M. Boukpessi Essoyaba est député membre du Rassemblement du peuple togolais, parti au pouvoir. Mais il est également cadre au port de Lomé et dirigeant sportif. Dans cette interview qu’il nous a accordée dans son bureau du port de Lomé, il se prononce invariablement sur l’actualité politique de son pays, il parle de l’équipe nationale de football du Togo et du port de Lomé.
Notre voie : Monsieur Bouk-pessi, vous êtes député à l’Assemblée nationale togolaise et membre du rassemblement du peuple togolais (RPT), parti au pouvoir. Que pensez-vous de l’arrestation de Kpatcha Gnassingbé ?
Boukpessi Essoyaba : Merci cher ami. Je vais d’abord rectifier, je suis un député élu, mais je ne siège pas. J’ai laissé ma place à celui qui me suivait sur la liste. Il fallait choisir entre l’hémicycle et sa fonction. Je me suis dit que j’avais encore quelque chose à apporter à ma société et que celui qui me suivait sur la liste pouvait aller siéger. En effet, je suis le directeur de l’administration générale du port de Lomé en charge du secteur juridique, de l’administration pure et de l’approvisionnement.
N.V : Mais cela ne vous empêche pas d’avoir une opinion sur la marche de la nation…
B.E : Bien sûr ! Je suis quand même membre des instances de mon parti. Etant élu, je suis membre du comité central, c’est normal que je suive l’actualité. Surtout que c’est bientôt les élections, il faudra que chacun retourne dans sa circonscription électorale pour galvaniser les foules pour que le parti puisse gagner. Vous êtes Ivoirien, vous êtes arrivé à Lomé, vous avez dû sentir que Lomé est calme, paisible. Il n’y pas de problème dans la population. L’affaire Kpatcha est un incident de parcours qui sera très bientôt réglé. Quant à la profondeur du problème, seuls les acteurs savent exactement ce qu’il en est.
N.V : Certains parlent de lutte familiale…
B.E : Lutte familiale ? Je ne sais pas. Mais lorsqu’il s’agit de la sécurité de l’Etat, il y a des raisons beaucoup profondes que les luttes familiales.
N.V : En dehors de l’affaire Kpatcha, quels sont aujourd’hui les enjeux du débat politique au Togo ?
B.E : Aujourd’hui, l’enjeu principal, c’est comment enrayer la pauvreté. Je crois que c’est la même chose dans la plupart des Etats africains. Chaque gouvernement a sa politique pour atteindre cet objectif et ici, le président de la république pendant sa campagne avait développé sa vision. Je crois que des réponses sont en train d’être trouvées pour sortir de la pauvreté. Il y a des mutations qui sont en train d’être opérées dans le pays. Au niveau du parti, notre défi majeur, c’est de se préparer pour les élections de 2010 qu’il faudra absolument remporter. Et j’ai espoir que nous allons gagner.
N.V : Après le père Eyadéma, c’est le fils. Alors selon vous, qu’est-ce qui a changé ?
B.E : Qu’est-ce qui a changé ? Bon, vous êtes dans le pays, peut-être que vous ne connaissiez pas le Togo avant, mais disons que le changement c’est sur les réformes effectuées par le gouvernement. C’est vrai que ma voix n’est pas la plus autorisée, mais en tant qu’observateur et acteur minime de ce qui se passe, je peux dire que nous avons hérité du Général ce que nous admirons, ce que nous aimons, la paix. Quand on voit ce qui se passe dans les autres pays, on est content de vivre en paix. Il faut profiter de cette paix pour lancer les bases du développement. Et je crois que c’est ce à quoi s’attelle le gouvernement du Togo. Cela se concrétise par les réformes que je viens d’évoquer et vous verrez que tout est réuni pour qu’on puisse réussir. La reprise de la coopération avec nos partenaires extérieurs est effective.
N.V : Quels sont les atouts du RPT version Faure Gnassingbé pour séduire à nouveau les électeurs ?
B.E : Les atouts de notre parti, c’est que nous prônons la paix, la tolérance, la solidarité, la réconciliation. Nous donnons l’espoir que ce pays va sortir de son état de pauvreté. Il y a des programmes qui sont mis en place par le gouvernement et tout le peuple a espoir. Parce que le peuple a confiance qu’on peut faire mieux que ceux qui sont en face et qui s’adonnent beaucoup plus dans la démagogie et la haine et au tribalisme.
N.V : Alors, c’est paradoxalement le RPT qui mise paradoxalement sur la jeunesse en faisant valoir la jeunesse du président Faure Gnassingbé. Vous pensez que c’est aussi un atout du RPT ?
B.E : Oui, bien sûr, c’est un grand avantage.
N.V : Monsieur Boukpessi, vous êtes également vice-président de la fédération togolaise de football. On sait que votre pays était présent au Mondial 2006, et pour le Mondial 2010, les choses ont bien démarré puisque que vous avez battu d’entrée le Cameroun. Est-ce le début d’une nouvelle grande aventure ?
B.E : C’est vrai que personne ne vend chère la peau du Togo, mais nous avons nos valeurs, nos convictions. Je suis sûr que vous-même vous n’étiez pas sûr que le Togo battrait le Cameroun. Et pourtant, on aurait pu gagner par trois buts à zéro. Lorsqu’il y a de la conviction et la motivation, rien ne peut nous arrêter. Je me réjouis de cette victoire, surtout que c’est moi qui ai conduit la délégation togolaise à Accra où le match s’est joué. Le 6 juin, nous serons au Gabon. Si tout le monde est en bonne santé, vous allez apprendre du Togo. Nous ne sommes pas lancés juste pour la CAN, nous sommes lancés pour le Mondial.
N.V : La fédération togolaise de football a connu un moment de tourmente, est-ce que l’élection de Rock Gnassingbé a définitivement ramené le calme ?
B.E : Dans l’histoire de chaque institution, il y a des hauts et des bas. C’est ce que notre fédération a connu pendant les deux ans après la coupe de monde. On a demandé que les membres de la fédération soient élus sur une liste au lieu qu’ils soient élus individuellement. Ainsi ceux qui sont élus ensemble travailleront ensemble. Notre liste a été baptisée, « espérance ». Rock a fait ses preuves par rapport à son adversaire qui ne connaissait même pas les réalités puisqu’il connaissait mieux Abidjan que Lomé. Tout le monde a compris. L’espoir renaît et les résultats commencent à tomber.
N.V : Quel langage avez-vous tenu aux joueurs dont certains notamment Adebayor étaient souvent en grève ?
B.E : On n’avait pas besoin d’un langage pour qui que ce soit. Sheyi (ndlr : Adebayor) est Togolais à part entière. Il est ballon d’or. Donc, il doit défendre son titre, il doit défendre sa nation. On n’a pas besoin de le lui répéter. Et je peux vous dire que, c’est sa détermination à convaincre ses camarades pour le combat qui a été déterminante dans notre victoire à Accra. Ce n’est pas quelqu’un qui l’a persuadé. Lui-même est déterminé en tant que Togolais et en tant Ballon d’or. Il est responsable, il est conscient, il est patriote.
N.V : Monsieur Boukpessi, vous l’avez dit d’entrée, vous êtes un haut responsable du port de Lomé. Alors, que représente aujourd’hui le port de Lomé en terme de performance ?
B.E : Nous disons que le port de Lomé, c’est le poumon de l’économie nationale. Tout ce qui est consommé, tout ce qui est exporté passe par le port de Lomé. C’est ici qu’est réalisée la plus grande partie des recettes douanières. Nous avons un atout, nous représentons une vitrine pour les pays du Sahel. C’est vrai que nous avons des concurrents comme Abidjan, Téma, Cotonou, mais notre avantage c’est que notre tirant d’eau est le plus profond de la côte ouest-africaine. Quand vous quittez Nouadhibou en Mauritanie pour aller à Lobito, c’est le seul port en eau profonde avec 14m de tirant d’eau. C’est un atout. Nous accueillons donc les plus gros navires du monde. Mieux, par rapport aux autres ports qui sont adossés à l’Etat, nous avons libéralisé certaines activités et pour les projets de développement, nous intégrons les partenaires privés.
N.V : Concrètement, quels sont les résultats que vous avez réalisés pour l’année 2008 ?
B.E : Nous sommes parvenus à un niveau de tonnage qui a battu le record des années antérieures. Malgré les problèmes de routes que nous avons connus (ponts coupés par les pluies etc.), il y eu une évolution positive du tonnage qui est passé de 5 millions à 7 millions. Il y a eu un bond en avant et nous espérons davantage en 2009.
Interview réalisée à Lomé par Augustin Kouyo: augustinkouyo@yahoo.fr
Notre voie : Monsieur Bouk-pessi, vous êtes député à l’Assemblée nationale togolaise et membre du rassemblement du peuple togolais (RPT), parti au pouvoir. Que pensez-vous de l’arrestation de Kpatcha Gnassingbé ?
Boukpessi Essoyaba : Merci cher ami. Je vais d’abord rectifier, je suis un député élu, mais je ne siège pas. J’ai laissé ma place à celui qui me suivait sur la liste. Il fallait choisir entre l’hémicycle et sa fonction. Je me suis dit que j’avais encore quelque chose à apporter à ma société et que celui qui me suivait sur la liste pouvait aller siéger. En effet, je suis le directeur de l’administration générale du port de Lomé en charge du secteur juridique, de l’administration pure et de l’approvisionnement.
N.V : Mais cela ne vous empêche pas d’avoir une opinion sur la marche de la nation…
B.E : Bien sûr ! Je suis quand même membre des instances de mon parti. Etant élu, je suis membre du comité central, c’est normal que je suive l’actualité. Surtout que c’est bientôt les élections, il faudra que chacun retourne dans sa circonscription électorale pour galvaniser les foules pour que le parti puisse gagner. Vous êtes Ivoirien, vous êtes arrivé à Lomé, vous avez dû sentir que Lomé est calme, paisible. Il n’y pas de problème dans la population. L’affaire Kpatcha est un incident de parcours qui sera très bientôt réglé. Quant à la profondeur du problème, seuls les acteurs savent exactement ce qu’il en est.
N.V : Certains parlent de lutte familiale…
B.E : Lutte familiale ? Je ne sais pas. Mais lorsqu’il s’agit de la sécurité de l’Etat, il y a des raisons beaucoup profondes que les luttes familiales.
N.V : En dehors de l’affaire Kpatcha, quels sont aujourd’hui les enjeux du débat politique au Togo ?
B.E : Aujourd’hui, l’enjeu principal, c’est comment enrayer la pauvreté. Je crois que c’est la même chose dans la plupart des Etats africains. Chaque gouvernement a sa politique pour atteindre cet objectif et ici, le président de la république pendant sa campagne avait développé sa vision. Je crois que des réponses sont en train d’être trouvées pour sortir de la pauvreté. Il y a des mutations qui sont en train d’être opérées dans le pays. Au niveau du parti, notre défi majeur, c’est de se préparer pour les élections de 2010 qu’il faudra absolument remporter. Et j’ai espoir que nous allons gagner.
N.V : Après le père Eyadéma, c’est le fils. Alors selon vous, qu’est-ce qui a changé ?
B.E : Qu’est-ce qui a changé ? Bon, vous êtes dans le pays, peut-être que vous ne connaissiez pas le Togo avant, mais disons que le changement c’est sur les réformes effectuées par le gouvernement. C’est vrai que ma voix n’est pas la plus autorisée, mais en tant qu’observateur et acteur minime de ce qui se passe, je peux dire que nous avons hérité du Général ce que nous admirons, ce que nous aimons, la paix. Quand on voit ce qui se passe dans les autres pays, on est content de vivre en paix. Il faut profiter de cette paix pour lancer les bases du développement. Et je crois que c’est ce à quoi s’attelle le gouvernement du Togo. Cela se concrétise par les réformes que je viens d’évoquer et vous verrez que tout est réuni pour qu’on puisse réussir. La reprise de la coopération avec nos partenaires extérieurs est effective.
N.V : Quels sont les atouts du RPT version Faure Gnassingbé pour séduire à nouveau les électeurs ?
B.E : Les atouts de notre parti, c’est que nous prônons la paix, la tolérance, la solidarité, la réconciliation. Nous donnons l’espoir que ce pays va sortir de son état de pauvreté. Il y a des programmes qui sont mis en place par le gouvernement et tout le peuple a espoir. Parce que le peuple a confiance qu’on peut faire mieux que ceux qui sont en face et qui s’adonnent beaucoup plus dans la démagogie et la haine et au tribalisme.
N.V : Alors, c’est paradoxalement le RPT qui mise paradoxalement sur la jeunesse en faisant valoir la jeunesse du président Faure Gnassingbé. Vous pensez que c’est aussi un atout du RPT ?
B.E : Oui, bien sûr, c’est un grand avantage.
N.V : Monsieur Boukpessi, vous êtes également vice-président de la fédération togolaise de football. On sait que votre pays était présent au Mondial 2006, et pour le Mondial 2010, les choses ont bien démarré puisque que vous avez battu d’entrée le Cameroun. Est-ce le début d’une nouvelle grande aventure ?
B.E : C’est vrai que personne ne vend chère la peau du Togo, mais nous avons nos valeurs, nos convictions. Je suis sûr que vous-même vous n’étiez pas sûr que le Togo battrait le Cameroun. Et pourtant, on aurait pu gagner par trois buts à zéro. Lorsqu’il y a de la conviction et la motivation, rien ne peut nous arrêter. Je me réjouis de cette victoire, surtout que c’est moi qui ai conduit la délégation togolaise à Accra où le match s’est joué. Le 6 juin, nous serons au Gabon. Si tout le monde est en bonne santé, vous allez apprendre du Togo. Nous ne sommes pas lancés juste pour la CAN, nous sommes lancés pour le Mondial.
N.V : La fédération togolaise de football a connu un moment de tourmente, est-ce que l’élection de Rock Gnassingbé a définitivement ramené le calme ?
B.E : Dans l’histoire de chaque institution, il y a des hauts et des bas. C’est ce que notre fédération a connu pendant les deux ans après la coupe de monde. On a demandé que les membres de la fédération soient élus sur une liste au lieu qu’ils soient élus individuellement. Ainsi ceux qui sont élus ensemble travailleront ensemble. Notre liste a été baptisée, « espérance ». Rock a fait ses preuves par rapport à son adversaire qui ne connaissait même pas les réalités puisqu’il connaissait mieux Abidjan que Lomé. Tout le monde a compris. L’espoir renaît et les résultats commencent à tomber.
N.V : Quel langage avez-vous tenu aux joueurs dont certains notamment Adebayor étaient souvent en grève ?
B.E : On n’avait pas besoin d’un langage pour qui que ce soit. Sheyi (ndlr : Adebayor) est Togolais à part entière. Il est ballon d’or. Donc, il doit défendre son titre, il doit défendre sa nation. On n’a pas besoin de le lui répéter. Et je peux vous dire que, c’est sa détermination à convaincre ses camarades pour le combat qui a été déterminante dans notre victoire à Accra. Ce n’est pas quelqu’un qui l’a persuadé. Lui-même est déterminé en tant que Togolais et en tant Ballon d’or. Il est responsable, il est conscient, il est patriote.
N.V : Monsieur Boukpessi, vous l’avez dit d’entrée, vous êtes un haut responsable du port de Lomé. Alors, que représente aujourd’hui le port de Lomé en terme de performance ?
B.E : Nous disons que le port de Lomé, c’est le poumon de l’économie nationale. Tout ce qui est consommé, tout ce qui est exporté passe par le port de Lomé. C’est ici qu’est réalisée la plus grande partie des recettes douanières. Nous avons un atout, nous représentons une vitrine pour les pays du Sahel. C’est vrai que nous avons des concurrents comme Abidjan, Téma, Cotonou, mais notre avantage c’est que notre tirant d’eau est le plus profond de la côte ouest-africaine. Quand vous quittez Nouadhibou en Mauritanie pour aller à Lobito, c’est le seul port en eau profonde avec 14m de tirant d’eau. C’est un atout. Nous accueillons donc les plus gros navires du monde. Mieux, par rapport aux autres ports qui sont adossés à l’Etat, nous avons libéralisé certaines activités et pour les projets de développement, nous intégrons les partenaires privés.
N.V : Concrètement, quels sont les résultats que vous avez réalisés pour l’année 2008 ?
B.E : Nous sommes parvenus à un niveau de tonnage qui a battu le record des années antérieures. Malgré les problèmes de routes que nous avons connus (ponts coupés par les pluies etc.), il y eu une évolution positive du tonnage qui est passé de 5 millions à 7 millions. Il y a eu un bond en avant et nous espérons davantage en 2009.
Interview réalisée à Lomé par Augustin Kouyo: augustinkouyo@yahoo.fr