Depuis les résultats de l'enquête sur le drame du 29 Mars dernier rendus publics vendredi 22 Mai dernier par le procureur de la République Raymond Tchimou, l'atmosphère à la Fédération ivoirienne de football est de plus en plus lourde. Dans les couloirs de la maison de verre de Treichville, les commentaires vont bon train. Les langues se délient dans la discrétion. Trois proches collaborateurs du président Jacques Anouma, que sont Anzouan Kacou Albert, président du comité d'organisation du match, Koné Adiourma, directeur général par intérim et Beugré Andoh, chef de la comptabilité de la FIF, sont inculpés pour des délit d'homicide et de blessures involontaires, de faux et usage de faux en écriture privée et de commerce et d'escroquerie. Il est vrai, le procureur Tchimou dans son enquête a donné les raisons de l'inculpation de ces trois membres de la FIF. A la maison de verre de Treichville, les bruits qui nous parviennent estiment qu'il y a un seul vrai coupable. Pour qui connaît le fonctionnement de la FIF, la commission de l'organisation des matches que dirige Anzoua Kacou Albert est une structure assez autonome. Elle a toujours opéré sans prendre attache avec la comptabilité de la Fif. Il se raconte dans les couloirs de la FIF que le financement et l'exécution de son budget sont faits à part. Sinon comment comprendre que celui-ci peut-il se permettre de choisir un imprimeur qui n'est en fait qu'un sous traitant ? Aussi comment la FIF peut-elle passer les commandes simplement par un coup de fil ? Il est clair que le responsable en charge de la billetterie avait ses intentions. On comprend aisément pourquoi le président du Comité d'Organisation de la FIF s'est aussitôt précipité sur les antennes nationales et internationales dès les premiers instants pour accuser les FDS et surtout clamer que seuls 31616 tickets ont été imprimés. On comprend désormais que l'intention n'était autre que de brouiller les pistes. Puisqu'en réalité, les conclusions de l'enquête font cas de plus 33894 tickets imprimés. Une attitude qui éclabousse la Fédération ivoirienne de football. On se demande d'ailleurs si le responsable de l'organisation des matches n'avait pas pour habitude de faire des billets parallèles. Le président Jacques Anouma devra aujourd'hui se mordre les doigts. On raconte même que le patron de la Fif était tombé des nues, lorsqu'il a vu l'imprimerie avec laquelle Anzouan Kacou avait traité. C'est ce qui explique qu'il fut purement remplacé avant même les conclusions de l'enquête, alors que les autres inculpés avaient repris service. Le Directeur général par intérim, lui, murmure-t- on, est tombé dans un traquenard. Son seul péché a été d'apposer sa signature sur les bons de commandes que lui avait présenté le président du comité d'organisation. Un acte qui en soi ne posait aucun problème puisque les bons de commandes devraient servir à accompagner les factures. Koné Ardiourma s'est fait avoir en misant sur la bonne foi de son collaborateur. Dont la volonté était de ne pas payer seul le prix de ses actes.
De Bouaffo
De Bouaffo