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Société Publié le samedi 16 mai 2009 | Le Nouveau Réveil

Les éditeurs hier au chef de l`Etat : “Merci pour les mesures fiscales. Faites le dernier geste qui sauve avec le Fonds de soutien à la presse”

Les patrons de presse étaient hier au palais présidentiel pour traduire leur gratitude au Chef de l'Etat suite aux mesures fiscales de soutien à la presse. M. Denis Kah Zion, président du Gepci, à l'occasion, a salué au nom de ses camarades l'effort que vient de faire le Président de la République. Ci-dessous l'intégralité son intervention.

Excellence Monsieur le Président de la République,
C'est à la demande du Bureau exécutif du Groupement des Editeurs de Presse de Côte d'Ivoire (GEPCI) que je préside, que, malgré votre calendrier chargé, comme chacun le sait, vous avez bien voulu nous recevoir, ce Vendredi 15 mai 2009, en notre commune maison du Palais présidentiel.
Le Bureau Exécutif du GEPCI, accompagné des Membres du Conseil d'Administration de cette structure, fait ce déplacement, conformément à ce que nos pères nous ont enseigné car, ne nous le rappellent-ils pas souvent, à l'occasion comme celle-ci, que quand on revient des champs, même en pleine nuit, on reconnaît le carrefour ?

Excellence Monsieur le Président de la République,
C'est en 2005 que le Groupement des Editeurs de Presse de Côte d'Ivoire (GEPCI), toutes lignes éditoriales confondues, a vu le jour. Nous nous sommes vite aperçu d'une chose, capitale, du reste : on ne peut avoir une presse responsable, indépendante et libre sans autonomie économique et financière ! Nous dirions même que sans assise économique, il est illusoire de parler d'entreprise de presse viable et de bons journaux. Ce constat amer, nous le faisions en 2005, mais il est hélas d'actualité aujourd'hui encore quand on sait qu'au seul premier trimestre de l'an 2009, quatre quotidiens ont mis la clef sous le paillasson pour des raisons de trésorerie. C'est vous dire, Excellence Monsieur le Président de la République, que malgré l'adoption de la nouvelle loi portant régime juridique de la presse en 2004, qui est une avancée notable avec la dépénalisation des délits de presse, les difficultés des entreprises de presse et, par dérivation, des journalistes et les professionnels de la communication, sont plus que quotidiennes et nombreuses. Et la persistance d'une situation économique précaire n'est point sans conséquence sur le rendement journalier d'une entreprise de presse et les journalistes qui y travaillent. En effet, comment un patron de presse et un journaliste peuvent-ils convenablement faire leur travail quand l'esprit de chacun d'eux est noyauté par des problèmes domestiques tels que les salaires et autres charges impayés, les dettes fiscales auxquelles il faut faire face, le loyer impayé ou le sac de riz fini pour les travailleurs?
C'est dans son combat de briser cette cage de soucis quotidiens qui étranglent nos entreprises et trouver une des solutions à nos requêtes soumises à votre Gouvernement depuis 2005 que le Bureau exécutif du Groupement des Editeurs de Presse de Côte d'Ivoire (GEPCI) a approché, en janvier 2009, le Directeur Général des Impôts pour lui exposer les contraintes de notre profession : les entreprises tiraient le diable par la queue et risquaient de disparaître toutes à la fois si rien n'est! Les impôts pesaient lourdement sur nos différentes trésoreries. Monsieur Lambert FEH KESSE a prêté une oreille attentive à nos souffrances. Mieux, il a fait diligence et traité notre dossier avec célérité. Avec l'aval du ministre de l'Economie et des finances, Monsieur Charles KOFFI DIBY, et le concours inestimable de notre ministre de la Communication, Monsieur Ibrahim SY SAVANE, nos cris à l'aide portant sur l'amnistie fiscale pendant quelques années sont parvenus jusqu'à vous.
Aujourd'hui, Excellence Monsieur le Président de la République, les résultats sont là tels qu'indiqués dans le numéro spécial 029 du Journal Officiel de la République de Côte d'Ivoire dans son édition du 16 avril 2009. Le gouvernement ivoirien, ayant notamment remarqué " l'incapacité des organes de presse à faire face à leurs obligations sociales et fiscales ", a pris des " mesures fiscales de soutien aux entreprises de presse et aux entreprises de communication audio-visuelle". Avec votre permission, Excellence Monsieur le Président de la République, nous voudrions les rappeler tant elles sont toutes importantes:
1 : Les entreprises de presse sont exonérées jusqu'au 31 Décembre 2011:
- d'impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux ou d'impôt minimum forfaitaire ;
- d'impôt sur le patrimoine foncier, à l'exception des immeubles donnés en location ;
- de contribution nationale pour le développement économique, culturel et social de la Nation au titre du personnel local.
2 : Les arriérés d'impôts et taxes de toute nature au 31 Décembre 2008 des entreprises de presse, sont annulés. Toutefois, précise bien l'article 26 de la loi fiscale 2009, cette annulation n'est pas automatique. L'entreprise de presse concernée devra d'abord déclarer son stock d'arriérés à l'administration fiscale au plus tard le 2 juin 2009.
Voici la grande et bonne nouvelle qui est parvenue au Groupement des Editeurs de Presse de Côte d'Ivoire (GEPCI) qui l'a répercutée immédiatement à toutes les entreprises privées et publiques comme le journal progouvernemental Fraternité Matin, la Radiodiffusion Télévision ivoirienne (RTI), aux organisations professionnelles telles que l'Union Nationale des Journalistes de Côte d'Ivoire (UNJCI), l'UPF, l'OLPED, le Syndicat National de la Presse Privée de Côte d'Ivoire (SYNAPPCI) et même aux organes de régulation que sont le Conseil National de la Presse (CNP) et le Conseil National de la Communication Audio-visuelle (CNCA). A l'annonce de la bonne nouvelle, nous ne pouvions rester là-bas, chez nous dans nos rédactions, sans réaction ! Car, à dire vrai, les mesures fiscales prises par votre Gouvernement et surtout par vous sont une bouffée d'oxygène pour les Patrons de presse, pour les entreprises tant privées que publiques, pour les journalistes professionnels et tous les professionnels de la communication. Leur impact sera réel sur la trésorerie de nos différentes entreprises et, par voie de conséquence, sur notre rendement et sur celui de nos travailleurs.

Excellence Monsieur le Président de la République,
Le GEPCI ne saurait passer sous silence l'implication directe de Monsieur Charles KOFI DIBY, dynamique Ministre de l'Economie et des finances, de celle, directe et personnelle, presqu'au quotidien de notre dévoué et très disponible Ministre de la Communication, Monsieur Ibrahim SY SAVANE et le rôle éléphantesque joué par Monsieur Lambert FEH KESSE, Directeur Général des Impôts dans la prise de ces " mesures fiscales de soutien aux entreprises de presse ". Vous auriez pu évoquer tant et tant de problèmes et, tout le travail colossal abattu par Monsieur Lambert FEH KESSE, Directeur Général des Impôts, aurait été vain. Mais, de vous, est venu le dernier geste qui sauve, à savoir la signature de l'ordonnance.
C'est pourquoi, il sied au Groupement des Editeurs de Presse de Côte d'Ivoire (GEPCI), associant par ma modeste voix toutes les entreprises privées et publiques, les journalistes et les professionnels de la communication, toutes les organisations professionnelles du secteur de traduire à tout votre Gouvernement avec à sa tête son Excellence Monsieur le Premier Ministre SORO KIGBAFORI Guillaume et spécialement à vous Excellence Monsieur le Président de la République la reconnaissance des hommes et des femmes de la communication de la Côte d'Ivoire qui savent où est le carrefour, même en pleine nuit.

Excellence Monsieur le Président de la République,
Nous savons votre programme extrêmement chargé. Toutefois, ce n'est pas tous les jours que l'opportunité est offerte au commun des Ivoiriens de vous rencontrer. Raison pour laquelle, nous voudrions vous demander de nous permettre de vous soumettre quelques-unes de nos autres doléances. Oui, encore et toujours des doléances.
En premier lieu, il s'agit du Fonds de Soutien au développement de la presse. Le Comité de gestion de ce fonds est déjà mis en place ainsi que sa direction exécutive. Mais le Fonds, en lui-même, n'est pas encore constitué. Nous ignorons même à ce jour le contenu de l'enveloppe à nous allouée, encore moins toutes les conditions d'éligibilité et la date de la mise à disposition effective de ce fonds tant attendu. Une fois encore, le GEPCI se tourne vers vous à qui autorité a été conférée de gérer les affaires de l'Etat de faire l'autre geste qui sauve et qui nous permettra enfin d'arriver à l'application de la Convention Collective en vue de l'amélioration du statut social de nos journalistes.
Notre seconde doléance, Excellence Monsieur le Président de la République, est de profiter de l'opportunité à nous offerte pour donner la primeur d'une information en attendant que l'Autorité Suprême que vous êtes ne soit saisie par courrier officiel.
Le Groupement des Editeurs de Presse de Côte d'Ivoire (GEPCI) est depuis sa création à la fois membre du Forum des Editeurs Africains (TAEF) dont le siège est à Pretoria en Afrique du Sud et du Forum des Responsables des Media pour l'Afrique de l'Ouest (FORMAO) dont le siège est en Guinée Conakry. Après une diplomatie efficace engagée depuis plus de trois ans par le bureau du GEPCI auprès des 15 pays de la CEDEAO plus la Mauritanie, le FORMAO vient de décider à l'unanimité de tenir son 2ème Congrès en terre ivoirienne, à la fin d'Août 2009, sur le thème plus que d'actualité : "Quels médias pour une démocratie durable en Afrique de l'Ouest ?".
Lors des assises de ce congrès, le GEPCI va solliciter officiellement de ses pairs ouest-africains, l'érection d'Abidjan en siège du FORMAO. Un principe du reste déjà acquis. Les Patrons de presse de la CEDEAO plus la Mauritanie souhaitent vivement, Excellence Monsieur le Président de la République, que cette importante et internationale rencontre soit placée sous votre Haut Patronage.

Excellence Monsieur le Président de la République,
Telles sont les nouvelles que porte le GEPCI devant vous, en ce Vendredi Saint du 15 mai 2009, transportés que nous sommes, nous, Patrons de la presse ivoirienne, entreprises privées et publiques, journalistes et professionnels de la communication, par les " mesures fiscales de soutien à la Presse ", prises par le Gouvernement Ivoirien. Le combat du GEPCI a partiellement payé grâce à vous et il a payé pour tous !
Et, en de pareilles circonstances, telle celle que nous vivons actuellement où la joie nous inonde, il n'y a que ce petit mot magique de cinq lettres pour les exprimer : Oui, Excellence Monsieur le Président de la République, MERCI et mille fois MERCI! Merci pour tout ce que vous ferez pour que l'indépendance économique véritable de la presse par laquelle passe nécessairement la viabilité de nos entreprises soit une réalité. Avec la promesse aussi ferme d'offrir à vous, à tous nos compatriotes et même à l'extérieur une presse ivoirienne libre, crédible, respectée, respectable, participative et plus responsable.
Je vous remercie.
Fait à Abidjan, le 18 mai 2009
Pour le Bureau Exécutif du GEPCI
LE PRESIDENT
Denis KAH ZION
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