20 février 2003. Des rebelles venus de Zoutouo (Bin-Houyé), faisaient une descente d’une violence inouïe, à13 h, à Sahibly, village situé à une dizaine de kilomètres de Toulepleu. Bilan: 51 morts dont des familles entières ensevelies plus tard dans des fosses communes. Depuis lors, cette bourgade bâtie au bord du fleuve cavally perd son rang de marché pilote des activités de la pêche. Tout s’arrête, les populations trouvent refuge dans d’autres localités, sauf le doyen Péhé Henri.
Avec le processus de réconciliation en cours, les filles et fils du village veulent désormais pardonner et non oublier ces parents. Pour honorer la mémoire de ces disparus, le ministre de la ville et de la salubrité publique leur a dédié, samedi dernier, une stèle mortuaire qu’il a construite là même où ils ont été ensevelis. La cérémonie, qui se voulait un moment de recueillement s’est muée en des festivités populaires où chants et danses traditionnelles rivalisaient plutôt d’ardeur.
Représentant le président de la république, le ministre Mel Eg Théodore a placé cette cérémonie sous le double signe de la solidarité des autres peuples du pays et du soutien du président Laurent Gbagbo.
L’émissaire du chef de l’Etat a salué le dynamisme du commandant de gendarmerie Calo Pierre, fils du village, et le PNRRC qui ont réuni les ingrédients ayant favorisé le retour des populations dans leur village.
L’inauguration de ce monument, selon le ministre Mel, est la consécration du pardon, de la réconciliation et du souvenir. Tout en adressant les condoléances du président de la république, il a émis le vœu de voir se réaliser, à partir de Sahibly, le pardon des ivoiriens les uns envers les autres. Il a plaidé pour une mémoire apaisée des disparus et débarrassée de soupçon d’esprits revanchards et de haine. La guerre étant finie, l’heure est plus que jamais venue de cicatriser totalement les plaies qu’elle a laissées et de les refermer. Raison pour laquelle il a baptisé la place du monument “La place du souvenir et de la mémoire”.
Le ministre de la ville et de la salubrité publique a soutenu que la guerre est terminée et est enterrée définitivement à Sahibly. “Filles et fils de Sahibly, ne pleurez plus, car un jour nouveau s’est levé, c’est le jour de solidarité. Vos larmes sont définitivement séchées. Il faut se lever avec tous les autres ivoiriens pour combattre l’ennemi commun qui est la pauvreté”, a-t-il exhorté. Avant de demander à l’ensemble des ivoiriens de laisser le fusil qui tue pour empoigner celui du développement et d’emboucher une trompette susceptible de transformer leur environnement. Pour permettre aux enfants dont les parents ont trouvé la mort pendant ces douloureux évènements de faire face à leurs besoins immédiats, il leur a fait don de 1 million de FCFA.
Ouloté Laurent, le représentant des cadres, a fait remarquer que les populations désemparées et qui s’étaient réfugiées ailleurs avaient perdu tout espoir. Sont rentrées aujourd’hui au bercail grâce au génie politique du président Laurent Gbagbo. Il a remercié le ministre Mel Eg Théodore pour la promptitude avec laquelle il a construit le monument dédié aux victimes, preuve de son humanisme.
“Nous avons tout pardonné. La construction de cette stèle est un hommage particulier qui est rendu à nos parents qui étaient ignorés. Aujourd’hui, ils font partie officiellement de l’histoire de la Côte d’Ivoire ; car nous avions perdu tout espoir, pensant que le village n’allait plus renaître. Mais, grâce au commandant Calo Pierre, soutenu par Tyéoulou Félix, le secrétaire général du gouvernement, les populations ont retrouvé le sourire malgré les obstacles”, se réjouit-il. Une broyeuse pour la coopérative des femmes qui n’ont pu écouler leurs produits faute de route praticable un château d’eau, un foyer des jeunes et un marché couvert sont entre autres, les doléances qu’il a formulées. Mme Guehi Suzanne dont le père, le chef du village, a été assassiné a, au nom des victimes, exprimé sa reconnaissance à toutes les bonnes volontés qui se sont manifestées et qui ont séché leurs larmes à travers l’édification du monument.
Initiateur et principal artisan de cette cérémonie, le commandant de gendarmerie Calo Pierre n’a pas caché sa joie de voir la guerre prendre fin. Il a salué les actions menées par les uns et autres et qui ont contribué à la réinstallation de ses parents dont les domiciles ont été détruits et qui ont tout perdu. Le monument, soutient-il, ne vise rien d’autre que de permettre aux populations de se souvenir à jamais des files et fils tombés pendant la guerre. C’est pourquoi il a demandé à tous ceux qui sont encore en armes de les déposer. “Les armes n’apportent que désolation et tristesse”, a-t-il prévenu. Puis il a exhorté les populations à bannir en elles tout esprit de revanche, mais a lancé un appel à chaque cadre à s’investir dans le développement du village.
De passage pour les obsèques du maire de Toulepleu, le ministre Hubert Oulaye, qui était accompagné du député Emile Guiriéoulou et de Gilbert Bonahin, a rendu hommage à son collègue pour avoir bravé de si longues distances au nom de la foi et de l’amour pour ces populations qui ont tant souffert de la guerre. Tahi Zoué, conseiller spécial du président de la république Mme Tyéoulou Félix, représentant son époux, et de nombreux cadres ont effectué le déplacement pour l’occasion.
Vincent Deh (Envoyé spécial)
Avec le processus de réconciliation en cours, les filles et fils du village veulent désormais pardonner et non oublier ces parents. Pour honorer la mémoire de ces disparus, le ministre de la ville et de la salubrité publique leur a dédié, samedi dernier, une stèle mortuaire qu’il a construite là même où ils ont été ensevelis. La cérémonie, qui se voulait un moment de recueillement s’est muée en des festivités populaires où chants et danses traditionnelles rivalisaient plutôt d’ardeur.
Représentant le président de la république, le ministre Mel Eg Théodore a placé cette cérémonie sous le double signe de la solidarité des autres peuples du pays et du soutien du président Laurent Gbagbo.
L’émissaire du chef de l’Etat a salué le dynamisme du commandant de gendarmerie Calo Pierre, fils du village, et le PNRRC qui ont réuni les ingrédients ayant favorisé le retour des populations dans leur village.
L’inauguration de ce monument, selon le ministre Mel, est la consécration du pardon, de la réconciliation et du souvenir. Tout en adressant les condoléances du président de la république, il a émis le vœu de voir se réaliser, à partir de Sahibly, le pardon des ivoiriens les uns envers les autres. Il a plaidé pour une mémoire apaisée des disparus et débarrassée de soupçon d’esprits revanchards et de haine. La guerre étant finie, l’heure est plus que jamais venue de cicatriser totalement les plaies qu’elle a laissées et de les refermer. Raison pour laquelle il a baptisé la place du monument “La place du souvenir et de la mémoire”.
Le ministre de la ville et de la salubrité publique a soutenu que la guerre est terminée et est enterrée définitivement à Sahibly. “Filles et fils de Sahibly, ne pleurez plus, car un jour nouveau s’est levé, c’est le jour de solidarité. Vos larmes sont définitivement séchées. Il faut se lever avec tous les autres ivoiriens pour combattre l’ennemi commun qui est la pauvreté”, a-t-il exhorté. Avant de demander à l’ensemble des ivoiriens de laisser le fusil qui tue pour empoigner celui du développement et d’emboucher une trompette susceptible de transformer leur environnement. Pour permettre aux enfants dont les parents ont trouvé la mort pendant ces douloureux évènements de faire face à leurs besoins immédiats, il leur a fait don de 1 million de FCFA.
Ouloté Laurent, le représentant des cadres, a fait remarquer que les populations désemparées et qui s’étaient réfugiées ailleurs avaient perdu tout espoir. Sont rentrées aujourd’hui au bercail grâce au génie politique du président Laurent Gbagbo. Il a remercié le ministre Mel Eg Théodore pour la promptitude avec laquelle il a construit le monument dédié aux victimes, preuve de son humanisme.
“Nous avons tout pardonné. La construction de cette stèle est un hommage particulier qui est rendu à nos parents qui étaient ignorés. Aujourd’hui, ils font partie officiellement de l’histoire de la Côte d’Ivoire ; car nous avions perdu tout espoir, pensant que le village n’allait plus renaître. Mais, grâce au commandant Calo Pierre, soutenu par Tyéoulou Félix, le secrétaire général du gouvernement, les populations ont retrouvé le sourire malgré les obstacles”, se réjouit-il. Une broyeuse pour la coopérative des femmes qui n’ont pu écouler leurs produits faute de route praticable un château d’eau, un foyer des jeunes et un marché couvert sont entre autres, les doléances qu’il a formulées. Mme Guehi Suzanne dont le père, le chef du village, a été assassiné a, au nom des victimes, exprimé sa reconnaissance à toutes les bonnes volontés qui se sont manifestées et qui ont séché leurs larmes à travers l’édification du monument.
Initiateur et principal artisan de cette cérémonie, le commandant de gendarmerie Calo Pierre n’a pas caché sa joie de voir la guerre prendre fin. Il a salué les actions menées par les uns et autres et qui ont contribué à la réinstallation de ses parents dont les domiciles ont été détruits et qui ont tout perdu. Le monument, soutient-il, ne vise rien d’autre que de permettre aux populations de se souvenir à jamais des files et fils tombés pendant la guerre. C’est pourquoi il a demandé à tous ceux qui sont encore en armes de les déposer. “Les armes n’apportent que désolation et tristesse”, a-t-il prévenu. Puis il a exhorté les populations à bannir en elles tout esprit de revanche, mais a lancé un appel à chaque cadre à s’investir dans le développement du village.
De passage pour les obsèques du maire de Toulepleu, le ministre Hubert Oulaye, qui était accompagné du député Emile Guiriéoulou et de Gilbert Bonahin, a rendu hommage à son collègue pour avoir bravé de si longues distances au nom de la foi et de l’amour pour ces populations qui ont tant souffert de la guerre. Tahi Zoué, conseiller spécial du président de la république Mme Tyéoulou Félix, représentant son époux, et de nombreux cadres ont effectué le déplacement pour l’occasion.
Vincent Deh (Envoyé spécial)