Voici 48h que Dominique Strauss-Kahn, Directeur général du Fmi, a quitté la Côte d’Ivoire, après sa visite de travail effectuée du 25 au 28 mai dernier. Mais que cache réellement cette visite ?
Après la République démocratique du Congo, c’est en Côte d’Ivoire que le patron du Fmi a posé ses valises. Ce séjour, selon les sources officielles, marquait véritablement la reprise des relations de la Côte d’ Ivoire avec la communauté internationale. C’était donc une occasion de discuter de questions plus larges, relatives au continent africain, particulièrement celles qui concernent les pays post-conflit avec un large éventail d’interlocuteurs, dont des décideurs politiques, des membres de la société civile et des étudiants. Face à la crise économique mondiale, le Fmi a décidé de démontrer aux pays africains que cette institution est décidée à l’aider. Surtout que selon DSK, ‘‘l’Afrique est la victime innocente de problèmes ayant leurs origines dans les économies avancées’’. Venant à la suite immédiate du choc lié aux prix des produits alimentaires et des produits pétroliers de l’année dernière, la récession globale a renforcé la vulnérabilité des pays à faible revenu du fait notamment de la chute des prix matières premières qu’ils exportent, la baisse des exportations et de l’investissement et des menaces qu’elle fait planer sur l’aide au développement. Cette visite rentre donc dans le cadre du renforcement du partenariat du Fmi avec l’Afrique. Comme réaffirmé lors de la conférence de Dar-Es-Salam, au mois de mars dernier. A savoir un ami sincère de l’Afrique, prêt à fournir un soutien et des conseils francs. C’est dans cette optique que le Fmi, qui a augmenté de manière substantielle ses financements à l’Afrique, est prêt à faire plus. Ainsi, sur recommandation des membres du G20 qui ont demandé au Fmi de fournir 6 milliards de dollars de ressources additionnelles aux pays à faible revenu, au cours des deux à trois prochaines années, cette institution s’est engagée à atteindre cet objectif. Et cela va se faire sur la vente d’une partie de ses réserves d’or. Comme on le constate, le Fmi plus qu’un partenaire, devient un ami. C’est à ce titre qu’il entend dire certaines vérités même si cela doit heurter des sensibilités. Et la visite du DG du Fmi en Côte d’Ivoire n’était vraiment pas fortuite.
« La Côte d’Ivoire est à un point critique de l’évolution de son économie », a révélé DSK, lors de son récent séjour en Côte d’Ivoire. Mais pour le DG du FMI, les perturbations de l’environnement démocratique pourraient contrarier les ‘‘prouesses du ministre Diby’’, si l’on n’y prend garde. Et enfoncer davantage la Côte d’Ivoire. Le patron du Fmi, par sa présence sur les bords de la Lagune Ebrié, a voulu tout simplement avoir un engagement ferme des autorités politiques de ce pays, quant au respect de la date des élections et à un déroulement sans accroc du scrutin électoral. DSK vient ainsi de piéger les acteurs politiques ivoiriens, mais surtout le président Laurent Gbagbo qui l’a rassuré que les élections se tiendraient à la date indiquée (Ndlr : 29 novembre 2009) et en toute transparence. Prenant ainsi au mot le président Gbagbo, toute la communauté internationale regarde la Côte d’Ivoire. Lorsque DSK affirme que ‘‘l’avenir des Ivoiriens se trouvent entre leurs mains’’, il démontre ainsi que tout dérapage sera de leur responsabilité et entraînerait in extenso, la remise en cause du programme en place et qui s’articule autour de la Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (Frpc). La mise en œuvre des reformes contenues dans le programme sera essentielle pour continuer de progresser vers un allègement de la dette dans le cadre de l’initiative en faveur des Pays pauvres très endettés (PPTE) durant la période cruciale. Pour le Fmi, les élections pacifiques et transparentes sont des conditions propices à une croissance économique et un développement durable. Aujourd’hui, lorsque le Fonds s’engage avec un pays, ce sont tous les autres partenaires au développement qui se trouvent encouragés à revenir travailler le pays. Si tant est que la Côte d’Ivoire a atteint le point de décision, il n’en demeure pas moins vrai que le point d’achèvement pourrait constituer une véritable bouffée d’oxygène pour le pays. Et la Côte d’Ivoire peut bénéficier de plus de 2 milliards de dollars in fine. Cependant, le DG du Fmi, par sa visite, a expliqué que rien n’est gagné d’avance. Car il y a un certain nombre de choses à réaliser au niveau de la transparence, de la bonne gouvernance. En principe, pour atteindre le point d’achèvement, c’est au minimum 18 mois, mais des pays ayant atteint le point de décision il y a cinq ans, sont encore à la recherche de ce point d’achèvement. Strauss-Kahn a tenu à rappeler, lors de ce séjour de travail à nos dirigeants, que l’aboutissement de ce programme incombe à la Côte d’Ivoire. « Vous tenez l’avenir de votre pays. (…) Ce qui doit nous permettre d’aboutir au point d’achèvement dans un an, ne se renouvellera pas si facilement, si ensemble, nous ratons cette occasion. Nous avons entre les mains la nécessité d’éviter tout dérapage. Si des difficultés nouvelles apparaissent, nous rediscuterons », a indiqué DSK. Qui en tant que témoin oculaire, a pu obtenir du Chef de l’Etat, l’assurance que tout se passerait bien au mois de novembre. La Côte d’Ivoire serait alors prise à son propre piège, au cas où elle voudrait ruser avec la Communauté internationale.
Jean Eric ADINGRA
Après la République démocratique du Congo, c’est en Côte d’Ivoire que le patron du Fmi a posé ses valises. Ce séjour, selon les sources officielles, marquait véritablement la reprise des relations de la Côte d’ Ivoire avec la communauté internationale. C’était donc une occasion de discuter de questions plus larges, relatives au continent africain, particulièrement celles qui concernent les pays post-conflit avec un large éventail d’interlocuteurs, dont des décideurs politiques, des membres de la société civile et des étudiants. Face à la crise économique mondiale, le Fmi a décidé de démontrer aux pays africains que cette institution est décidée à l’aider. Surtout que selon DSK, ‘‘l’Afrique est la victime innocente de problèmes ayant leurs origines dans les économies avancées’’. Venant à la suite immédiate du choc lié aux prix des produits alimentaires et des produits pétroliers de l’année dernière, la récession globale a renforcé la vulnérabilité des pays à faible revenu du fait notamment de la chute des prix matières premières qu’ils exportent, la baisse des exportations et de l’investissement et des menaces qu’elle fait planer sur l’aide au développement. Cette visite rentre donc dans le cadre du renforcement du partenariat du Fmi avec l’Afrique. Comme réaffirmé lors de la conférence de Dar-Es-Salam, au mois de mars dernier. A savoir un ami sincère de l’Afrique, prêt à fournir un soutien et des conseils francs. C’est dans cette optique que le Fmi, qui a augmenté de manière substantielle ses financements à l’Afrique, est prêt à faire plus. Ainsi, sur recommandation des membres du G20 qui ont demandé au Fmi de fournir 6 milliards de dollars de ressources additionnelles aux pays à faible revenu, au cours des deux à trois prochaines années, cette institution s’est engagée à atteindre cet objectif. Et cela va se faire sur la vente d’une partie de ses réserves d’or. Comme on le constate, le Fmi plus qu’un partenaire, devient un ami. C’est à ce titre qu’il entend dire certaines vérités même si cela doit heurter des sensibilités. Et la visite du DG du Fmi en Côte d’Ivoire n’était vraiment pas fortuite.
« La Côte d’Ivoire est à un point critique de l’évolution de son économie », a révélé DSK, lors de son récent séjour en Côte d’Ivoire. Mais pour le DG du FMI, les perturbations de l’environnement démocratique pourraient contrarier les ‘‘prouesses du ministre Diby’’, si l’on n’y prend garde. Et enfoncer davantage la Côte d’Ivoire. Le patron du Fmi, par sa présence sur les bords de la Lagune Ebrié, a voulu tout simplement avoir un engagement ferme des autorités politiques de ce pays, quant au respect de la date des élections et à un déroulement sans accroc du scrutin électoral. DSK vient ainsi de piéger les acteurs politiques ivoiriens, mais surtout le président Laurent Gbagbo qui l’a rassuré que les élections se tiendraient à la date indiquée (Ndlr : 29 novembre 2009) et en toute transparence. Prenant ainsi au mot le président Gbagbo, toute la communauté internationale regarde la Côte d’Ivoire. Lorsque DSK affirme que ‘‘l’avenir des Ivoiriens se trouvent entre leurs mains’’, il démontre ainsi que tout dérapage sera de leur responsabilité et entraînerait in extenso, la remise en cause du programme en place et qui s’articule autour de la Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (Frpc). La mise en œuvre des reformes contenues dans le programme sera essentielle pour continuer de progresser vers un allègement de la dette dans le cadre de l’initiative en faveur des Pays pauvres très endettés (PPTE) durant la période cruciale. Pour le Fmi, les élections pacifiques et transparentes sont des conditions propices à une croissance économique et un développement durable. Aujourd’hui, lorsque le Fonds s’engage avec un pays, ce sont tous les autres partenaires au développement qui se trouvent encouragés à revenir travailler le pays. Si tant est que la Côte d’Ivoire a atteint le point de décision, il n’en demeure pas moins vrai que le point d’achèvement pourrait constituer une véritable bouffée d’oxygène pour le pays. Et la Côte d’Ivoire peut bénéficier de plus de 2 milliards de dollars in fine. Cependant, le DG du Fmi, par sa visite, a expliqué que rien n’est gagné d’avance. Car il y a un certain nombre de choses à réaliser au niveau de la transparence, de la bonne gouvernance. En principe, pour atteindre le point d’achèvement, c’est au minimum 18 mois, mais des pays ayant atteint le point de décision il y a cinq ans, sont encore à la recherche de ce point d’achèvement. Strauss-Kahn a tenu à rappeler, lors de ce séjour de travail à nos dirigeants, que l’aboutissement de ce programme incombe à la Côte d’Ivoire. « Vous tenez l’avenir de votre pays. (…) Ce qui doit nous permettre d’aboutir au point d’achèvement dans un an, ne se renouvellera pas si facilement, si ensemble, nous ratons cette occasion. Nous avons entre les mains la nécessité d’éviter tout dérapage. Si des difficultés nouvelles apparaissent, nous rediscuterons », a indiqué DSK. Qui en tant que témoin oculaire, a pu obtenir du Chef de l’Etat, l’assurance que tout se passerait bien au mois de novembre. La Côte d’Ivoire serait alors prise à son propre piège, au cas où elle voudrait ruser avec la Communauté internationale.
Jean Eric ADINGRA