Le ministre de l'Enseignement technique et de la Formation professionnelle a visité le Nord, le Centre et l'Ouest du pays du 8 au 13 mai. Accompagné d'ambassadeurs, de bailleurs de fonds et d'organismes onusiens, Dosso Moussa à fait l'état des lieux de 13 centres de formation professionnelle sur 29.
Les centres de formation de Korhogo, Ferké, Katiola, Bouaké, Mankono, Touba, Man et Gagnoa ont été visités du 8 au 13 mai par une forte délégation. Objectif, faire l'état des lieux et voir les besoins de ces différents établissements. Ce sont des centres de formation délabrés et pillés qui ont été présentés à Dosso Moussa et à ses invités dont le directeur des opérations de la Banque mondiale, le représentant de l'Union européenne, ceux du Pnud et de l'Onuci, les ambassadeurs d'Espagne, du Japon et de la Norvège. Une haute délégation en qui les populations ont vu la solution à leurs problèmes. En réalité leurs soucis étaient largement au-dessus des attentes
Au Centre de formation professionnelle(CFP) de Ferké, noyé dans la broussaille, presque toutes les machines sont en panne. De l'atelier de construction métallique à celui de la mécanique auto en passant par l'agro mécanique. En construction métallique, seul un tracteur sert encore. «Nous n'avons pas les simples outils de travail ici. Nous ne savons même pas conduire un tracteur, contrairement à nos prédécesseurs qui bénéficiaient de cette connaissance pratique », s'indigne Ouattara Myerina, en 2ème année de construction. « En temps normal, chaque élève devait avoir une mallette d'outils, ce qui n'est pas le cas », explique Albert N'Guessan, chef d'atelier au Cfp2. Manque de moteur, tours en panne, pas de poinçonneuses, les centreuses de tube défaillants, les disques à couper et les disques à meuler gagnés par la rouille et les toiles d'araignée. C'est le decor au Cfp 1 et au Cfp 2 de Ferké. Les enseignants sont contraints d'emprunter du matériel avec des entreprises telles que la Sicaf-Ci pour pouvoir enseigner le minimum aux élèves. Pourquoi ? « La plupart des matériaux qui marchaient avant la crise ont été pillés », affirme Kouadio Kouakou Clement, enseignant en menuiserie, au Cfp2. La vétusté du matériel est également évoquée. Ici, la plupart des machines datent de…1963. Au Cfp de Korhogo qui a été visité en second lieu, les ateliers de construction métallique, d'électricité bâtiment, de l'électricité équipement et la mécanique générale, présentent les mêmes visages. Presque rien ne fonctionne. Pis, les salles de classe n'ont pas de lumière. A Korhogo aussi les machines, dit-on, ont été pillées pendant la crise. A l'Institut de formation professionnelle et générale de Katiola (Ifpg), c'est le même constat et les mêmes explications. « Le matériel est surtout obsolète », accuse Koné Amadou, chef d'atelier construction métallique. Ici les machines datent de 1968. Les mêmes problèmes ont été évoqués à Bouaké, au collège d'enseignement technique, à Touba, Mankono et Man.
A qui la faute ?
Le matériel, s'il n'est pas trop vieux, a été pillé. Sans toutefois impliquer la responsabilité des administrations et des différents utilisateurs dudit matériel. Une remarque qui n'a pas tout à fait convaincu la délégation pour deux raisons. Il y a d'abord le cas de Touba, où la population a exigé elle-même de protéger le centre professionnel des pilleurs. Ensuite au lycée professionnel de Gagnoa des machines acquises en 2000, grâce à l'Espagne avec son programme '' Dragados '', sont en panne. C'est tout rouge de colère qu'Alexandro Parlatore, le représentant de l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel, (Onudi) est sorti des l'un des ateliers. Il venait de voir des raboteuses et des cisailles à levier presque neuves, et pourtant inutilisables. « Il n'y a pas d'entretien», affirme-t-il, choqué. Il n'y a pas eu de continuité dans l'entretien dès que les machines ont été installées. La destruction des centres empêche un grand nombre de jeunes d'avoir accès à la formation. Ceux qui y parviennent reçoivent une formation purement théorique. Ce sont des étudiants peu compétitifs qui sortent de ces écoles. Ils ne peuvent rien faire d'autre qu'attendre encore de l'aide. A Man, le ministre Dosso a organisé une rencontre avec la jeunesse pour l'écouter. Certains attendent de l'aide financière pour lancer leur projet, d'autres la réhabilitation des centres existants et la création de nouveaux établissements. Le ministre a promis qu'un autre diagnostic sera fait avant d'envisager les solutions définitives. Le directeur des opérations de la Banque mondiale, Madani Tall, a appelé la jeunesse à ne compter que sur elle-même pour sortir du gouffre. Même si Brou Michel Armand, représentant le Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud) place beaucoup d'espoir dans la sortie crise.
Raphaël Tanoh (Envoyé spécial)
Les centres de formation de Korhogo, Ferké, Katiola, Bouaké, Mankono, Touba, Man et Gagnoa ont été visités du 8 au 13 mai par une forte délégation. Objectif, faire l'état des lieux et voir les besoins de ces différents établissements. Ce sont des centres de formation délabrés et pillés qui ont été présentés à Dosso Moussa et à ses invités dont le directeur des opérations de la Banque mondiale, le représentant de l'Union européenne, ceux du Pnud et de l'Onuci, les ambassadeurs d'Espagne, du Japon et de la Norvège. Une haute délégation en qui les populations ont vu la solution à leurs problèmes. En réalité leurs soucis étaient largement au-dessus des attentes
Au Centre de formation professionnelle(CFP) de Ferké, noyé dans la broussaille, presque toutes les machines sont en panne. De l'atelier de construction métallique à celui de la mécanique auto en passant par l'agro mécanique. En construction métallique, seul un tracteur sert encore. «Nous n'avons pas les simples outils de travail ici. Nous ne savons même pas conduire un tracteur, contrairement à nos prédécesseurs qui bénéficiaient de cette connaissance pratique », s'indigne Ouattara Myerina, en 2ème année de construction. « En temps normal, chaque élève devait avoir une mallette d'outils, ce qui n'est pas le cas », explique Albert N'Guessan, chef d'atelier au Cfp2. Manque de moteur, tours en panne, pas de poinçonneuses, les centreuses de tube défaillants, les disques à couper et les disques à meuler gagnés par la rouille et les toiles d'araignée. C'est le decor au Cfp 1 et au Cfp 2 de Ferké. Les enseignants sont contraints d'emprunter du matériel avec des entreprises telles que la Sicaf-Ci pour pouvoir enseigner le minimum aux élèves. Pourquoi ? « La plupart des matériaux qui marchaient avant la crise ont été pillés », affirme Kouadio Kouakou Clement, enseignant en menuiserie, au Cfp2. La vétusté du matériel est également évoquée. Ici, la plupart des machines datent de…1963. Au Cfp de Korhogo qui a été visité en second lieu, les ateliers de construction métallique, d'électricité bâtiment, de l'électricité équipement et la mécanique générale, présentent les mêmes visages. Presque rien ne fonctionne. Pis, les salles de classe n'ont pas de lumière. A Korhogo aussi les machines, dit-on, ont été pillées pendant la crise. A l'Institut de formation professionnelle et générale de Katiola (Ifpg), c'est le même constat et les mêmes explications. « Le matériel est surtout obsolète », accuse Koné Amadou, chef d'atelier construction métallique. Ici les machines datent de 1968. Les mêmes problèmes ont été évoqués à Bouaké, au collège d'enseignement technique, à Touba, Mankono et Man.
A qui la faute ?
Le matériel, s'il n'est pas trop vieux, a été pillé. Sans toutefois impliquer la responsabilité des administrations et des différents utilisateurs dudit matériel. Une remarque qui n'a pas tout à fait convaincu la délégation pour deux raisons. Il y a d'abord le cas de Touba, où la population a exigé elle-même de protéger le centre professionnel des pilleurs. Ensuite au lycée professionnel de Gagnoa des machines acquises en 2000, grâce à l'Espagne avec son programme '' Dragados '', sont en panne. C'est tout rouge de colère qu'Alexandro Parlatore, le représentant de l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel, (Onudi) est sorti des l'un des ateliers. Il venait de voir des raboteuses et des cisailles à levier presque neuves, et pourtant inutilisables. « Il n'y a pas d'entretien», affirme-t-il, choqué. Il n'y a pas eu de continuité dans l'entretien dès que les machines ont été installées. La destruction des centres empêche un grand nombre de jeunes d'avoir accès à la formation. Ceux qui y parviennent reçoivent une formation purement théorique. Ce sont des étudiants peu compétitifs qui sortent de ces écoles. Ils ne peuvent rien faire d'autre qu'attendre encore de l'aide. A Man, le ministre Dosso a organisé une rencontre avec la jeunesse pour l'écouter. Certains attendent de l'aide financière pour lancer leur projet, d'autres la réhabilitation des centres existants et la création de nouveaux établissements. Le ministre a promis qu'un autre diagnostic sera fait avant d'envisager les solutions définitives. Le directeur des opérations de la Banque mondiale, Madani Tall, a appelé la jeunesse à ne compter que sur elle-même pour sortir du gouffre. Même si Brou Michel Armand, représentant le Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud) place beaucoup d'espoir dans la sortie crise.
Raphaël Tanoh (Envoyé spécial)
