Francis Guéi, l'un des fils de l'ancien chef de l'Etat, Robert Guéi, a dû quitter précipitamment Kabacouma où il était allé prendre part à la visite d'Etat du président Laurent Gbagbo. La raison : sur place, Francis a eu maille à partir avec ses frères dont l'ainé Franck Guéi et la garde rapprochée du chef de l'Etat. «Ils l'ont soupçonné de vouloir attenter à la vie de certaines personnalités en distribuant des boissons alcoolisées, des tee-shirts noirs, des tracts avec la photo du cadavre de Guéi et surtout des armes aux jeunes», a confirmé un proche de Francis joint au téléphone. Selon plusieurs autres témoignages recueillis, tout commence lundi, tôt le matin. Alors que le chef de l'Etat était attendu à Kabacouma, un détachement de la garde présidentielle venu en reconnaissance est informé que Francis, en total désaccord avec son grand frère Franck Guéi sur l'implication de la famille dans l'organisation de la visite de Gbagbo manœuvrerait pour semer des troubles graves. Francis est rejoint dans la cour familiale par deux autres de ses ainés, Ange et Alain qui viennent lui demander des comptes sur le but de cette entreprise. Ils ajoutent que selon d'autres confidences en leur possession, leur jeune frère aurait payé des mystiques pour tuer Franck. Choqué par ces informations, Francis clame son innocence. Il jure de n'avoir armé personne pour semer des troubles. D'ailleurs, il promet de ne pas approcher son ainé qu'on soupçonne de vouloir l'ensorceler au moment de le saluer. Ces assurances ne suffisent pas pour faire baisser la tension. Puisque la garde de Gbagbo prend les menaces annoncées très au sérieux. Elle organise un bouclage du village avant d'entamer des perquisitions. Une maison qui avait été présentée aux militaires comme étant la cache d'arme de Francis Guéi a visitée par effraction. En l’absence de clefs, les portes ont été forcées. Mais, aucune arme n'y a été trouvée. Un jeune du village, accusé d'être l'un des meneurs des semeurs de trouble a été mis aux arrêts par les militaires. «Il se nomme Ciasseu Victor. Il a été arrêté juste avant l'arrivée du chef de l'Etat. Jusqu'à ce jour, nous sommes sans nouvelle de lui. Les militaires nous avait fait croire qu'ils l'ont enfermé à la gendarmerie de Biankouma. Mais, là-bas, nous ne l'avons pas trouvé», a confié l'un de nos interlocuteurs. Profitant du départ de la délégation présidentielle vers d'autres villes, Francis Guéi a donc précipitamment quitté Kabacouma pour Abidjan. «Francis est innocent. Que le chef de l'Etat demande à ses militaires de le laisser en paix», a lancé l'un de ses oncles que nous avons eu au téléphone.
D. S.
D. S.
