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Région Publié le vendredi 22 mai 2009 | Fraternité Matin

Akoupé : Désiré Tagro ramène la paix entre autochtones et Allochtones

La hache de guerre a été définitivement enterrée à Akoupé, dimanche dernier, après trois jours d’affrontements entre autochtones (Akyè) et allochtones (Malinké) à la suite de la mort du jeune Adjia Djan Prince.

Le ministre Désiré Tagro de l’Intérieur et Ohouochi Clotilde Yapi, conseiller du Président de la République, dont ils étaient les émissaires ont réussi a ramener la paix, après plus de 8 heures de pourparlers avec les deux forces antagonistes.

Le ministre a fait savoir que les lois du pays autorisent tout Ivoirien et même tout ressortissant de la Cedeao à s’installer en tout lieu du territoire ivoirien. Aussi, a-t-il exhorté les Akyè à vivre en bonne intelligence avec les allogènes et allochtones établis sur leur sol. «Ne les provoquez pas», a-t-il conseillé.

A ces derniers qui ont choisi de vivre à Akoupé, le ministre leur a fait des observations. Pour lui, il est inadmissible que l’accès d’un quartier d’Akoupé, même s’ils y sont majoritaires, puisse être interdit à qui que ce soit, encore moins aux Akyé, propriétaires terriens, comme c’est le cas au quartier Tchad.

Par ailleurs, le ministre les a invités à établir avec leurs hôtes un comité de règlement des conflits. Les membres, a-t-il suggéré, seront issus des différentes communautés, auxquelles seront adjoints les ministres des cultes et les autorités administratives.

Pour le ministre de l’Intérieur, il n’est pas question que les problèmes opposant un allogène ou un allochtone à un autochtone soient confiés aux religieux. Ils doivent toujours être traités par le dialogue et dans le cadre de la communauté.

Pour arriver à cet heureux dénouement, le ministre a dû faire preuve de patience. Il a écouté plusieurs heures durant à la maison de la culture, puis à la mosquée les récriminations des uns et des autres.

Nanan Assi Yao Lambert, au nom des Akyé, s’est plaint des allochtones, qui, a-t-il indiqué, ont fait de la provocation en barrant la voie Akoupé-Affery et celle menant à Abengourou.

Quant au porte-parole des jeunes, Adiko Achille, il leur reproche d’avoir fait du quartier Tchad, celui de tous les risques. Aussi, ont-ils souhaité qu’il soit rasé pour être viabilisé.

Pour leur part, les allochtones, par la voie de leur porte-parole, le doyen Tahirou Diarra, ont réfuté toutes les accusations portées contre eux.

«Nous refusons une fois encore qu’on nous attribue le décès du jeune Adjia Djan Prince dont nous n’avons jamais vu le corps et qui, dit-on, a été retrouvé devant la concession d’un Béninois.»

Toutefois, les communautés sont d’accord pour une autopsie du corps et une enquête pour situer les différentes responsabilités.

Elles ont exprimé leur gratitude au Chef de l’Etat pour avoir envoyé pour le règlement de ce conflit deux de ses plus proches collaborateurs. Elles ont aussi remercié vivement le ministre Patrick Achi qui, de 18 h à 20 h, a mené auprès des deux communautés, des actions qui ont fortement contribué au retour de la paix à Akoupé.

Adou Félix
Correspondant Local
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