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Économie Publié le mercredi 10 juin 2009 | Le Nouveau Réveil

Rebondissement -Vers l`annulation de la cession précipitée d`Hévégo

Créée le 27 août 1987, la cession au privé de la Société Hévéicole de Gô (Hévégo) qui est un institut de recherche et de développement de l'Etat de Côte d'Ivoire est aujourd'hui comme une série à suspense. Cette société anonyme a un capital de 10 millions F. détenu à 70% par l'Etat, les 30 autres pour cent appartiennent à la Compagnie de Caoutchouc du Pakidié (Ccp), la Société Africaine des Plantations d'Hévéa (Saph) et la Société des Caoutchoucs de Grand-Béréby (Sogb), à raison de 10%. Hévégo est la pierre angulaire de la recherche hévéicole conduite par le Cnra.

Mais curieusement, depuis février 2007, à défaut de maintenir en l'état Hévégo, le Cnra, Conseil Technique en matière de recherche agronomique, recommande la cession à la recherche agronomique des 516 ha de parcelles expérimentales à grande échelle ; de 1500 ha non mis en valeur pour l'expérimentation à grande échelle des technologies en cours de développement ; du laboratoire de Micro Diagnostic Latex (Mdl); de 4 villas pour les cadres scientifiques ; de 20 logements pour le personnel d'appui technique. Le 21 février 2007 est signé une convention de session entre l'Etat de Côte d'Ivoire et la Scaso. Le décret portant approbation de la convention de cession du patrimoine Héveicole du Gô est signé le 26 mars 2009. Le 02 avril 2009, le ministre de l'Economie et des Finances écrit à la fois au Président du Conseil d'Administration de Hévégo et au liquidateur de l'ex-Hévégo pour prier le premier de convoquer dans un délai de 48 heures, un conseil d'Administration extraordinaire invitant l'Age d'Hévégo à entériner la décision de cession ; inviter le Dg à procéder sans délai à la passation des charges avec le liquidateur. Au second, il demande de prendre contact avec les Dg d'Hévégo, de Cnra, avec la Scaso pour la passation des charges, le transfert des acquis scientifiques et du patrimoine. Mais les partenaires d'Hévégo qui ne comprennent pas la précipitation dans la liquidation de leur société, ne veulent pas faire de passation hors procédure. Dans la dernière semaine du mois de mai 2009, une Assemblée générale mixte est convoquée. L'ordinaire pour faire l'Etat des comptes et l'extraordinaire pour voir ensemble les modalités d'appréciation de la Cession. Il ressort de ces réunions qu'une AG devra être convoquée par le Conseil d'Administration aux fins de se prononcer sur la cession. Entre-temps le 10 avril, selon la lettre N°2739 du Pca d'Hévégo au ministre de l'Economie et des Finances, un Conseil d'Administration n'a pu avoir lieu, faute de quorum. Quelques jours plus tard, une deuxième réunion a avorté de justesse par un coup de fil venu du sommet de l'Etat qui cherchait à avoir une idée claire. Le Conseil d'administration se réunit à nouveau le 20 mai et cette fois, tout en exigeant le suivi strict des procédures normales, convoque à nouveau une Assemblée Générale pour ce mercredi 10 juin, en vue d'entériner ou non la liquidation d'Hévégo. A moins que le Chef de l'Etat, en visite à l'Ouest, ne décide du sursis de l'opération, le temps pour lui d'avoir les tenants et aboutissants de l'affaire. Il faut dire qu'en mars 2009, le décret de cession de Hévégo avait été introduit en urgence pour signature par le Chef de l'Etat. Il l'a fait, sans avoir eu le temps de se faire tout expliquer. Mais avec le temps, le Chef de l'Etat est en train d'être au parfum de réalités. D'abord, par un célèbre avocat qui connaît bien l'affaire, ensuite par des hauts responsables de l'Etat dont des ambassadeurs qui ne veulent pas cautionner l'opération de cession qu'ils jugent douteuse.

Dans le même temps, la semaine dernière, les populations Bakoué du village de Gnity (site d'Hévégo) ont envoyé une importante délégation conduite par Babo Soro pour voir la direction générale d'Hévégo, non seulement pour s'informer sur la liquidation de la société, mais aussi et surtout lui dire que les villageois avaient donné leurs terres à Hévégo parce qu'elle répondait de l'Etat de Côte d'Ivoire. Si la société est cédée aux privés, alors les villageois se verraient dans l'obligation de revoir les conditions de cession de leurs terres aussi. La direction d'Hévégo leur fait comprendre que ce n'est pas à elle de discuter de cela avec eux. Alors les villageois décident de toucher le ministère de l'Intérieur.

Eddy PEHE
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