Dans la nuit du samedi 28 au dimanche 29 juin 2008, suite à une pluie diluvienne, les eaux ont emporté des habitations de Gobelet, quartier précaire des II Plateaux. Six personnes sont mortes. Le gouvernement avait promis de trouver un site sécurisé pour les habitants. Près d`un an après, plusieurs familles sont encore sur place, alors que la période des pluies approche.
Perché sur une pente et défiant les eaux de ruissellement, le petit quartier de Gobelet a pu renaître du drame de juin 2008. La population vaque à ses occupations. Baissée sur un seau d`eau, une dame, Mme Zagaré, la trentaine, fait la lessive. A côté d`elle, jouent une demi-dizaine d`enfants. La plupart d`entre eux étaient là quand, cette nuit dramatique de l`éboulement qui a détruit plusieurs baraques. Pour eux, peut-être ce n`était qu`un malencontreux évènement qui ne reviendra plus. Mais, Mme Zagaré, elle, sait que le retour de la saison de pluies est synonyme d`un nouveau danger. Elle a perdu dans le sinistre sa fille de 9 ans, Zagaré Adjaratou. « Elle était chez le voisin quand l`éboulement a eu lieu », se souvient la mère. Il ne reste plus de cette maison que sa terrasse. Une vieille dalle. « Il(le voisin) est parti habiter ailleurs », explique la dame. Son époux, Zagaré Ousmane, a dû rester sur place contre son gré. « Je ne sais pas où aller », explique-t-il. Sa maison, tout comme celles d`autres habitants de ce quartier précaire, est un agrégat de planches, de plastique et de vieilles tôles. On a l`impression qu`un simple petit vent pourrait la faire tomber. Pourtant, les habitants de Gobelet n`ont pas l`air de s`en soucier. Vivant sur les voies naturelles des eaux pluviales, ils attendent impuissants les prochaines averses qui peuvent produire les mêmes effets. « Nous avons essayé de trouver un autre site à travers Cocody, mais, nous avons aussitôt été chassés », affirme Ami, une fille de 20 ans. « Nous avons peur, avec l`approche du mois de juin. Le gouvernement nous avait promis un autre endroit. Mais, depuis presqu`un an, nous n`avons pas d`information sur ce projet », s`inquiète Kino Emmanuel, devant sa porte. Alidou B. était dans sa maison ce 28 juin de triste mémoire. « J`ai été emporté par les eaux du caniveau. J`ai eu la vie sauve grâce à des personnes venues me secourir », relate-t-il. L`an dernier, selon les riverains, le drame a été causé par la construction d`un mur sur la conduite des ruissellements par les voisins de haut. Après une longue pluie, ce mur a fini par s`écrouler. Du coup, la forte quantité d`eau qui avait été retenue a englouti certaines habitations et leurs occupants. Le mur a été reconstruit ; les rescapés ont rebâti leurs maisons aux mêmes endroits. Gobelet risque donc de revivre son cauchemar. Ouédraogo Karim, le porte-parole des habitants pense qu`ils ont été délaissés. « Après le drame, le gouvernement a remis de l`argent à la mairie de Cocody pour s`occuper des personnes qui avaient perdu des proches. La Première dame a aussi remis de l`argent à l`ambassade du Burkina Faso pour nous. Ceux qui ont perdu des parents n`ont pas eu au-delà de 300.000 Fcfa par famille. Les blessés ont eu entre 150.000 Fcfa et 100.000 Fcfa. Les autres ont eu 10.000 Fcfa », rappelle-t-il. Mais, aujourd`hui, le plus grand souhait de chaque resident de Gobelet est d`être recasé.
Raphaël Tanoh
Perché sur une pente et défiant les eaux de ruissellement, le petit quartier de Gobelet a pu renaître du drame de juin 2008. La population vaque à ses occupations. Baissée sur un seau d`eau, une dame, Mme Zagaré, la trentaine, fait la lessive. A côté d`elle, jouent une demi-dizaine d`enfants. La plupart d`entre eux étaient là quand, cette nuit dramatique de l`éboulement qui a détruit plusieurs baraques. Pour eux, peut-être ce n`était qu`un malencontreux évènement qui ne reviendra plus. Mais, Mme Zagaré, elle, sait que le retour de la saison de pluies est synonyme d`un nouveau danger. Elle a perdu dans le sinistre sa fille de 9 ans, Zagaré Adjaratou. « Elle était chez le voisin quand l`éboulement a eu lieu », se souvient la mère. Il ne reste plus de cette maison que sa terrasse. Une vieille dalle. « Il(le voisin) est parti habiter ailleurs », explique la dame. Son époux, Zagaré Ousmane, a dû rester sur place contre son gré. « Je ne sais pas où aller », explique-t-il. Sa maison, tout comme celles d`autres habitants de ce quartier précaire, est un agrégat de planches, de plastique et de vieilles tôles. On a l`impression qu`un simple petit vent pourrait la faire tomber. Pourtant, les habitants de Gobelet n`ont pas l`air de s`en soucier. Vivant sur les voies naturelles des eaux pluviales, ils attendent impuissants les prochaines averses qui peuvent produire les mêmes effets. « Nous avons essayé de trouver un autre site à travers Cocody, mais, nous avons aussitôt été chassés », affirme Ami, une fille de 20 ans. « Nous avons peur, avec l`approche du mois de juin. Le gouvernement nous avait promis un autre endroit. Mais, depuis presqu`un an, nous n`avons pas d`information sur ce projet », s`inquiète Kino Emmanuel, devant sa porte. Alidou B. était dans sa maison ce 28 juin de triste mémoire. « J`ai été emporté par les eaux du caniveau. J`ai eu la vie sauve grâce à des personnes venues me secourir », relate-t-il. L`an dernier, selon les riverains, le drame a été causé par la construction d`un mur sur la conduite des ruissellements par les voisins de haut. Après une longue pluie, ce mur a fini par s`écrouler. Du coup, la forte quantité d`eau qui avait été retenue a englouti certaines habitations et leurs occupants. Le mur a été reconstruit ; les rescapés ont rebâti leurs maisons aux mêmes endroits. Gobelet risque donc de revivre son cauchemar. Ouédraogo Karim, le porte-parole des habitants pense qu`ils ont été délaissés. « Après le drame, le gouvernement a remis de l`argent à la mairie de Cocody pour s`occuper des personnes qui avaient perdu des proches. La Première dame a aussi remis de l`argent à l`ambassade du Burkina Faso pour nous. Ceux qui ont perdu des parents n`ont pas eu au-delà de 300.000 Fcfa par famille. Les blessés ont eu entre 150.000 Fcfa et 100.000 Fcfa. Les autres ont eu 10.000 Fcfa », rappelle-t-il. Mais, aujourd`hui, le plus grand souhait de chaque resident de Gobelet est d`être recasé.
Raphaël Tanoh