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Politique Publié le mercredi 27 mai 2009 | Notre Voie

Passation historique de pouvoirs hier : Le préfet de Bouaké retrouve tous ses pouvoirs

Le chef d’état-major des Forces armées des Forces nouvelles, Soumaïla Bakayoko, a transmis, hier, à la préfecture de Bouaké, les charges pour l’exercice de ses pouvoirs au préfet de région, Konin Aka. Engageant ainsi la Côte d’Ivoire sur la voie de la réunification du territoire national.

Il est exactement 11h46 quand le directeur général de l’administration du territoire, M. Gaspard Séhi, et le chef d’état-major des Forces armées des Forces nouvelles, Soumaïla Bakayoko, paraphent les documents relatifs à la passation des charges sous l’œil vigilant de l’inspecteur général des services de l’administration du territoire, M. Kouadio N’Goran. Ces charges renferment les missions civiles et militaires. C’est-à-dire que, dès après la signature, le préfet de la région de la Vallée de Bandama et tout le corps préfectoral de la région retrouvent la plénitude de leurs pouvoirs et de leur autorité. Ils gèrent dorénavant le territoire de Bouaké au plan administratif. Ils ont recours au Centre de commandement intégré (CCI) pour le maintien ou le rétablissement de l’ordre public.

La signature des documents a fait place à la phase plus solennelle de la cérémonie. Debout, côte-à- côte, Soumaïla Bakayoko, Fofié Kouakou, le commandant de Korhogo, le Premier ministre Guillaume Soro, le ministre de l’Intérieur Désiré Tagro et Gaspard Séhi ont réceptionné, tour à tour, les charges que le dernier cité a transmises au préfet de région Konin Aka. Sous les regards de nombreux ambassadeurs, de l’adjoint du représentant spécial du facilitateur Blaise Compaoré, des chefs de village et religieux. Mais, surtout, en présence d’une nombreuse foule qui ne voulait pas se faire conter l’évènement et qui a envahi, très tôt, les 14 bâches dressées dans l’enceinte de la cour de la préfecture.

Prévue pour 10h, c’est à 11h18 que la cérémonie a commencé avec l’arrivée du Premier ministre Guillaume Soro, par ailleurs secrétaire général des Forces nouvelles. Il a reçu les honneurs militaires de trois détachements issus du 3ème bataillon. Les ministres de la Défense, Michel Amani N’Guessan et de l’Intérieur, Désiré Tagro, le rejoignent. Les trois personnalités saluent la foule compacte qui attendait que ce jour arrive.

Quand il s’adresse à la foule, Guillaume Soro se réjouit que la cérémonie de passation des charges ait effectivement lieu. Parce qu’elle consacre la volonté politique, selon lui, des signataires de l’accord politique de Ouagadougou d’aller jusqu’au terme du processus de sortie de crise. C’est pourquoi il s’est dit choqué par «certaines personnes qui, lorsqu’elles ont bien mangé et sont rassasiées, parcourent les chancelleries pour dire des choses qui ne sont pas agréables».

Le Premier ministre a invité ces hommes politiques à se ressaisir et à croire à la volonté des signataires de relever les défis. «Je lance un appel. Ceux qui disent des choses dans les chancelleries seront surpris. Il n’y aura pas de séance de rattrapage pour la présidentielle. Je réaffirme ma détermination à aller jusqu’au terme de cet accord. On devrait nous aider à réussir l’Asccord politique de Ouagadougou», a-t-il dit. Pour le Premier ministre, il importe de réussir la phase de restauration de l’autorité de l’Etat et la question de la sécurité. Ce sont, à son sens, des problèmes à résoudre avant l’organisation des élections qu’il veut apaisées et crédibles.
Guillaume Soro a estimé que si ces questions sont réglées, la Côte d’Ivoire peut organiser des élections sans effusion de sang. Il a souhaité que la presse s’engage à aider à réussir la sortie de crise en allant dans le sens des signataires de l’accord politique de Ouagadougou.
Le secrétaire général des Forces nouvelles a invité le général Bakayoko à veiller à ce que ses éléments respectent les accords signés à Ouagadougou. «Bakayoko, veillez à ce que ce que nous avons signé soit respecté. Il faut que les préfets fassent leur travail dans la quiétude», a-t-il recommandé.

S’adressant, ensuite, au préfet, il lui a demandé d’administrer la région selon les règles de la République.

Avant le Premier ministre, le ministre de l’Intérieur, Désiré Tagro, s’est félicité de la tenue de la cérémonie qui confère au préfet la plénitude des charges. Pour lui, s’il est vrai que le processus avance lentement, il avance quand même sûrement. Et le processus de réunification est irréversible.

A ceux qui craignent de perdre des privilèges, Désiré Tagro a indiqué que la réunification du pays n’est faite ni au détriment ni au bénéfice de tel ou tel camp.

Au préfet, il dira : «Vous avez l’exclusivité des pouvoirs. Agissez en bon père de famille. Assurez la protection à tous selon les lois de la République. Vous êtes détenteur exclusif des pouvoirs. Dans le traitement des problèmes, agissez avec responsabilité, justice et rigueur».
Il n’a pas manqué de féliciter les commandants des zones pour leur bon comportement vis-à-vis des préfets.

C’est le maire de la commune de Bouaké, Fanny Ibrahima, qui a ouvert la série des allocutions. Il s’est réjoui de la réunification du pays qui préoccupe le chef de l’Etat et le Premier ministre. Avant de lancer à l’endroit du préfet : «Monsieur le préfet, vous allez désormais bénéficier de tous les pouvoirs».

Pour Sidiki Konaté, qui parlait au nom des Forces nouvelles, la cérémonie vise à restaurer l’autorité de l’Etat afin que les préfets assument pleinement leurs pouvoirs. Il a souhaité que les commandants de zone soient traités avec beaucoup d’égards. Il a estimé que les Forces nouvelles travaillent progressivement à l’application de l’accord de Ouagadougou, parce que les Forces nouvelles aiment leur pays.

Les ministres Sébastien Dano Djédjé de la Réconciliation nationale, Gilbert Bleu-Lainé de l’Education nationale, Ama Téhoua de l’Industrie, Aka Ahizi des Eaux et Forêts ont pris part à la cérémonie solennelle de passation des charges. Ainsi que les préfets et sous-préfets de la région.


Delon’s Zadé envoyé spécial à Bouaké
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