La deuxième journée de la tournée du Président de la République à l’ouest a été marquée par deux meetings qu’il a animés, hier, à Kouibly et Bangolo.
Touh bihao, touh bihao…». Entendez : «la guerre est finie». C’est ce refrain du chant d’un artiste chanteur wê, You Faser, qui a rythmé le temps qui a précédé l’arrivée du Président de la République, à 14h30, au stade de Kouibly, circonscription administrative érigée en chef-lieu de département en 2007. Place du meeting où la trentaine de bâches dressées étaient dérisoires au regard de la mobilisation de la population. Le peuple autochtone Wê qui cohabite paisiblement avec ses frères et sœurs Dan, Sénoufo, Malinké, Gouro…, fraternité qu’ils ont pu sauvegarder en dépit de la méfiance née de la crise que traverse le pays depuis septembre 2002. Les chants et les pas de danse de la population n’avaient pas une autre signification: «Gbagbo est venu, la guerre est finie ; Gbagbo a dit que la guerre est finie. Soyez en liesse car la guerre est finie». Ainsi, masques, femmes des villes et des campagnes, cadres, jeunes et vieux, tous ont célébré le retour de la paix véritable et la visite, la première d’un Chef d’Etat, dans la localité. Certes, Laurent Gbagbo s’y était rendu auparavant à deux reprises, mais en tant que leader de parti politique, le Fpi. Il ne va pas les décevoir, lorsqu’il introduit son discours en ces termes : «Nous voici à Kouibly ! Nous voici à Kouibly, après tant d’années difficiles, après tant d’années d’épreuves. Nous voici à Kouibly, nous voici en Côte d’Ivoire. Je voudrais dire à toutes mes sœurs et à tous les frères, à toutes les filles et à tous les garçons, à toutes ces personnes, femmes ou vieux, que je suis venu vous apporter la paix». Propos qui ont été accueillis par des cris de joie et des acclamations. Et le Président Gbagbo de préciser : «Je suis venu vous apporter la paix, mais pas n’importe quelle paix. Je suis venu vous apporter la paix par la réconciliation, la paix par le dialogue, la compréhension mutuelle. Et c’est pourquoi le Premier ministre Soro Guillaume est avec moi. Notre présence commune signifie une et une seule chose. Quand dans un pays, comme dans une famille, vous avez des querelles, parlez, parlez. mais en parlant, n’oubliez pas que demain viendra. Parce que aussi longue que soit une nuit, elle finie par laisser la place au jour. Donc parlez de telle sorte que demain, vous n’ayez pas à avoir honte. Parlez de telle sorte que demain, vous puissiez vous regarder en face et continuer à vivre ensemble».
A travers ce tandem qu’il forme avec le secrétaire général des Forces nouvelles devenu Premier ministre depuis la signature de l’Accord politique de Ouagadougou et qu’il qualifie de «tout un symbole», c’est un appel à la réconciliation qu’il lance à ses hôtes.
Une démarche qui exclut, estime-t-il, toute idée de rancœur, de jugement de sa part. «Nous sommes venus vous apporter la paix, vous dire que la guerre est finie, totalement finie. Aujourd’hui, je suis ici, pas en procureur ni en juge ; je suis ici, en Chef d’Etat, en rassembleur. Je ne suis pas venu pour dire un tel avait tort, un tel m’avait fait cela. Parce que quand on se lance dans cette voie, on ne s’en sort pas puisque chacun a lui-même des griefs. (…). Et on tombe dans l’histoire de l’œuf et de la poule : qui a précédé qui ? Est-ce l’œuf qui est le père de la poule ou la poule le père de l’œuf ? On réfléchit et on n’arrive toujours pas à savoir. Donc je suis venu, non pas pour chercher les coupables, les juger et les condamner ; je suis venu pour saisir les deux bouts de la Côte d’Ivoire et réconcilier ce pays. Tenez-vous la main, saisissez-vous la main, construisons la paix, construisons notre pays», a-t-il invité l’assistance. Quoi que bien au fait des souffrances vécues par ce peuple durant cette crise et qui ont brièvement, dénoncées par le député de Facobly-Sémian, Souhé André, porte-parole des populations. Invitant même à tirer des leçons de l’amitié franco-allemande, alors que ces deux pays ont été de pires ennemis durant les deux guerres mondiales. «Savourons la paix, surtout dans cette région-ci, dans ce département de Kouibly où il y a eu beaucoup de souffrances. Et je suis au courant personnellement des souffrances qu’il y a eues ici. Mais les souffrances sont faites pour être oubliées. (…) Les guerres et les souffrances sont faites pour être oubliées, mais elles sont faites pour nous instruire, pour nous dire : nous avons été idiots, ne soyons plus jamais idiots ; nous avons été imbéciles, ne soyons plus jamais imbéciles. Nous avons provoqué la guerre dans notre propre pays, ne provoquons plus la guerre dans notre propre pays. C’est cela l’enseignement de la guerre», a-t-il déclaré.
Le Chef de l’Etat a profité de cette rencontre pour exhorter les parents à scolariser les enfants et surtout les jeunes filles, demander aux jeunes d’accorder la priorité à la formation professionnelle. Il a également invité les cadres et les élus à aider leurs parents à se faire établir des extraits de naissance et à se faire enrôler pour bénéficier de la carte nationale d’identité au lieu de rester chez soi pour crier demain à l’exclusion. Le Président de la République a également rassuré la population au sujet des dispositions prises pour assurer sa sécurité en promettant le déploiement très bientôt de 800 agents des forces de l’ordre. Non sans demander au corps préfectoral d’en faire un bon usage.
Paulin N. Zobo
Envoyé spécial à Kouibly
Touh bihao, touh bihao…». Entendez : «la guerre est finie». C’est ce refrain du chant d’un artiste chanteur wê, You Faser, qui a rythmé le temps qui a précédé l’arrivée du Président de la République, à 14h30, au stade de Kouibly, circonscription administrative érigée en chef-lieu de département en 2007. Place du meeting où la trentaine de bâches dressées étaient dérisoires au regard de la mobilisation de la population. Le peuple autochtone Wê qui cohabite paisiblement avec ses frères et sœurs Dan, Sénoufo, Malinké, Gouro…, fraternité qu’ils ont pu sauvegarder en dépit de la méfiance née de la crise que traverse le pays depuis septembre 2002. Les chants et les pas de danse de la population n’avaient pas une autre signification: «Gbagbo est venu, la guerre est finie ; Gbagbo a dit que la guerre est finie. Soyez en liesse car la guerre est finie». Ainsi, masques, femmes des villes et des campagnes, cadres, jeunes et vieux, tous ont célébré le retour de la paix véritable et la visite, la première d’un Chef d’Etat, dans la localité. Certes, Laurent Gbagbo s’y était rendu auparavant à deux reprises, mais en tant que leader de parti politique, le Fpi. Il ne va pas les décevoir, lorsqu’il introduit son discours en ces termes : «Nous voici à Kouibly ! Nous voici à Kouibly, après tant d’années difficiles, après tant d’années d’épreuves. Nous voici à Kouibly, nous voici en Côte d’Ivoire. Je voudrais dire à toutes mes sœurs et à tous les frères, à toutes les filles et à tous les garçons, à toutes ces personnes, femmes ou vieux, que je suis venu vous apporter la paix». Propos qui ont été accueillis par des cris de joie et des acclamations. Et le Président Gbagbo de préciser : «Je suis venu vous apporter la paix, mais pas n’importe quelle paix. Je suis venu vous apporter la paix par la réconciliation, la paix par le dialogue, la compréhension mutuelle. Et c’est pourquoi le Premier ministre Soro Guillaume est avec moi. Notre présence commune signifie une et une seule chose. Quand dans un pays, comme dans une famille, vous avez des querelles, parlez, parlez. mais en parlant, n’oubliez pas que demain viendra. Parce que aussi longue que soit une nuit, elle finie par laisser la place au jour. Donc parlez de telle sorte que demain, vous n’ayez pas à avoir honte. Parlez de telle sorte que demain, vous puissiez vous regarder en face et continuer à vivre ensemble».
A travers ce tandem qu’il forme avec le secrétaire général des Forces nouvelles devenu Premier ministre depuis la signature de l’Accord politique de Ouagadougou et qu’il qualifie de «tout un symbole», c’est un appel à la réconciliation qu’il lance à ses hôtes.
Une démarche qui exclut, estime-t-il, toute idée de rancœur, de jugement de sa part. «Nous sommes venus vous apporter la paix, vous dire que la guerre est finie, totalement finie. Aujourd’hui, je suis ici, pas en procureur ni en juge ; je suis ici, en Chef d’Etat, en rassembleur. Je ne suis pas venu pour dire un tel avait tort, un tel m’avait fait cela. Parce que quand on se lance dans cette voie, on ne s’en sort pas puisque chacun a lui-même des griefs. (…). Et on tombe dans l’histoire de l’œuf et de la poule : qui a précédé qui ? Est-ce l’œuf qui est le père de la poule ou la poule le père de l’œuf ? On réfléchit et on n’arrive toujours pas à savoir. Donc je suis venu, non pas pour chercher les coupables, les juger et les condamner ; je suis venu pour saisir les deux bouts de la Côte d’Ivoire et réconcilier ce pays. Tenez-vous la main, saisissez-vous la main, construisons la paix, construisons notre pays», a-t-il invité l’assistance. Quoi que bien au fait des souffrances vécues par ce peuple durant cette crise et qui ont brièvement, dénoncées par le député de Facobly-Sémian, Souhé André, porte-parole des populations. Invitant même à tirer des leçons de l’amitié franco-allemande, alors que ces deux pays ont été de pires ennemis durant les deux guerres mondiales. «Savourons la paix, surtout dans cette région-ci, dans ce département de Kouibly où il y a eu beaucoup de souffrances. Et je suis au courant personnellement des souffrances qu’il y a eues ici. Mais les souffrances sont faites pour être oubliées. (…) Les guerres et les souffrances sont faites pour être oubliées, mais elles sont faites pour nous instruire, pour nous dire : nous avons été idiots, ne soyons plus jamais idiots ; nous avons été imbéciles, ne soyons plus jamais imbéciles. Nous avons provoqué la guerre dans notre propre pays, ne provoquons plus la guerre dans notre propre pays. C’est cela l’enseignement de la guerre», a-t-il déclaré.
Le Chef de l’Etat a profité de cette rencontre pour exhorter les parents à scolariser les enfants et surtout les jeunes filles, demander aux jeunes d’accorder la priorité à la formation professionnelle. Il a également invité les cadres et les élus à aider leurs parents à se faire établir des extraits de naissance et à se faire enrôler pour bénéficier de la carte nationale d’identité au lieu de rester chez soi pour crier demain à l’exclusion. Le Président de la République a également rassuré la population au sujet des dispositions prises pour assurer sa sécurité en promettant le déploiement très bientôt de 800 agents des forces de l’ordre. Non sans demander au corps préfectoral d’en faire un bon usage.
Paulin N. Zobo
Envoyé spécial à Kouibly