Le chef de l'Etat a été reçu, hier, par une foule compacte à Kabacouma, village natal de l'ancien chef de l’Etat Robert Guéi.
«Je suis venu vous dire d'essuyer vos larmes, tout le monde a trop pleuré. C'est pour mettre fin aux pleurs que nous avons signé l'Accord de Ouagadougou». C'est par ces propos que le président Laurent Gbagbo s'est adressé, hier, à la famille du général Robert Guei et aux populations de Kabacouma, son village natal. Le premier des Ivoiriens a justifié le retard du transfert du corps de l'ancien chef de l’Etat par des «désaccords au sein de sa propre famille». Situation qui est maintenant réglée. «Tout le monde est d'accord pour l'enterrement du général dès la dernière semaine du mois d'août», a-t-il affirmé avant d'annoncer sa présence effective aux obsèques. Laurent Gbagbo, qui était accompagné du Premier ministre, Guillaume Soro, a rappelé aux populations de Kabacouma que Guei Robert est son ami de longue date. Et son rang d'ancien chef d'Etat, d'ancien chef d'état-major, nécessite que l'on lui organise des obsèques à la hauteur de sa classe. «L'Etat va prendre des dispositions pour que cela se passe dignement et dans les règles de l'art », a-t-il indiqué. Il a annoncé l'arrivée très prochaine de techniciens qui vont construire une tombe digne de Guéi dans un endroit qui sera déterminé par sa famille. L'Etat viendra lui rendre les honneurs dus au chef d'Etat qu'il a été. Des mots qui sonnent une fois de plus comme une réhabilitation du général assassiné aux premières heures de la crise politico-militaire et accusé d'être à l'origine de la tentative de coup d'Etat du 19 septembre 2002 . Le porte-parole de la famille du général, Touré Vessou a remercié le président de la République pour avoir envoyé le 12 septembre dernier une délégation conduite par l’ancien ministre Seri Gnoleba, pour informer la famille que leur fils Robert Guéi n'était pas un rebelle. C'est à cette occasion, a rappelé l'orateur que la date de fin août a été proposée aux parents pour les obsèques de l’ancien chef d’état major. Le ministre Mabri Toikeuse, président de l'Union pour la démocratie et paix en Côte d'Ivoire (Udpci), parti crée par l'ancien chef d'Etat s'est dit soulagé de savoir que le général n'a pas posé d'acte qui ait pu valoir son assassinat. Il s'est interrogé de savoir « que répondront ceux qui l'ont accusé et qui ont entraîné sa mort ?». Puis d'avertir qu'en tout état de cause, la famille politique et biologique de Robert Guei attend les résultats de l'enquête sur sa mort. Afin que les responsabilités soient situées. Notons que le chef de l'Etat à son arrivée a été accueilli par toute la population mobilisée avec à sa tête les élus et cadres de la région. Il a eu un entretien à huis clos avec la famille du général avant de rencontrer l'ensemble de la population.
A l’étape de Biankouma, Gbagbo a demandé au préfet de s’investir pour que tous les biens soient restitués à leurs propriétaires dans les zones où ils viennent de s’installer. “Il faut qu’ils (préfets) prennent leurs responsabilités. Travaillez sans relâche, sans faiblesse mais sans brutalité”. Il a indiqué qu’il n’y a plus d’obstacles face aux élections.
Dély Florent, Correspondant régional
