Le procureur Tchimou a rendu publics hier, les résultats de son enquête sur le drame survenu le 29 mars dernier au stade Félix Houphouët-Boigny et qui a causé la mort de 20 personnes. Au total, 12 personnes ont été inculpées dont trois officiers de police judiciaire, le président du comité d`organisation du match, le Dg de la Fif. Mais l`élément essentiel de l`enquête est que la billetterie a été, selon le procureur, la source principale du drame. Toutes les personnes inculpées, en dehors des trois officiers, l`ont été en réalité, sur la base de la question de la billetterie. Et c`est justement ce qui intrigue et suscite des interrogations. Car, l`enquête semble avoir été focalisée uniquement sur la question de la billetterie. Selon le procureur, M. Aka Faustin a déclaré avoir confectionné plus de 37.000 billets. Sans plus de détails. Or, sur la base des images qu`on a vues, il y avait au moins 50.000 personnes dans les gradins du stade. Et pourtant dehors, il y avait autant, sinon plus de personnes. Question : Tous ceux qui étaient dans le terrain et aux abords du terrain possédaient-ils des tickets ? Si on s`en tient au raisonnement du procureur, la réponse à cette question serait affirmative. Ce qui laisserait supposer que plus de 100.000 billets ont été vendus. Est-ce possible ? L`enquête ne permet pas de trancher. Cependant, le procureur a écarté, pour défaut de preuves, le racket des fores de l`ordre qui auraient, selon beaucoup de victimes, pris de l`argent à des gens qui n`avaient pas de billets afin de les laisser accéder au stade. Si donc il n`y a pas eu de racket, cela signifie que tous ceux (des milliers) qui ont eu accès aux abords du terrain, possédaient un billet en bonne et due forme. Or, cette hypothèse est extrêmement improbable. Et le flou, sur cette question, est demeuré total. Autre zone d`ombre, la question de l`utilisation du gaz lacrymogène. Le procureur relève que " l`utilisation des grenades lacrymogènes intervenue après l`incident n`a fait aucun mort, ni blessé comme l`attestent les autopsies pratiquées sur les victimes ". C`est d`une évidence…Les grenades lacrymogènes, jusqu`à preuve du contraire, n`ont jamais tué personne. La question qui se posait était de savoir si l`utilisation des grenades n`a pas provoqué une panique générale et aggravé la bousculade ? L`enquête ne dit aucun mot la dessus. L`accumulation de tous ces non-dits a fini par rassembler toutes les charges sur la tête de Anzouan Kacou, le président du comité d`organisation qui se retrouve comme le fautif principal…
Assalé Tiémoko
Assalé Tiémoko