisionner en ignames, on nous fatigue trop sur les routes. Il y a trop de barrages ".
Organisation
Le grand marché de Bouaké dispose au total de 431 magasins. Tous les types confondus. 18 plates-formes de 72 m2 chacune regroupent les vendeuses de bananes et de manioc. 43 magasins de 210 m2 chacun sont destinés à la filière cola. A l'intérieur de ce vaste compartiment, peuvent travailler 100 à 200 personnes. Les 370 autres magasins accueillent les autres vivriers, à savoir les ignames, les céréales, les oignons, les légumes, les fruits et les noix de cocos. Cela a été reparti comme suit : 141 Magasins pour la filière Céréales, 108 pour la filière igname, 44 pour les Fruits et les noix de Coco, 40 pour les légumes, 6 pour le manioc et dérivés, 26 pour l'Oignon. 5 magasins sont réservés pour des produits divers. M.T, commerçant et propriétaire de magasin a dit à propos de la destination des produits ainsi stockés : " Nous approvisionnons le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Sénégal. Sans oublier qu'on vend aussi au niveau national avec les autres villes de l'intérieur du pays ".
Retour des banques
Quelques banques ont décidé d'accompagner le secteur vivrier. Ce sont la Caisse d'Epargne (CE) et la Bicici et une maison d'assurance qui se sont installées depuis un moment sur le site du marché de gros. Des commerçants et autres clients qui ne cessent de faire la navette entre leurs magasins et les différentes banques se disent heureux de cette chance d'avoir des endroits fiables pour garder leur argent. " Nous sommes très heureux que les banques viennent s'installer à nos côtés. Parce que c'est souvent très dangereux de nous déplacer avec une importante somme d'argent. Parfois lors de nos déplacements, nous sommes victimes de vols et autres agressions des bandits. Aussi faut-il que ces banques nous aident dans le cadre du financement de nos activités parce que nous avons beaucoup perdu dans cette crise ", a fait savoir Moriba Cissé. M. Amara, quant à lui, a salué à juste titre ce retour des banques. Ce qui va soulager les commerçants qui sont sur le site du marché.
Administration toujours pas installée
Depuis le déclenchement de la crise, l'administration du marché de gros a cessé de fonctionner. C'est donc dans l'informel qu'a travaillé le marché de gros durant les 7 années de crise. Le directeur de l'exploitation témoigne : " Depuis le 19 septembre 2002 jusqu'à ce jour, la direction n'est pas opérationnelle. La direction n'est pas encore installée. Or, les accords politiques de Ouagadougou, tous les dirigeants, en particulier le président de la République, savent tous aujourd'hui que le marché de gros a joué un rôle important pendant la crise ".
Privés d'électricité, d'eau et du téléphone
Partout, ou nous sommes passés, l'eau, le courant et le téléphone ne marchent pas sur le site du marché. Selon nos sources, tout a été interrompu, on ne sait pour quelle raison. Et, cela fait maintenant deux ans et demi que le marché de gros de Bouaké est privé de courant, d'eau et de téléphone. Or, sont nombreux les commerçants et l'administration exerçant sur ce site qui travaillent avec ces outils.
DELMAS ABIB
delmas2000@hotmail.com
une vraie forteresse
Le marché de gros de Bouaké, spécialisé dans le secteur vivrier, inauguré par le président Henri Konan Bédié, le 16 avril 1998, aujourd'hui sous l'ère de la refondation, subit les affres de la guerre. Il reste sans électricité, sans eau courante, sans téléphone, depuis bientôt deux ans.
Il est 11 heures, le lundi 04 mai dernier, lorsque nous arrivons à la grande porte du marché de gros de Bouaké. Déjà, à cette heure, l'entrée principale est bondée de petits marchants qui vendent un peu de tout. A l'entrée, des éléments des FAFN chargés de la sécurité des lieux, veillent au grain. Nous n'avons eu aucune difficulté à passer parce que nous avons rendez-vous avec le directeur d'exploitation. A l'intérieur, les grands magasins et le monde qui grouillent autour donnent une ambiance des supermarchés. Ces magasins sont sur plusieurs rangées avec des routes bitumées qui séparent les rangées et les différents bâtiments et filières. Des individus déchargent des véhicules, des remorques et des semi-remorques stationné remplis de marchandises. Alors que certains employés trient , rangent et coudent des sacs contenant des oignons, des céréales, de l'anacarde etc., d'autres déchargent les camions et entreposent la marchandise ou s'attellent à charger des camions qui prendront la route du Burkina, du Mali, du Niger et du Sénégal.
Le marché de gros regroupe en son sein 9 filières. A savoir les filières de la banane plantain, de la cola, du manioc frais, des dérivés de manioc, des oignons, des ignames, des céréales, des légumes et des fruits et des noix de coco. Mais selon le directeur d'exploitation, " il n'est pas exclu qu'on y vendent de la viande et du poisson. Seulement, il faut avoir des opérateurs privés spécialisés dans ces produits là ". I. K, commerçant d'Ignames, égrène ici les difficultés rencontrées dans l'exercice de leur métier de commerçants : " Nous étions là avant la crise et cela n'a pas été facile pour nous. Mais, nous avons tenus à rester. Que les autorités essaient d'aider un peu les commerçants de ce marché que nous sommes. Car de nombreuses difficultés nous assaillent. Pour aller, par exemple, nous approvisionner en ignames, on nous fatigue trop sur les routes. Il y a trop de barrages ".
Organisation
Le grand marché de Bouaké dispose au total de 431 magasins. Tous les types confondus. 18 plates-formes de 72 m2 chacune regroupent les vendeuses de bananes et de manioc. 43 magasins de 210 m2 chacun sont destinés à la filière cola. A l'intérieur de ce vaste compartiment, peuvent travailler 100 à 200 personnes. Les 370 autres magasins accueillent les autres vivriers, à savoir les ignames, les céréales, les oignons, les légumes, les fruits et les noix de cocos. Cela a été reparti comme suit : 141 Magasins pour la filière Céréales, 108 pour la filière igname, 44 pour les Fruits et les noix de Coco, 40 pour les légumes, 6 pour le manioc et dérivés, 26 pour l'Oignon. 5 magasins sont réservés pour des produits divers. M.T, commerçant et propriétaire de magasin a dit à propos de la destination des produits ainsi stockés : " Nous approvisionnons le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Sénégal. Sans oublier qu'on vend aussi au niveau national avec les autres villes de l'intérieur du pays ".
Retour des banques
Quelques banques ont décidé d'accompagner le secteur vivrier. Ce sont la Caisse d'Epargne (CE) et la Bicici et une maison d'assurance qui se sont installées depuis un moment sur le site du marché de gros. Des commerçants et autres clients qui ne cessent de faire la navette entre leurs magasins et les différentes banques se disent heureux de cette chance d'avoir des endroits fiables pour garder leur argent. " Nous sommes très heureux que les banques viennent s'installer à nos côtés. Parce que c'est souvent très dangereux de nous déplacer avec une importante somme d'argent. Parfois lors de nos déplacements, nous sommes victimes de vols et autres agressions des bandits. Aussi faut-il que ces banques nous aident dans le cadre du financement de nos activités parce que nous avons beaucoup perdu dans cette crise ", a fait savoir Moriba Cissé. M. Amara, quant à lui, a salué à juste titre ce retour des banques. Ce qui va soulager les commerçants qui sont sur le site du marché.
Administration toujours pas installée
Depuis le déclenchement de la crise, l'administration du marché de gros a cessé de fonctionner. C'est donc dans l'informel qu'a travaillé le marché de gros durant les 7 années de crise. Le directeur de l'exploitation témoigne : " Depuis le 19 septembre 2002 jusqu'à ce jour, la direction n'est pas opérationnelle. La direction n'est pas encore installée. Or, les accords politiques de Ouagadougou, tous les dirigeants, en particulier le président de la République, savent tous aujourd'hui que le marché de gros a joué un rôle important pendant la crise ".
Privés d'électricité, d'eau et du téléphone
Partout, ou nous sommes passés, l'eau, le courant et le téléphone ne marchent pas sur le site du marché. Selon nos sources, tout a été interrompu, on ne sait pour quelle raison. Et, cela fait maintenant deux ans et demi que le marché de gros de Bouaké est privé de courant, d'eau et de téléphone. Or, sont nombreux les commerçants et l'administration exerçant sur ce site qui travaillent avec ces outils.
DELMAS ABIB
delmas2000@hotmail.com
