Jean Michel Togou, président du Synaprocci (Syndicat national des professionnels de la coiffure de Côte d'Ivoire) s'explique sur l'attitude efféminée des hommes de la coiffure.
•Pourquoi selon vous les coiffeurs deviennent efféminés ?
D' abord, je voudrais préciser que la venue des hommes dans ce métier ne date pas d'aujourd'hui. Les salons de coiffure sont mieux tenus par les hommes que les femmes. Je peux vous assurer déjà que le métier de la coiffure ne déforme pas le technicien qui le pratique. Le technicien peut lui-même choisir de se transformer.
•Un de vos collègues avoue pourtant être devenu ainsi à cause de la coiffure. Qu'en pensez-vous ?
Je ne crois pas que ce métier puisse changer quelqu'un.
•Mais pourquoi l'on a tendance à vous prendre pour des homosexuels.
Je prends l'exemple des policiers. Les mêmes gens disent qu'ils rackettent. Pourquoi ? C'est parce qu'ils sont sur la route et mieux visibles. Alors, c'est pareil. Nous sommes dans le secteur public et le domaine de la beauté. Nous sommes plus exposés.
•Nous avons constaté que plusieurs coiffeurs sont homosexuels, même s'ils n'osent pas le reconnaître…
Nous avons mené une réflexion sur ce problème. Nous sommes l'objet de beaucoup de tentations. Moi, je suis un exemple palpable. A un certain moment de ma vie, si j'avais refusé de transpirer, peut-être que j'aurais emprunté un autre chemin. Parce que j'ai eu des propositions. Des gens m'ont proposé 10 millions de Fcfa. En une journée j'allais devenir riche.
•Vous reconnaissez qu'il y a des homosexuels dans le milieu?
Oui, malheureusement. Mais, ils ont leurs raisons. Cela fait 25 ans que je suis dans le métier. Je suis marié et père de deux enfants. Je ne suis pas homosexuel.
•Mais tout le monde s'accorde à dire que vous l'êtes ?
Ceux qui pensent que faire ce métier c'est être homosexuel sont des ignorants. Chaque métier apporte un comportement. Exemple, le boucher a toujours du sang sur son habit. Le coiffeur a pour obligation d'être propre. Il est le symbole de la propreté. C'est parce qu'on sait qu'ils sont propres qu'on les traite d'homosexuels. Dans ce métier, il y a ce qu'on appelle la finesse. Le coiffeur a des gestes fins et raffinés. Il ne faut pas confondre les choses.
•Le fait d'être en contact avec les clientes ne peut-il pas engendrer un tel revirement sexuel ?
Non. Les clientes sont comme des patientes, et le coiffeur est un psychologue. Quand une femme n'est pas de bonne humeur et que vous arrivez à lui faire une belle coiffure, elle est heureuse. Outre la coiffure, le phénomène de l'homosexualité existe ailleurs. Je voudrais préciser quelque chose. Ce sont les clients qui rendent les coiffeurs ainsi. Un homme peut venir te proposer des millions de Fcfa. Si vous n’êtes pas fort moralement, vous tombez dedans.
•On a beaucoup remarqué que les jeunes coiffeurs se dépigmentent la peau. Tout cela alimente les rumeurs…
La dépigmentation en elle-même n'est pas une bonne chose. C'est le manque de professionnalisme qui peut emmener un homme à le faire. Celui qui veut connaître les coiffeurs doit s'approcher d'eux. Il faut les respecter. On ne peut pas dire que tout ce qui se dit sur nous est faux. Mais, je demande à mes collègues coiffeurs de savoir ce qu'ils veulent. Nous mêmes devons nous donner de la valeur.
•Et ceux qui se défrisent les cheveux?
C'est leur style. Le vrai problème des coiffeurs, c'est le manque de moyens financiers. Si un coiffeur finit sa formation et qu'il n'a pas au moins 5 millions de Fcfa pour s'installer, cela devient un problème. C'est un métier noble. L'Etat doit créer un fond d'aide pour soutenir les coiffeurs. Aucune banque ne veut nous donner un crédit. Si les dirigeants de ce pays soutiennent ce métier, il n'y aura pas de coiffeurs homosexuels.
•On a entendu dire que les gens de votre corporation sont beaucoup abordés par les homosexuels ?
Oui c'est vrai. Moi j'ai reçu beaucoup de sollicitations. Ils viennent vous proposer des millions de Fcfa ou souvent même des voyages à l'étranger juste pour vous avoir comme amant. Parmi ces hommes, il y a des ministres. Des personnalités jettent le discrédit sur le métier. Quand ils se rendent dans les salons de coiffure, je leur demande de venir simplement pour se coiffer et non pour chercher à satisfaire leurs désirs sexuels. Un coiffeur ne rend pas son ami coiffeur homosexuel. Ce métier participe au développement à hauteur de 50 milliards de Fcfa. Nous sommes 15.000 coiffeurs, on réduit le taux de chômage en employant des gens. Respectez-nous.
•Ne pensez-vous pas que le fait d'avoir les mêmes gestes que les femmes fonde les accusations ?
Il ne faut pas confondre le fait d'être raffiné et être efféminé. Les coiffeurs doivent être dans la tendance (mode) et être raffinés. Nous avons des gestes raffinés et souples. Nous sommes condamnés à en avoir. Je lance un appel aux autorités afin qu'elles aident les coiffeurs. S'il y a des écoles pour les former, pour leur donner une éducation, il n'y aura pas de coiffeurs homosexuels. Car la base de tout, c'est l'éducation et la formation.
Interview réalisée par S.S
•Pourquoi selon vous les coiffeurs deviennent efféminés ?
D' abord, je voudrais préciser que la venue des hommes dans ce métier ne date pas d'aujourd'hui. Les salons de coiffure sont mieux tenus par les hommes que les femmes. Je peux vous assurer déjà que le métier de la coiffure ne déforme pas le technicien qui le pratique. Le technicien peut lui-même choisir de se transformer.
•Un de vos collègues avoue pourtant être devenu ainsi à cause de la coiffure. Qu'en pensez-vous ?
Je ne crois pas que ce métier puisse changer quelqu'un.
•Mais pourquoi l'on a tendance à vous prendre pour des homosexuels.
Je prends l'exemple des policiers. Les mêmes gens disent qu'ils rackettent. Pourquoi ? C'est parce qu'ils sont sur la route et mieux visibles. Alors, c'est pareil. Nous sommes dans le secteur public et le domaine de la beauté. Nous sommes plus exposés.
•Nous avons constaté que plusieurs coiffeurs sont homosexuels, même s'ils n'osent pas le reconnaître…
Nous avons mené une réflexion sur ce problème. Nous sommes l'objet de beaucoup de tentations. Moi, je suis un exemple palpable. A un certain moment de ma vie, si j'avais refusé de transpirer, peut-être que j'aurais emprunté un autre chemin. Parce que j'ai eu des propositions. Des gens m'ont proposé 10 millions de Fcfa. En une journée j'allais devenir riche.
•Vous reconnaissez qu'il y a des homosexuels dans le milieu?
Oui, malheureusement. Mais, ils ont leurs raisons. Cela fait 25 ans que je suis dans le métier. Je suis marié et père de deux enfants. Je ne suis pas homosexuel.
•Mais tout le monde s'accorde à dire que vous l'êtes ?
Ceux qui pensent que faire ce métier c'est être homosexuel sont des ignorants. Chaque métier apporte un comportement. Exemple, le boucher a toujours du sang sur son habit. Le coiffeur a pour obligation d'être propre. Il est le symbole de la propreté. C'est parce qu'on sait qu'ils sont propres qu'on les traite d'homosexuels. Dans ce métier, il y a ce qu'on appelle la finesse. Le coiffeur a des gestes fins et raffinés. Il ne faut pas confondre les choses.
•Le fait d'être en contact avec les clientes ne peut-il pas engendrer un tel revirement sexuel ?
Non. Les clientes sont comme des patientes, et le coiffeur est un psychologue. Quand une femme n'est pas de bonne humeur et que vous arrivez à lui faire une belle coiffure, elle est heureuse. Outre la coiffure, le phénomène de l'homosexualité existe ailleurs. Je voudrais préciser quelque chose. Ce sont les clients qui rendent les coiffeurs ainsi. Un homme peut venir te proposer des millions de Fcfa. Si vous n’êtes pas fort moralement, vous tombez dedans.
•On a beaucoup remarqué que les jeunes coiffeurs se dépigmentent la peau. Tout cela alimente les rumeurs…
La dépigmentation en elle-même n'est pas une bonne chose. C'est le manque de professionnalisme qui peut emmener un homme à le faire. Celui qui veut connaître les coiffeurs doit s'approcher d'eux. Il faut les respecter. On ne peut pas dire que tout ce qui se dit sur nous est faux. Mais, je demande à mes collègues coiffeurs de savoir ce qu'ils veulent. Nous mêmes devons nous donner de la valeur.
•Et ceux qui se défrisent les cheveux?
C'est leur style. Le vrai problème des coiffeurs, c'est le manque de moyens financiers. Si un coiffeur finit sa formation et qu'il n'a pas au moins 5 millions de Fcfa pour s'installer, cela devient un problème. C'est un métier noble. L'Etat doit créer un fond d'aide pour soutenir les coiffeurs. Aucune banque ne veut nous donner un crédit. Si les dirigeants de ce pays soutiennent ce métier, il n'y aura pas de coiffeurs homosexuels.
•On a entendu dire que les gens de votre corporation sont beaucoup abordés par les homosexuels ?
Oui c'est vrai. Moi j'ai reçu beaucoup de sollicitations. Ils viennent vous proposer des millions de Fcfa ou souvent même des voyages à l'étranger juste pour vous avoir comme amant. Parmi ces hommes, il y a des ministres. Des personnalités jettent le discrédit sur le métier. Quand ils se rendent dans les salons de coiffure, je leur demande de venir simplement pour se coiffer et non pour chercher à satisfaire leurs désirs sexuels. Un coiffeur ne rend pas son ami coiffeur homosexuel. Ce métier participe au développement à hauteur de 50 milliards de Fcfa. Nous sommes 15.000 coiffeurs, on réduit le taux de chômage en employant des gens. Respectez-nous.
•Ne pensez-vous pas que le fait d'avoir les mêmes gestes que les femmes fonde les accusations ?
Il ne faut pas confondre le fait d'être raffiné et être efféminé. Les coiffeurs doivent être dans la tendance (mode) et être raffinés. Nous avons des gestes raffinés et souples. Nous sommes condamnés à en avoir. Je lance un appel aux autorités afin qu'elles aident les coiffeurs. S'il y a des écoles pour les former, pour leur donner une éducation, il n'y aura pas de coiffeurs homosexuels. Car la base de tout, c'est l'éducation et la formation.
Interview réalisée par S.S