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Politique Publié le jeudi 11 juin 2009 | Fraternité Matin

Visite d’État à l’Ouest/ Gbagbo aux populations: au travail !

Le Président de la République a délivré, hier, 3 messages essentiels aux populations de Zouan-Hounien en insistant sur les vertus du travail qui libère.
Le nouveau département de Zouan-Hounien n’a pas voulu se démarquer de la grande mobilisation des populations de la région de Man, pour accueillir le Président de la République qui les visite depuis le 8 juin dernier. Le stade du lycée moderne avait très vite fait le plein de monde dans la matinée d’hier. Le Président Gbagbo, arrivé sur les lieux aux alentours de 13h, a délivré deux messages essentiels à la population, qui était très heureuse de le recevoir, après ce que leurs élus et porte-parole ont appelé «sept ans d’intenses souffrances». Le premier, qu’il a qualifié de «message du travail» a été une véritable exhortation des jeunes, des femmes et de tous les autres bras valides du département au travail, à la culture de l’effort, à la réussite par soi-même. Réveillez-vous, a-t-il dit, «car en Côte d’Ivoire, on dort trop, on demande trop, on tend trop la main. Vous êtes dans une région, qui vous donne l’opportunité de vous enrichir, grâce à la terre, à l’or et autres». Aussi, personne ne devrait se faire d’illusion. «Celui qui pense qu’une fois arrivé, le Président de la République va tout lui apporter, se trompe», a déclaré Gbagbo. Tant il est vrai que «lui aussi attend que vous travailliez, afin que les taxes que vous paierez sur la production du cacao, du café, de l’hévéa, du palmier à huile, de l’or, du diamant, puissent lui permettre de constituer le budget national et répondre ainsi, à vos différents besoins de développement», leur a t-il précisé. Les appuis financiers obtenus des institutions financières internationales ne devraient pas non plus être considérés comme des raisons de se croiser les bras pour attendre toujours l’intervention des pouvoirs publics. Car, indique le Chef de l’Etat, «ce n’est pas gratuit, c’est de l’argent à rembourser».
Le second message, tout aussi important a porté sur la réconciliation et la paix, auxquelles il a vivement invité son auditoire «Je suis venu vous dire que la guerre est finie grâce à l’Accord politique de Ouagadougou. Je vous apporte maintenant la République avec Soro Guillaume, le Premier ministre, à mes côtés». Et l’autre signal fort et récent du retour de la paix qu’il citera est la reprise du pouvoir d’Etat au plan local, par les préfets, secrétaires de préfecture et sous-préfets, seuls représentants légaux du Président de la République, à l’intérieur du pays. Le Chef de l’Etat exhortera les populations de Zouan-Hounien à s’inscrire dans cette dynamique de «restauration de l’autorité » de l’Etat, en s’adressant à ses représentants cités, pour la résolution de tous leurs problèmes.
Répondant aux doléances qui lui avaient été faites précédemment, il a donné son accord pour le bitumage de l’axe Zouan-Hounien - Bloléquin. Tout comme la construction de 12 classes et autres structures d’éducation pour ainsi atténuer les difficultés d’hébergement auxquelles certains élèves sont confrontés. Quant à la question de la sécurité, elle sera résolue avec l’avènement des 800 éléments des forces de défense et de sécurité destinés à la région des 18 Montagnes.

Moussa Touré
Envoyé spécial



Option : Réalisme

Le Président de la République entend certes s’employer, autant que faire se peut, à donner satisfaction aux doléances qui lui sont ici et là présentées au cours de cette visite. Mais, dans le même temps, Gbagbo ne voudrait pas non plus que nombre de ses concitoyens perdent de vue, ce que l’on peut appeler leur part de responsabilité dans la réalisation de leur plus noble aspiration collective, qui n’est rien d’autre que leur développement. C’est du reste le sentiment qui se dégage des adresses qu’il a faites mardi et mercredi, respectivement aux populations de Bangolo et de Zouan-Hounien.
A Bangolo, les populations, comme pour sacrifier à la mode, ont réclamé la création d’une nouvelle entité départementale. Alors que cette circonscription qui jouissait déjà de ce statut bien avant l’éclatement de la guerre, a eu beaucoup de mal à s’affirmer comme un exemple de progrès local réussi, avec l’apport de ses filles et fils. La noble initiative prise par ses cadres de doter leur localité d’une société de transport en commun, vivement saluée à l’occasion de la visite du Chef de l’Etat par tous, est hautement salutaire. En ce sens qu’elle participe du rétablissement de la confiance, nécessaire pour attirer de nouveaux opérateurs économiques. Et surtout, à la réhabilitation de cette autre activité essentielle que constitue le transport et qui a pris un grand coup dans le département, du fait du conflit armé.
Mais, disons le sans fioritures, une telle action n’a pas souvent été dans les habitudes des cadres et encore moins des populations elles-mêmes, qui ont plutôt toujours tout attendu de l’Etat. En fait, l’érection d’une localité en sous-préfecture ou en département, est souvent perçue par bon nombre de personnes comme le seul moyen d’assurer son plein épanouissement. Fort de cette perception assez réduite du concept du développement, qui doit plutôt être activé quotidiennement par les populations elles-mêmes et non par les pouvoirs publics, les Conseils généraux ne pouvaient qu’emballer plus d’un, dès leur avènement. Surtout qu’ils sont accompagnés de budgets qui se voulaient conséquents à l’origine, n’eut été la crise et qui se consacrent quasi exclusivement, aux investissements de base en milieu rural. Mais le développement ne saurait se limiter aux infrastructures de base que sont les écoles, l’électricité, les centres de santé, etc. Il y a l’indispensable création des richesses qui revient aux populations, pour s’offrir d’excellentes conditions sanitaires de vie, ainsi que des cadres et conforts de vie plus avenants, par lesquels naît cette véritable dynamique de bien-être quotidien qui caractérise toute société dite développée. Car, de ses richesses créés au plan local, prendra véritablement corps la croissance nationale vers laquelle tend toute nation.
Et c’est sur cette haute compréhension de la notion du développement que Gbagbo a interpellé les populations de Bangolo et de Zouan-Hounien. Les dernières citées devraient alors prendre effectivement pour prétexte, la reconstruction de leur localité pour s’approprier pleinement le message qu’il leur a donné. Car, il est indéniable que Zouan-Hounien regorge de potentialités, mais qui malheureusement ne semblent être perceptibles que par des regards extérieurs.

par
Moussa Touré



Focus : Le rêve tant caressé est devenu réalité

À Zouan-Hounien, on rêvait de recevoir le Président de la République de la Côte d’Ivoire. Un rêve « longtemps caressé et qui est devenu réel à la faveur de cette visite d’Etat qu’il rend au département », a révélé avec joie M. Kéfa Emile, ex- ambassadeur de la Côte d’Ivoire au Nigeria et porte- parole des populations. En outre poursuit M. Kéfa, ladite visite est une grande occasion de rencontre entre filles et fils de la localité, après sept ans de guerre qui ont fortement désarticulé la société dans laquelle ils vivaient. Aussi, « Zouan-Hounien ne cessera jamais de louer le Président Gbagbo, pour toutes ses actions entreprises dans l’optique du retour de la paix », a soutenu le maire M. Kpola Nicolas. Il a exprimé au Chef de l’Etat, toute la fierté et la joie éprouvées par ses administrés, à l’occasion de l’érection de leur localité en département.
Les préoccupations exprimées par ces deux personnalités, pour le compte des habitants de la commune, comme de toutes ses sous- préfectures portent, entres autres, sur la création d’un bataillon militaire à Zouan-Hounien ou à Bloléquin, l’électrification des villages, l’équipement de la brigade de gendarmerie, le bitumage de l’axe routier Zouan-Hounien- Bloléquin.

M. T



Gbagbo ordonne au corps préfectoral de sécuriser les forêts classées

Les agressions de toutes sortes et les occupations anarchiques et illégales des forêts le long du fleuve Cavally par des clandestins préoccupent profondément le Chef de l’Etat. Hier, à l’étape de Danané, il a instruit le corps préfectoral de veiller à sa préservation et à vider tous les occupants illégaux. Face à une population qui a battu le record de la mobilisation à ce stade de sa tournée, il a expliqué les dangers que l’homme court et qu’il fait également courir au monde entier en ne prenant pas soin de son environnement. «M. les préfets, je voudrais vous confier de façon particulière, le problème des forêts classées le long du fleuve Cavally. M. les préfets, vous avez, depuis la passation des charges, tous les pouvoirs. L’un de vos pouvoirs, c’est de veiller à ce que nous gardions notre patrimoine forestier. Vous savez, dans cette région-ci, il y a des vestiges de forêt qu’on ne retrouve plus ailleurs. La forêt de Taï est une forêt protégée avec l’aide de l’Unesco parce qu’elle est indispensable pour l’oxygène de l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest. Tout comme le Fouta Djalon en Guinée est indispensable en matière d’eau pour l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest. Des gens venus d’on ne sait où, s’installent clandestinement et illégalement dans les forêts classées», a-t-il déploré. Avant d’inviter les préfets à mettre fin à cette illégalité. Mieux, il demande que ces clandestins soient identifiés et qu’un accord soit conclu pour leur retrait. Sans bagarre. «On ne peut pas accepter que notre forêt soit bradée sans même que nous ne soyons au courant, sans même que ça nous rapporte quelque chose», a-t-il ajouté. Pour faciliter la tâche à ses représentants, le Président de la République a indiqué que 800 agents de sécurité seront bientôt mis à la disposition de la région des Montagnes pour la sécurisation des populations. Ces effectifs viennent en complément des actions entreprises depuis sept mois au niveau de la frontière ouest, du Liberia à la Guinée. Comme dans les autres départements déjà visités, le Chef de l’Etat a promis d’aider au développement socio-économique de Danané. D’ores et déjà, il a annoncé, répondant aux doléances de l’adjoint au maire et du président du Conseil général, Noutoua Youdé Célestin, qu’il trouvera une solution à la pénurie d’eau potable. Ainsi, à partir d’octobre, il est prévu le démarrage des travaux de construction d’un nouveau château d’eau d’une valeur de cinq cents millions francs. Il envisage également la construction d’un centre de formation dans le domaine des mines et de l’agriculture. En attendant, il a exhorté les jeunes et les femmes au travail, notamment dans le secteur du vivrier devenu très rentable aujourd’hui, et qui a l’avantage d’avoir un cycle très cours. Il a insisté pour que «le riz Danané», qui est très prisé, soit cultivé à grande échelle pour faire face aux problèmes de chômage. Laurent Gbagbo est d’avis, comme Noutoua Youdé, que la reconstruction du pays passera par la réalisation «de grands travaux» par l’Etat, source de croissance économique.

Paulin N. Zobo
Envoyé spécial à Danané



Noutoua Youdé: “Nous sommes à notre Pâques, notre résurrection”

Le maire de Danané, Dangbeu Jacques, et le président du Conseil général se sont dits heureux de l’honneur qui leur est fait à travers la visite que le Chef de l’Etat effectue dans leur département, après sept ans de crise et de souffrance. Noutoua y a vu les pâques du peuple Dan, sa résurrection. C’est aussi la preuve que l’Accord politique de Ouaga est un succès. Car il restaure la souveraineté nationale. Ils ont par conséquent félicité le Chef de l’Etat et son Premier ministre pour cet acte de grande portée et promis le soutien de la population regroupée au sein de sept cantons. «M. le Président de la République, vous êtes l’aîné qui ouvre la porte de l’espérance, notre minerve à nous qui dispense le progrès et guérit les souffrances des affligés.» Pour l’adjoint au maire, l’envoi d’une délégation à Biankouma dans le cadre des obsèques du général Guéi a été bien accueilli et salué. Autres motifs de satisfaction, la nomination de nombreux cadres du département à de hautes fonctions dans l’administration. Notamment à la direction générale des douanes, à la Bceao, dans l’armée, au Trésor.
Pour toutes ces attentions, les cadres, la chefferie traditionnelle et les populations sont venus les bras chargés de présents qu’ils ont offert au Chef de l’Etat, au Premier ministre et au président du Fpi, Pascal Affi N’Guessan.

Paulin N. Zobo



Repères

Escales. En provenance de Danané pour Man, le Président de la République et sa délégation ont marqué hier trois arrêts en cours de route pour saluer et rendre hommage à des collaborateurs et personnalités de la région. A Mahapleu, pour le Dg de la Douane, Alphonse Mangly, à Sangouiné dont est issu Siki Blon Blaise, président du Conseil général de Man et Gbangbegouiné, village de feu Oulaï Siéné, ex-ministre de la Justice.
Mobilisation. Le département de Danané a battu le record de la mobilisation. Une tradition, dit-on, puisque même le Président Gbagbo n’en était pas surpris. Il a à nouveau félicité cette population.

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