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Politique Publié le samedi 30 mai 2009 | Fraternité Matin

Processus de sortie de crise / Gbagbo: "Pourquoi Zakaria Koné reste au Burkina"

Le Chef de l’Etat a exposé, hier au siège de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci), à l’hôtel Sébroko, ce qu’il a appelé les «infrastructures de l’Accord politique de Ouagadougou». Selon les explications du Président Laurent Gbagbo, «l’Accord politique de Ouagadougou, c’est aussi et surtout l’accord entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire». Un accord qui est sorti, a-t-il rappelé, du dialogue direct entre l’ex-rébellion et la Présidence de la République. Mais le dialogue inter ivoirien lui-même, a-t-il révélé, est l’aboutissement de quatre mois de négociations entre, d’une part, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Et de l’autre, la Côte d’Ivoire et les Forces nouvelles. «Une négociation globale», a-t-il poursuivi, qui a arrêté d’importantes décisions. Dont celle d’«établir entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire des relations telles que plus jamais ni sur le sol burkinabé ni sur le sol ivoirien, il y ait des gens qui soient fâchés les uns contre les autres», a révélé le Chef de l’Etat. De même, a ajouté le Président de la République, ces négociations ont été l’élément déclencheur de sa visite officielle au Burkina Faso. Sur cette base, a-t-il dit, le Président Blaise Compaoré effectuera une visite officielle en Côte d’Ivoire et Yamoussoukro accueillera un Conseil des ministres conjoint en juin ou début juillet. Une plate-forme qui permettra à ces pays d’être en phase avec leur histoire. N’oublions pas qu’entre 1932 et 1947, «Ouagadougou était une ville ivoirienne». La négociation d’avant le dialogue direct, a-t-il noté, a ouvert la voie à d’énormes possibilités. Ce qui permet au Président de préciser : «nous avons décidé de revenir à l’étape pas de réunification, mais comme s’il y avait eu la réunification». C’est pourquoi, a poursuivi le Président Gbagbo, «quand on a un problème à Séguéla et à Vavoua, je dis : «Blaise (Compaoré), qu’est-ce qu’on fait ?» Il dit : «Mais, je vais prendre Zacharia et je vais le garder ici ; comme cela, tu continues à faire la sortie de crise jusqu’aux élections». Et il l’a pris, il l’a gardé chez lui». Le Président de la République a dit expliquer cette situation au Représentant spécial du Secrétaire général de l’Onu en Côte d’Ivoire et à la communauté internationale pour qu’ils comprennent mieux la nature de la sortie de crise. «Les infrastructures qui soutiennent le processus de paix, ce sont d’abord les relations nouvelles entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso», a lancé le Chef de l’Etat. Aussi s’est-il félicité d’une forte complicité entre les Etats burkinabé et ivoirien. Qui fait que les deux présidents se consultent non seulement sur cette sortie de crise, mais aussi sur des questions sous-régionales et même africaines. «S’il y a quelque chose que vous voulez faire avec moi et que j’ai la mine renfrognée, vous savez que vous pouvez frapper à la porte de Badini qui va appeler Ouagadougou et le lendemain, si vous me rappelez, je serai plus heureux. S’il y a aussi des choses que vous voulez faire avec le Président Compaoré, et que vous voyez qu’il a la mine renfrognée, vous pouvez frapper à ma porte et le lendemain, vous verrez qu’il aura le visage plus ouvert», a-t-il révélé.

«Nous tous, nous nous sommes trompés sur la crise en Côte d’Ivoire : le Chef de l’Etat, l’Onu, la France. Nous nous sommes tous trompés en voulant faire appliquer la paix classique, en voulant faire une sortie de crise aux biceps avec les résolutions de l’Onu… La crise ivoirienne n’était pas un cas à régler par une résolution des Nations unies», a indiqué le Président de la République. Avant de faire remarquer que depuis la signature de l’Apo, de grands pas ont été effectués sur la route de la paix. Mais il a dit ne pas être totalement satisfait de l’enrôlement des Ivoiriens. «Ce qui me donnerait entière satisfaction, ce serait que tous les Ivoiriens en âge de voter soient inscrits». C’est pour cette raison qu’il a demandé et obtenu que l’opération se poursuive jusqu’à la fin du mois de juin. «Je veux donc que tous les Ivoiriens qui ont l’âge d’être identifiés le soient...Il faut aller jusqu’au bout de l’identification», a-t-il tranché. L’objectif est que, a soutenu Laurent Gbagbo, au bout de cette crise, on ne puisse plus prétexter un problème identitaire pour déclencher une autre crise en Côte d’Ivoire. Pour lui, le pays n’a plus de problème politique pour sortir de la crise, mais plutôt des problèmes techniques et financiers. Par ailleurs, le Président Gbagbo a rendu hommage aux femmes Casques bleus. Mais il a regretté leur trop faible nombre et appelé l’Onu à le relever.

Pascal Soro
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