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Économie Publié le samedi 16 mai 2009 | Fraternité Matin

Allègement de la dette publique : 390,4 milliards effacé • À l’issue des discussions avec le Club de Paris, la Côte d’Ivoire bénéficie de mesures particulières pour sauver son économie

Les négociations fort attendues avec le Club de Paris ont pris fin le 15 mai sur une note satisfaisante pour le pays.

Les créanciers du Club de Paris ont convenu, hier, vend, au petit matin (à 3h20 mn exactement) avec le gouvernement ivoirien d’un accord de restructuration de sa dette publique extérieure qui vient une fois de plus récompenser les efforts inlassables faits dans une période critique de crise; lesquels ont abouti à la conclusion d’un nouveau programme économique avec le Fmi, et surtout dans l’attente du point de décision de l’initiative renforcée en faveur des pays pauvres très endettés (Ppte). Cet accord obtenu au terme de 17 heures 30 minutes d’intenses négociations faites de propositions et de contre-propositions entre les créanciers et la délégation ivoirienne conduite avec dextérité par le ministre de l’Economie et des Finances, Charles Koffi Diby, est conforme aux termes dits de «Cologne» élaborés par les créanciers du Club de Paris en vue de récompenser immédiatement les efforts du pays ayant atteint le point de décision de l’initiative Ppte, Dans ce cadre, sur un stock de dette consolidé de 4 692 millions de dollars, soit 2 168 milliards de francs Cfa (base, un dollar égal à 462 Fcfa) qui a fait l’objet de traitement du 14 mai à 9h30 (date d’ouverture des travaux) au 15 mai par les créanciers, la Côte d’Ivoire a obtenu l’annulation immédiate de 845 millions de dollars (environ 390,4 milliards de Fcfa). Les 3 847 millions de dollars restants devrait être payés par l’Etat ivoirien sur la période 2009/2011 qui correspond à la période du programme économique et financier susmentionné et qui, rappelons-le est appuyé par la Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (Frpc). Mais ici, et c’est là une grande première selon les habitués des arcanes des négociations du Club de Paris, le cas ivoirien va amener les créanciers à déroger à leur principe, en décidant de ne faire payer à la Côte d’Ivoire que 391 millions de dollars (près de 181 milliards de francs Cfa sur les trois ans, c’est-à-dire de 2009 à 2011, et de rééchelonner sur une durée de 10 à 40 ans, dont 3 ans de période de grâce, le restant dû (3 456 millions de dollars ou 1 596,67 milliards de Fcfa) selon les différentes composantes de ce stock consolidé restant. A y voir de près, et comme les créanciers l’ont d’ailleurs souligné, par ce mécanisme, notre pays bénéficie au terme de ces négociations, de 92% d’annulation sur la période de mise en œuvre du programme susmentionné; puisque le pays n’aura pas à payer ce qu’il aurait dû et qui aurait eu un impact financier grave sur la gestion budgétaire sur les années concernées. En d’autres termes, sans qu’elle reçoive de la liquidité dans ses caisses, la Côte d’Ivoire se voit déchargée d’une pesanteur qui aurait plombé tous ces efforts devant la conduire rapidement au point d’achèvement de l’initiative Ppte, et donc à l’annulation quasi-totale de sa dette extérieure qui était jusqu’à hier estimée à 6 450 milliards de francs Cfa. D’ailleurs, les créanciers du Club de Paris se sont engagés au cours de ces dernières négociations qui ont battu le record de participation des pays- au total 16 et trois institutions multilatérales que sont le Fmi, la Banque mondiale et la Bad- à accorder la part restante de l’allègement de la dette prévu dans le cadre de l’inititaitive Ppte dès que le pays aura atteint son point d’achèvement.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que la délégation ivoirienne, sous le leadership du minitsre Charles Koffi Diby, vient d’obtenir un accord que tous les participants qualifient d’exceptionnel aussi bien par l’ampleur de la remise de la dette sur la période dite intérimaire (92% du stock traité), et la période de rééchelonnement consentie (10 ans au moins dont 3 ans de grâce), alors que le maximum dans la tradition du Club de Paris est de 8 ans avec 3 années de grâce. En fait, ce résultat est le fruit du dossier technique de qualité et concis, mais aussi de la proactivité de la délégation de la Côte d’Ivoire qui a travaillé d’arrache-pied sur tous les scénarios susceptibles d’aider réellement le pays à faire sincèrement face à ses engagements. Un travail de fond et de fourmi que le directeur général du Trésor français, Ramon Fernandez, président du Club de Paris, a reconnu, lorsqu’à 23h45 (heure de Paris), entré avec l’équipe du Secrétariat du Club, dans la salle de réunion n°3 (BC 0622) qui a servi de QG à la délégation ivoirienne, il a déclaré: «Monsieur le ministre, vous avez été convaincant. Par conséquent, les créanciers ont accepté vos propositions. Sauf les Américains qui demandent un effort pour que leur dette (environ 600 millions de Fcfa soit payée en totalité d’ici à fin 2009». Quelle délivrance! Félicitations, embrassades et accolades s’entremêlent dans une bonne ambiance. Parce que rien n’était gagné d’avance et pour cause: les arriérés cumulés dus au Club de Paris à fin 2008 se chiffraient à 1 766 milliards de francs Cfa dont 757 milliards au titre de la dette pré date butoir et 1009 milliards de francs Cfa au titre de la dette post date butoir. A ces arriérés dus se greffent les échéances courantes 2009/2011 qui s’élèvent respectivement à 207 milliards de Fcfa pour le pré date butoir et 195 milliards pour le post date butoir. Si l’obtention du point de décision permettait aux délégués ivoiriens d’être sûrs que les créanciers du Club de Paris, conformément à leur tradition, effaceraient une part considérable du stock d’arriérés de la dette pré date butoir, ils n’ignoraient pas que les arriérés cumulés post date butoir étaient immédiatement exigibles pendant les négociations au Club de Paris. Si un tel schéma devait prévaloir, où la Côte d’Ivoire, encline à des difficultés financières et de trésorerie, trouverait-elle 1009 milliards de francs Cfa pour éponger cette dette due, notons-le, essentiellement à la France? En dérogeant à la règle pour accorder, conformément au plaidoyer du ministre Charles Koffi Diby, des différés sur 10 ans dont 3 ans de grâce et aucun intérêt pendant la période de grâce, les créanciers manifestent ainsi leur volonté d’aider le pays à sortir rapidement de la galère actuelle. En conséquence, le remboursement de la plus grande partie des montants dus commencera seulement après avril 2012, moment qui devrait être marqué par la reprise économique et un climat socio-politique plus favorable aux affaires et donc à la bonne santé du budget de l’Etat. Toutefois, la Côte d’Ivoire consent à faire un geste pour montrer sa bonne foi vis-à-vis des partenaires du Club de Paris. Aussi, accepte-t-elle le paiement des intérêts sur intérêts moratoires à partir de septembre prochain. Le pays, par la voie de sa délégation, consent également à payer 12 milliards de Fcfa à la même date, puis 12 autres milliards en mars 2010 sur les arriérés dus. En septembre 2010. Mars 2011 et septembre 2011, les efforts de remboursement porteront sur 38 milliards de Fcfa à chaque étape indiquée. Ce qui, naturellement, est supportable, au dire du ministre de l’Economie et des Finances. Qui pense «qu’il faut éviter d’hypothéquer l’avenir de nos enfants en refusant de faire des sacrifices sous prétexte que les situations de trésorerie et budgétaires sont difficiles». Gooré Bi Hué

Envoyé Spécial à Paris
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