ABIDJAN — Le président ivoirien Laurent Gbagbo entame lundi sa première "visite d'Etat" dans l'ouest du pays, sur laquelle devrait planer l'ombre du général Robert Gueï, ex-chef de la junte natif de la région, dont l'assassinat en 2002 hante toujours le débat politique.
A six mois du scrutin présidentiel, cette visite de quatre jours est d'importance pour le numéro un ivoirien.
Chef de la junte militaire au pouvoir de 1999 à 2000, Robert Gueï avait été tué dans les premières heures du coup d'Etat manqué de septembre 2002 contre le président Gbagbo, qui a conduit à la prise de contrôle du nord et de l'ouest ivoiriens par l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN).
Après quatre années à la morgue, son corps avait été inhumé en 2006 dans le caveau familial à Abidjan, à l'issue d'obsèques officielles. Les enfants du défunt estimaient que des tensions encore très vives empêchaient un transfert de la dépouille dans son village de Kabacouma.
Depuis ce décès, les partisans de Gueï pointent en effet un doigt accusateur vers le pouvoir en place, qui a toujours récusé toute implication dans un assassinat aux circonstances restées obscures.
Parti fondé par le général vaincu par M. Gbagbo à l'élection présidentielle de 2000, l'Union pour la démocratie et la paix en Côte d'Ivoire (UDPCI) avait refusé de prendre part aux funérailles, et continue d'exiger le respect de la tradition.
"Nous nous alignons sur la position de la famille, sur celle de Kabacouma. Ce village réclame son fils", explique à l'AFP Albert Mabri Toikeusse, membre du gouvernement d'union et candidat à la présidentielle prévue le 29 novembre.
A la veille de la visite, des dignitaires yacouba, l'ethnie de Robert Gueï, ont exigé à nouveau dans la presse le retour du corps, allant jusqu'à menacer de perturber l'événement annoncé.
Dans l'entourage du président de la République, on se veut toutefois serein sur la réussite d'un déplacement dont les reports successifs ont été officiellement imputés à des problèmes "logistiques".
Laurent Gbagbo a d'ailleurs choisi d'inaugurer son périple dans le "Gueïland" à Kabacouma, où il devrait s'efforcer de parvenir à un "apaisement" avec le clan du général, avant de faire étape dans plusieurs localités.
Fils aîné de l'ex-chef de la junte, Franck Gueï, aujourd'hui conseiller à la présidence, cherche aussi à calmer le jeu. "Les obsèques d'un grand homme amènent toujours des problèmes, surtout chez nous à l'ouest", fait-il valoir.
Jugeant que les "tensions" ont baissé à la faveur du processus de paix lancé en 2007, il assure qu'un épilogue est en vue. Son père retrouvera "bientôt" sa terre natale, affirme-t-il, se gardant toutefois de donner une date.
M. Gbagbo - dont la base électorale bété est implantée à l'ouest, mais plus au sud - veut une "réconciliation" avec les Yacouba, et tourner cette page douloureuse lui permettrait soit d'affaiblir l'UDPCI, soit de favoriser un rapprochement avec ce parti, confie un de ses proches.
Au-delà, en effectuant solennellement sa première visite dans la région, le chef de l'Etat, qui a multiplié les sorties dans le nord ex-rebelle, entend montrer que "la guerre est finie" et que "le pays est réunifié", selon la même source.
L'ouest ivoirien est considéré comme la région la plus instable du pays en raison de la présence de milices et de la proximité du Liberia, déchiré par plus d'une décennie de guerre civile à partir de 1989.
A six mois du scrutin présidentiel, cette visite de quatre jours est d'importance pour le numéro un ivoirien.
Chef de la junte militaire au pouvoir de 1999 à 2000, Robert Gueï avait été tué dans les premières heures du coup d'Etat manqué de septembre 2002 contre le président Gbagbo, qui a conduit à la prise de contrôle du nord et de l'ouest ivoiriens par l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN).
Après quatre années à la morgue, son corps avait été inhumé en 2006 dans le caveau familial à Abidjan, à l'issue d'obsèques officielles. Les enfants du défunt estimaient que des tensions encore très vives empêchaient un transfert de la dépouille dans son village de Kabacouma.
Depuis ce décès, les partisans de Gueï pointent en effet un doigt accusateur vers le pouvoir en place, qui a toujours récusé toute implication dans un assassinat aux circonstances restées obscures.
Parti fondé par le général vaincu par M. Gbagbo à l'élection présidentielle de 2000, l'Union pour la démocratie et la paix en Côte d'Ivoire (UDPCI) avait refusé de prendre part aux funérailles, et continue d'exiger le respect de la tradition.
"Nous nous alignons sur la position de la famille, sur celle de Kabacouma. Ce village réclame son fils", explique à l'AFP Albert Mabri Toikeusse, membre du gouvernement d'union et candidat à la présidentielle prévue le 29 novembre.
A la veille de la visite, des dignitaires yacouba, l'ethnie de Robert Gueï, ont exigé à nouveau dans la presse le retour du corps, allant jusqu'à menacer de perturber l'événement annoncé.
Dans l'entourage du président de la République, on se veut toutefois serein sur la réussite d'un déplacement dont les reports successifs ont été officiellement imputés à des problèmes "logistiques".
Laurent Gbagbo a d'ailleurs choisi d'inaugurer son périple dans le "Gueïland" à Kabacouma, où il devrait s'efforcer de parvenir à un "apaisement" avec le clan du général, avant de faire étape dans plusieurs localités.
Fils aîné de l'ex-chef de la junte, Franck Gueï, aujourd'hui conseiller à la présidence, cherche aussi à calmer le jeu. "Les obsèques d'un grand homme amènent toujours des problèmes, surtout chez nous à l'ouest", fait-il valoir.
Jugeant que les "tensions" ont baissé à la faveur du processus de paix lancé en 2007, il assure qu'un épilogue est en vue. Son père retrouvera "bientôt" sa terre natale, affirme-t-il, se gardant toutefois de donner une date.
M. Gbagbo - dont la base électorale bété est implantée à l'ouest, mais plus au sud - veut une "réconciliation" avec les Yacouba, et tourner cette page douloureuse lui permettrait soit d'affaiblir l'UDPCI, soit de favoriser un rapprochement avec ce parti, confie un de ses proches.
Au-delà, en effectuant solennellement sa première visite dans la région, le chef de l'Etat, qui a multiplié les sorties dans le nord ex-rebelle, entend montrer que "la guerre est finie" et que "le pays est réunifié", selon la même source.
L'ouest ivoirien est considéré comme la région la plus instable du pays en raison de la présence de milices et de la proximité du Liberia, déchiré par plus d'une décennie de guerre civile à partir de 1989.