Le Président de la République a animé le premier meeting de sa visite d’Etat dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire, le lundi 8 juin 2009 à la place Félix Houphouët-Boigny de Biankouma. Laurent Gbagbo a invité l’ensemble de la population de la région à rentrer dans la paix « avec allégresse ». Ci-dessous, l’intégralité de son intervention.
« (…) Nous avons été à Kabacouma rendre visite à la famille de Bob, le général Robert Guéi, pour leur demander d’essuyer leurs larmes parce qu’il faut que le pays avance, il faut que la Côte d’Ivoire avance. Nous sommes nombreux à avoir pleuré et il est temps que nous essuyons nos larmes pour aller de l’avant. Nous avons parlé avec les parents de Kabacouma et ici, nous allons procéder tout à l’heure à la décoration du ministre Loua Diomandé, qui reste l’un des doyens de tous les ministres de Côte d’Ivoire en ce moment. Je voudrais saluer tous ceux qui se sont mobilisés pour la réussite de cette tournée. Les populations Dan, bien sûr, mais les populations Toura aussi, les populations Wê, Mahou, Malinké d’une façon générale et les populations venues de tout le reste de la Côte d’Ivoire, Gouro, Bété, Gagou, Kroumen, Neyo, Sénoufo… Chers amis, ici à Biankouma, je voudrais soulever quelques problèmes, quelques questions. D’abord, vous annoncer que le ministre de l’Education nationale vient de prendre un arrêté baptisant le Lycée municipal de Biankouma, Lycée Robert Guéi. Cela est fait pour saluer un homme qui a servi l’Etat et que nous devrons inhumer sur la terre de ses pères, le dernier week-end du mois d’août. C’est cette date qui a été arrêtée d’un commun accord avec la famille et nous serons ici. Je voudrais saluer tous mes amis-la liste est longue- tous ceux avec qui nous avons traversé les périodes difficiles, les périodes compliquées. Mais, pour aller au fond des choses, ici, il y a encore beaucoup de maisons appartenant aux autochtones qui sont illégalement occupées. M. le Premier ministre, messieurs les préfets, prenez toutes les dispositions pour que progressivement, les gens qui ont travaillé toute leur vie pour construire leurs maisons, pour les louer, rentrent en possession de leurs maisons. Il paraît qu’ici à Biankouma et aussi à Man -nous en parlerons à Man- ce problème est récurrent. Je voudrais dire aux différents préfets, qu’il n’y aura plus d’autres passations de services. C’est eux qui aujourd’hui ont le pouvoir, là où ils sont préfets et dans le sillon de la paix, il faut qu’ils prennent leurs responsabilités pour convoquer les uns et les autres et discuter de façon à ce que chacun retrouve sa maison. Mais, de façon aussi à ce que chacun retrouve sa plantation, parce qu’il y a encore des plantations qui sont exploitées par d’autres que par les propriétaires fonciers. Il faut que cela aussi rentre en application. M. le préfet de Man, M. le préfet de Biankouma, vous êtes les substituts du chef de l’Etat, c’est à vous de travailler au quotidien sur ce problème-là. M. le Premier ministre est à votre disposition pour connaître les problèmes spécifiques que vous voudriez lui soumettre, mais travaillez. Il faut que la paix rentre dans sa phase totale, c’est-à-dire qu’il faut que les gens soient tranquilles, contents et pour cela il faut qu’ils rentrent en possession de leurs biens immobiliers et mobiliers. Travaillez à cela sans relâche, sans faiblesse, mais sans brutalité. Travaillez en paix sans relâche, mais sans brutalité. Chers populations de Biankouma, je suis venu ici vous apporter la paix. Je suis venir dire que toutes ces mauvaises langues qui ont critiqué l’accord politique de Ouagadougou, ont eu tort, car l’accord politique de Ouagadougou a travaillé et le Premier ministre Soro Guillaume et son équipe ont fini leur travail. Ce qui reste aujourd’hui, ce n’est plus un travail de gouvernement, c’est un travail technique pour arriver aux élections. Tout a été décidé, toutes les décisions ont été prises, tous les problèmes politiques ont été réglés. Aujourd’hui, il reste à aller aux élections doucement, doucement, nous sommes pressés. Il ne sert à rien de courir et de tomber à deux mètres du point de départ. Oui, nous sommes pressés, il faut aller aux élections vite, c’est-à-dire qu’il faut aller aux élections sans accidents, sans risquer de faire des accidents en chemin. Toutes les décisions ont été prises, les listes électorales sont en train d’être confectionnées. Ce n’est une question de décisions politiques, ce sont les faisabilités techniques. Les passations de charges entre les com’zones et les préfets ont été faites, nous avons commencé à déployer les 8.000 hommes pour assurer la sécurité de l’ensemble du territoire. Nous avons commencé par Bouaké, nous allons aller à Korhogo, Odienné, Biankouma et pour Man, vous aurez 800 hommes pour assurer la sécurité dans cette région. L’accord politique de Ouagadougou est mis en œuvre totalement dans tous les domaines. Il reste seulement aujourd’hui les modalités pratiques. Il n’y a plus de débat politique, il n’y a plus de frein politique. Toutes les questions ont été discutées, toutes les décisions ont été prises, tous les textes ont été pris. Patientez, mais nous aussi nous sommes pressés, nous voulons aller aux élections. C’est pourquoi, je vous le dis, aidez l’Etat à vous aider. Si vous avez votre maison qui est illégalement occupée, ne croyez pas que l’Etat est un ange ou un Dieu qui a des yeux, qui voit même l’invisible. L’Etat ne traite les dossiers que lorsqu’on les lui soumet. Si vous avez une maison, une plantation, une portion de forêt, remettez ce dossier à l’Etat c’est-à-dire au préfet ou au sous-préfet et il trouvera la solution. Mais, si vous restez les bras croisés, si vous restez à geindre et à pleurer chez vous, vous n’aurez pas votre maison. Aidez l’Etat à vous aider. Les préfets sont là, les sous-préfets sont là, les présidents des conseils généraux sont là, les députés sont là. Les députés sont vos envoyés, alors envoyez-les. Vous les avez élus pour les envoyer, eh bien envoyez-les. Si vous-mêmes vous n’osez pas aller chez le préfet ou le sous-préfet, appelez vos députés, envoyez-les (…) Vous élisez les gens et vous allez vous asseoir comme si ces gens-là allaient faire tout ce qui vous regarde. Mais, ils ne voient pas tout, ils ne sont que des hommes comme vous. Mettez-les en mission. Il y a quelques problèmes dont on m’a parlé ici, on traitera beaucoup de questions politiques à Man, mais il y a quelques problèmes dont on m’a parlé sur lesquels je voudrais dire un mot. C’est le problème du conflit entre les éleveurs et les agriculteurs. Il paraît que les éleveurs ont leurs troupeaux qui partagent les plantations. Hier soir (dimanche 7 juin, ndlr), j’étais à la résidence à Man et quelqu’un me dit « depuis que les Forces Nouvelles sont là, ils prennent partie pour les éleveurs, donc ils sont contre les agriculteurs. Attention, si on veut trouver de bonnes solutions, ne faisons pas de mauvaises analyses. Si on veut trouver de bonnes réponses, ne posons pas de mauvais diagnostics. Ce problème entre les éleveurs et les agriculteurs n’est pas un problème des Forces Nouvelles. Ce n’est pas un problème de la crise qui s’est abattue sur la Côte d’Ivoire, depuis 2002. En 1974, quand Houphouët- Boigny est allé à Korhogo, le principal problème qu’on lui a soumis, c’était le problème entre les éleveurs et les agriculteurs. Il n’y avait pas encore de Forces Nouvelles. En 1998, quand le président Bédié a fait une visite d’Etat à Korhogo, le principal problème qu’on lui a soumis, c’était le problème entre les éleveurs et les agriculteurs. Attention, si on veut trouver de bonnes réponses, ne posons pas de faux diagnostics. Ce problème est là depuis toujours, parce que beaucoup de nos agriculteurs sont des amateurs et beaucoup de nos éleveurs sont des amateurs. Un amateur ici plus un amateur là, ça fait du mauvais travail. Il faut faire du travail professionnel. Le ministre de la Production animale, Douati, a déjà fait une tournée, il faut que le gouvernement, M. le Premier ministre, se saisisse de ce problème, sans parti pris politique et le règle de façon à ce que les éleveurs fassent l’élevage et en vivent et de façon à ce que les agriculteurs fassent l’agriculture et en vivent. C’est ce qu’il faut faire et c’est ce que nous allons faire. Si vous prenez des raccourcis et que vous vous trompez de diagnostics, vous vous tromperez de médicaments. Si quelqu’un a le cancer et vous diagnostiquez un palu, c’est sûr que vous allez le tuer. S’il a le cancer, diagnostiquez le cancer et soignez le cancer. Le vrai diagnostic, c’est que les éleveurs ne sont pas professionnels. Ils se promènent avec les troupeaux et quand ils le font, le manioc, les ignames, le riz, des plantes faciles à consommer, sont consommées par les bêtes. Maintenant que nous devenons nombreux, nous ressentons ce problème forcément. Avant on en parlait comme ça, en 1960 nous étions 3 millions, mais maintenant nous sommes 20 millions et on ressent ce problème. Il faut le régler, M. le Premier ministre, saisissez-vous de ce problème. Convoquez un conseil des ministres extraordinaire, écoutez toutes les parties, même les paysans et les éleveurs et soumettez-moi des décisions à prendre, nous les prendrons. Chers parents, rentrons dans la paix avec allégresse et souvenons-nous toujours, que c’est nous qui mettons en péril la paix et c’est nous qui devons faire revenir la paix chez nous. Nous avons voyagé partout, le Premier ministre Soro Guillaume d’un côté, moi d’un autre côté, nous avons voyagé face à face partout, on n’a pas pu ramener la paix. Mais, le jour où nous avons voyagé ensemble, nous avons ramené l’accord de Ouagadougou et la paix. Il faut que les Ivoiriens comprennent que c’est notre pays la Côte d’Ivoire. La Côte d’Ivoire est notre héritage commun et personne d’autre que nous ne peut venir guérir la Côte d’Ivoire si ce n’est pas nous-mêmes. Je vous en conjure, mettez-vous dans la tête que nous devons être des faiseurs de paix. »
Que Dieu nous bénisse
Que Dieu vous bénisse et que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire
Retranscrits par Olivier Dion
« (…) Nous avons été à Kabacouma rendre visite à la famille de Bob, le général Robert Guéi, pour leur demander d’essuyer leurs larmes parce qu’il faut que le pays avance, il faut que la Côte d’Ivoire avance. Nous sommes nombreux à avoir pleuré et il est temps que nous essuyons nos larmes pour aller de l’avant. Nous avons parlé avec les parents de Kabacouma et ici, nous allons procéder tout à l’heure à la décoration du ministre Loua Diomandé, qui reste l’un des doyens de tous les ministres de Côte d’Ivoire en ce moment. Je voudrais saluer tous ceux qui se sont mobilisés pour la réussite de cette tournée. Les populations Dan, bien sûr, mais les populations Toura aussi, les populations Wê, Mahou, Malinké d’une façon générale et les populations venues de tout le reste de la Côte d’Ivoire, Gouro, Bété, Gagou, Kroumen, Neyo, Sénoufo… Chers amis, ici à Biankouma, je voudrais soulever quelques problèmes, quelques questions. D’abord, vous annoncer que le ministre de l’Education nationale vient de prendre un arrêté baptisant le Lycée municipal de Biankouma, Lycée Robert Guéi. Cela est fait pour saluer un homme qui a servi l’Etat et que nous devrons inhumer sur la terre de ses pères, le dernier week-end du mois d’août. C’est cette date qui a été arrêtée d’un commun accord avec la famille et nous serons ici. Je voudrais saluer tous mes amis-la liste est longue- tous ceux avec qui nous avons traversé les périodes difficiles, les périodes compliquées. Mais, pour aller au fond des choses, ici, il y a encore beaucoup de maisons appartenant aux autochtones qui sont illégalement occupées. M. le Premier ministre, messieurs les préfets, prenez toutes les dispositions pour que progressivement, les gens qui ont travaillé toute leur vie pour construire leurs maisons, pour les louer, rentrent en possession de leurs maisons. Il paraît qu’ici à Biankouma et aussi à Man -nous en parlerons à Man- ce problème est récurrent. Je voudrais dire aux différents préfets, qu’il n’y aura plus d’autres passations de services. C’est eux qui aujourd’hui ont le pouvoir, là où ils sont préfets et dans le sillon de la paix, il faut qu’ils prennent leurs responsabilités pour convoquer les uns et les autres et discuter de façon à ce que chacun retrouve sa maison. Mais, de façon aussi à ce que chacun retrouve sa plantation, parce qu’il y a encore des plantations qui sont exploitées par d’autres que par les propriétaires fonciers. Il faut que cela aussi rentre en application. M. le préfet de Man, M. le préfet de Biankouma, vous êtes les substituts du chef de l’Etat, c’est à vous de travailler au quotidien sur ce problème-là. M. le Premier ministre est à votre disposition pour connaître les problèmes spécifiques que vous voudriez lui soumettre, mais travaillez. Il faut que la paix rentre dans sa phase totale, c’est-à-dire qu’il faut que les gens soient tranquilles, contents et pour cela il faut qu’ils rentrent en possession de leurs biens immobiliers et mobiliers. Travaillez à cela sans relâche, sans faiblesse, mais sans brutalité. Travaillez en paix sans relâche, mais sans brutalité. Chers populations de Biankouma, je suis venu ici vous apporter la paix. Je suis venir dire que toutes ces mauvaises langues qui ont critiqué l’accord politique de Ouagadougou, ont eu tort, car l’accord politique de Ouagadougou a travaillé et le Premier ministre Soro Guillaume et son équipe ont fini leur travail. Ce qui reste aujourd’hui, ce n’est plus un travail de gouvernement, c’est un travail technique pour arriver aux élections. Tout a été décidé, toutes les décisions ont été prises, tous les problèmes politiques ont été réglés. Aujourd’hui, il reste à aller aux élections doucement, doucement, nous sommes pressés. Il ne sert à rien de courir et de tomber à deux mètres du point de départ. Oui, nous sommes pressés, il faut aller aux élections vite, c’est-à-dire qu’il faut aller aux élections sans accidents, sans risquer de faire des accidents en chemin. Toutes les décisions ont été prises, les listes électorales sont en train d’être confectionnées. Ce n’est une question de décisions politiques, ce sont les faisabilités techniques. Les passations de charges entre les com’zones et les préfets ont été faites, nous avons commencé à déployer les 8.000 hommes pour assurer la sécurité de l’ensemble du territoire. Nous avons commencé par Bouaké, nous allons aller à Korhogo, Odienné, Biankouma et pour Man, vous aurez 800 hommes pour assurer la sécurité dans cette région. L’accord politique de Ouagadougou est mis en œuvre totalement dans tous les domaines. Il reste seulement aujourd’hui les modalités pratiques. Il n’y a plus de débat politique, il n’y a plus de frein politique. Toutes les questions ont été discutées, toutes les décisions ont été prises, tous les textes ont été pris. Patientez, mais nous aussi nous sommes pressés, nous voulons aller aux élections. C’est pourquoi, je vous le dis, aidez l’Etat à vous aider. Si vous avez votre maison qui est illégalement occupée, ne croyez pas que l’Etat est un ange ou un Dieu qui a des yeux, qui voit même l’invisible. L’Etat ne traite les dossiers que lorsqu’on les lui soumet. Si vous avez une maison, une plantation, une portion de forêt, remettez ce dossier à l’Etat c’est-à-dire au préfet ou au sous-préfet et il trouvera la solution. Mais, si vous restez les bras croisés, si vous restez à geindre et à pleurer chez vous, vous n’aurez pas votre maison. Aidez l’Etat à vous aider. Les préfets sont là, les sous-préfets sont là, les présidents des conseils généraux sont là, les députés sont là. Les députés sont vos envoyés, alors envoyez-les. Vous les avez élus pour les envoyer, eh bien envoyez-les. Si vous-mêmes vous n’osez pas aller chez le préfet ou le sous-préfet, appelez vos députés, envoyez-les (…) Vous élisez les gens et vous allez vous asseoir comme si ces gens-là allaient faire tout ce qui vous regarde. Mais, ils ne voient pas tout, ils ne sont que des hommes comme vous. Mettez-les en mission. Il y a quelques problèmes dont on m’a parlé ici, on traitera beaucoup de questions politiques à Man, mais il y a quelques problèmes dont on m’a parlé sur lesquels je voudrais dire un mot. C’est le problème du conflit entre les éleveurs et les agriculteurs. Il paraît que les éleveurs ont leurs troupeaux qui partagent les plantations. Hier soir (dimanche 7 juin, ndlr), j’étais à la résidence à Man et quelqu’un me dit « depuis que les Forces Nouvelles sont là, ils prennent partie pour les éleveurs, donc ils sont contre les agriculteurs. Attention, si on veut trouver de bonnes solutions, ne faisons pas de mauvaises analyses. Si on veut trouver de bonnes réponses, ne posons pas de mauvais diagnostics. Ce problème entre les éleveurs et les agriculteurs n’est pas un problème des Forces Nouvelles. Ce n’est pas un problème de la crise qui s’est abattue sur la Côte d’Ivoire, depuis 2002. En 1974, quand Houphouët- Boigny est allé à Korhogo, le principal problème qu’on lui a soumis, c’était le problème entre les éleveurs et les agriculteurs. Il n’y avait pas encore de Forces Nouvelles. En 1998, quand le président Bédié a fait une visite d’Etat à Korhogo, le principal problème qu’on lui a soumis, c’était le problème entre les éleveurs et les agriculteurs. Attention, si on veut trouver de bonnes réponses, ne posons pas de faux diagnostics. Ce problème est là depuis toujours, parce que beaucoup de nos agriculteurs sont des amateurs et beaucoup de nos éleveurs sont des amateurs. Un amateur ici plus un amateur là, ça fait du mauvais travail. Il faut faire du travail professionnel. Le ministre de la Production animale, Douati, a déjà fait une tournée, il faut que le gouvernement, M. le Premier ministre, se saisisse de ce problème, sans parti pris politique et le règle de façon à ce que les éleveurs fassent l’élevage et en vivent et de façon à ce que les agriculteurs fassent l’agriculture et en vivent. C’est ce qu’il faut faire et c’est ce que nous allons faire. Si vous prenez des raccourcis et que vous vous trompez de diagnostics, vous vous tromperez de médicaments. Si quelqu’un a le cancer et vous diagnostiquez un palu, c’est sûr que vous allez le tuer. S’il a le cancer, diagnostiquez le cancer et soignez le cancer. Le vrai diagnostic, c’est que les éleveurs ne sont pas professionnels. Ils se promènent avec les troupeaux et quand ils le font, le manioc, les ignames, le riz, des plantes faciles à consommer, sont consommées par les bêtes. Maintenant que nous devenons nombreux, nous ressentons ce problème forcément. Avant on en parlait comme ça, en 1960 nous étions 3 millions, mais maintenant nous sommes 20 millions et on ressent ce problème. Il faut le régler, M. le Premier ministre, saisissez-vous de ce problème. Convoquez un conseil des ministres extraordinaire, écoutez toutes les parties, même les paysans et les éleveurs et soumettez-moi des décisions à prendre, nous les prendrons. Chers parents, rentrons dans la paix avec allégresse et souvenons-nous toujours, que c’est nous qui mettons en péril la paix et c’est nous qui devons faire revenir la paix chez nous. Nous avons voyagé partout, le Premier ministre Soro Guillaume d’un côté, moi d’un autre côté, nous avons voyagé face à face partout, on n’a pas pu ramener la paix. Mais, le jour où nous avons voyagé ensemble, nous avons ramené l’accord de Ouagadougou et la paix. Il faut que les Ivoiriens comprennent que c’est notre pays la Côte d’Ivoire. La Côte d’Ivoire est notre héritage commun et personne d’autre que nous ne peut venir guérir la Côte d’Ivoire si ce n’est pas nous-mêmes. Je vous en conjure, mettez-vous dans la tête que nous devons être des faiseurs de paix. »
Que Dieu nous bénisse
Que Dieu vous bénisse et que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire
Retranscrits par Olivier Dion