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Politique Publié le mardi 9 juin 2009 | AFP

Dans l`ouest ivoirien, Gbagbo clôt la polémique sur le corps du général Gueï

KABACOUMA — Le président ivoirien Laurent Gbagbo a annoncé lundi le transfert du corps du général Robert Gueï, ex-chef de la junte tué en 2002, dans l'ouest du pays dont il était originaire, au premier jour d'une visite dans cette région contrôlée par les anciens rebelles.

Plusieurs fois reportée pour raisons "logistiques", cette première "visite d'Etat" de M. Gbagbo dans l'ouest a débuté à Kabacouma, village natal de Gueï, chef de la junte au pouvoir de 1999 à 2000, assassiné dans les premières heures du coup d'Etat manqué de 2002 et inhumé en 2006 à Abidjan.

Moins de six mois avant l'élection présidentielle, le numéro un ivoirien, probable candidat à sa succession, a voulu refermer la polémique sur cette question sensible, les partisans de Gueï et des dignitaires yacouba, l'ethnie du défunt, réclamant depuis des années le retour du corps sur ses terres.

"Je suis venu vous dire d'essuyer vos larmes. Tout le monde a assez pleuré", a déclaré le chef de l'Etat devant un millier de personnes rassemblées autour de la villa du général.

"Nous avons décidé que la dernière semaine d'août, (le corps de Gueï) sera enterré auprès de ses parents" à Kabacouma, a-t-il ajouté, après un entretien avec des proches du militaire.

"La Nation lui rendra ses derniers hommages", a-t-il souligné, évoquant sa "longue amitié avec Bob Gueï".

Le chef de la junte avait été vaincu par M. Gbagbo à la présidentielle de 2000 et chassé du pouvoir par la rue alors qu'il tentait de s'y maintenir.

Assassiné le 19 septembre 2002, jour du coup d'Etat manqué qui a entraîné la prise de contrôle du nord et de l'ouest par l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN), il avait été accusé par le pouvoir d'être derrière ces troubles.

Les partisans de Gueï attribuaient en retour au régime Gbagbo la mort de leur chef, ce que le camp présidentiel a toujours récusé.

Les enfants du défunt avaient choisi en 2006 de l'enterrer à Abidjan, après des années à la morgue, estimant que les tensions restaient trop vives pour un transfert de la dépouille sur ses terres.

Le président Gbagbo était accompagné lundi du Premier ministre Guillaume Soro, chef des FN, et de membres du gouvernement dont le ministre des Transports Albert Mabri Toikeusse, leader du parti fondé par le général, l'Union pour la démocratie et la paix en Côte d'Ivoire (UDPCI).

Alors que l'annonce de la visite présidentielle avait relancé la controverse sur le corps de Gueï, la journée n'a été marquée par aucun incident.

"La Côte d'Ivoire est une et indivisible", proclamait une banderole à l'entrée de Kabacouma.

A quelques kilomètres de là, au cours d'un meeting dans la ville de Biankouma sécurisée par des forces loyalistes et FN, le chef de l'Etat a ensuite vanté les mérites de l'accord de paix signé en 2007.

"Je suis venu vous apporter la paix", a-t-il lancé devant plusieurs milliers d'habitants de cette région durement éprouvée par le conflit ouvert en 2002.

Le président Gbagbo avait fait par le passé quelques brefs déplacements dans l'ouest mais aucune visite officielle, comme il a pu en effectuer dans le nord, dans la foulée de l'accord de 2007.

L'ouest ivoirien est considéré comme la région la plus instable du pays, en raison de la présence de milices et de la proximité du Liberia, déchiré par plus d'une décennie de guerre civile à partir de 1989.
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