Le président Gbagbo a tenu le dernier meeting de la deuxième journée de sa visite d’Etat, dans les 18 montagnes à Bangolo, le mardi 9 juin. Tout en apportant sa compassion à la population qui a tant souffert de la guerre, il l’a invitée à cessez de pleurer et à se mettre au travail.
Après Kouibly la matinée, c’est le département de Bangolo qui a reçu le président Gbagbo avant-hier mardi 9 juin 2009 lors de la deuxième journée de la visite d’Etat qu’il effectue, dans la grande région des 18 montagnes. C’était le troisième meeting du chef de l’Etat.
Avant tout propos, le président Gbagbo a tenu à saluer celui qu’il a appelé son «ami personnel», le magistrat hors hiérarchie feu Wouné Bléka, ex-membre de la cour suprême de Côte d’Ivoire, grand sportif, ex-président du Stella Club d’Abidjan. Il a également tenu à saluer de «façon spéciale», les populations du village de Zou qui ont tout perdu dans cette guerre. Situé dans l’ex-zone de confiance, qui était en réalité une zone de haute criminalité, les populations de Zou ont souffert beaucoup dans la sale guerre imposée à la Côte d’Ivoire. Elles ont perdu des parents et des connaissances atrocement assassinés par des mains armées par des gens dont on voit aujourd’hui aisément le dos tels des nageurs. Ceux qui ont eu la chance d’échapper à la furie des tueurs ont tout perdu. Maisons, plantations et même leur village. Ils étaient devenus des réfugiés dans leur propre pays, que dis-je, dans leur propre département. Si certains avaient trouvé refuge dans des villages où ils avaient été accueillis par leurs frères, beaucoup par contre étaient entassés à la mission catholique de Duékoué où des hommes de bonne volont leur apportaient quelques subsides pour qu’ils ne succombent à la faim. Avec la suppression de la zone de confiance grâce à l’accord politique de Ouagadougou, résultat du dialogue direct initié par le président Laurent Gbagbo et accepté par le Premier ministre Guillaume Soro, les populations de Zou ont retrouvé leur village et se refont petit à petit une nouvelle vie.
Le président Gbagbo qui leur a rendu visite plusieurs fois à Duékoué, se souvient de leurs souffrances comme si c’était hier. C’est pourquoi il a tenu à les saluer de façon spéciale. Non pas pour retourner le couteau dans la plaie, mais pour les inviter justement au pardon et à l’oubli. «Les souffrances sont faites pour être oubliées», leur a dit le président Gbagbo, qui les a invités également à essuyer les larmes. «Les larmes n’ont jamais apporté de solutions aux problèmes. Un homme, il essuie ses larmes et avance tel un combattant», a-t-il dit. Non pas un combattant de guerre, mais un combattant contre les aléas de la vie sans céder ni au découragement ni à la tentation : «Je suis venu vous apporter la paix. Je suis venu avec le Premier ministre Guillaume Soro. C’est un symbole. Celui de la réconciliation et de la fraternité retrouvée». Et le chef de l’Etat d’expliquer que dans un pays comme dans une famille, on peut faire des palabres. Mais le plus important, c’est de régler ces palabres par le dialogue : «Je vous apporte la paix par la réconciliation. Ailleurs des gens ont apporté la paix en fusillant tous ceux avec qui ils avaient fait la guerre. Mais moi, je vous apporte la paix par la réconciliation. Prenez donc la paix et l’avenir de la Côte d’Ivoire».
En ce qui concerne le problème de l’insécurité qui sévit dans la zone, le président Gbagbo a rassuré les populations de Bangolo sur le fait que très bientôt, vont être redéployées 800 forces de sécurité dans toute la région des 18 montagnes, dans le cadre du Centre de commandement intégré (CCI) pour qu’elles vivent en paix et vaquent tranquillement à leurs occupations.
Pour ceux dont les maisons et plantations sont encore occupées, le chef de l’Etat leur a recommandé de saisir les préfets et sous-préfets de leur localité. Ceux-ci feront en sorte qu’ils entrent dans leurs droits sans la moindre violence.
S’adressant justement au corps préfectoral, le Président de la République a rappelé qu’ils ont les pleins pouvoirs depuis la passation des charges avec les ex-comzones : «Il n’y aura plus une autre passation des charges. C’est vous qui avez désormais les pleins pouvoirs. Prenez donc vos responsabilités et faites en sorte que les gens qui ont investi et dont les biens sont illégalement occupés entrent dans leurs droits». Et le chef de l’Etat d’ajouter : «La guerre est terminée. N’agissez plus comme si elle n’était pas terminée. Quand la guerre n’était pas terminée, on marchait en dansant la «prudentia». Maintenant qu’elle est terminée, on doit marcher en dansant le Ziglibiti», a dit le chef de l’Etat.
Il a par ailleurs invité le corps préfectoral et les populations à ne pas désespérer de la Côte d’Ivoire, mais d’avoir confiance en elle : «Ayez confiance en votre pays. Ce pays n’est pas tombé. Il avait seulement mis un genou à terre, mais il n’est pas tombé. J’ai veillé à ce qu’il ne tombe pas et il ne tombera pas». Et le président de la République d’expliquer : «Par moments nous avons eu des difficultés financières. Mais ce n’est pas à cause de la guerre. Mais ne pensant justement à l’après-guerre, le gouvernement et moi avons décidé d’éponger la lourde dette dont nous avons hérité et qui s’élevait à 6.700 milliards. Nous avons payé 118 milliards à la Banque Mondiale et 100 milliards à la BAD. A ce moment-là nous avions quelques difficultés financières et certains ont vite fait de dire que la Côte d’Ivoire était en cessation de paiement. Non la Côte d’Ivoire n’est pas en cessation de paiement. Le genou était seulement à terre. Mais maintenant, il est tendu».
Abordant le processus de paix en cours, le chef de l’Etat a expliqué que le gouvernement Soro a fini son travail et qu’il ne reste plus que des questions techniques pour aller aux élections.
Aussi a-t-il invité avec insistance les populations à se faire enrôler pour non seulement prendre part au vote, mais surtout pour avoir la carte nationale d’identité.
En ce qui concerne le chapitre des doléances, le président Gbagbo comme à son habitude, a joué la carte de la vérité. «Je ne vais pas créer un autre département à Bangolo comme vous me le demandez. Bangolo est trop petit pour être coupée en deux». En effet, le chef de l’Etat s’est offusqué de ce que chacun veut que son village devienne un département alors que les conseils généraux tels que créés n’ont pas travaillé pour apporter la preuve de ce qu’ils peuvent apporter comme développement aux populations. Et cela à cause de la guerre. «Travaillons avec ce que nous avons et attendons de voir les résultats, et après nous verrons. Mes frères et sœurs de Bangolo, je vous invite au travail. Si les fils de Bangolo ne travaillent que pour eux-mêmes, personne ne viendra travailler à leur place. Je vous exhorte donc au travail, c’est le message que je veux vous laisser», a conclu le chef de l’Etat.
En regagnant sa base à Man, le Président Laurent Gbagbo a fait une escale à Logoualé. Nous y reviendrons.
Boga Sivori envoyés spéciaux dans les 18 montagnes
Après Kouibly la matinée, c’est le département de Bangolo qui a reçu le président Gbagbo avant-hier mardi 9 juin 2009 lors de la deuxième journée de la visite d’Etat qu’il effectue, dans la grande région des 18 montagnes. C’était le troisième meeting du chef de l’Etat.
Avant tout propos, le président Gbagbo a tenu à saluer celui qu’il a appelé son «ami personnel», le magistrat hors hiérarchie feu Wouné Bléka, ex-membre de la cour suprême de Côte d’Ivoire, grand sportif, ex-président du Stella Club d’Abidjan. Il a également tenu à saluer de «façon spéciale», les populations du village de Zou qui ont tout perdu dans cette guerre. Situé dans l’ex-zone de confiance, qui était en réalité une zone de haute criminalité, les populations de Zou ont souffert beaucoup dans la sale guerre imposée à la Côte d’Ivoire. Elles ont perdu des parents et des connaissances atrocement assassinés par des mains armées par des gens dont on voit aujourd’hui aisément le dos tels des nageurs. Ceux qui ont eu la chance d’échapper à la furie des tueurs ont tout perdu. Maisons, plantations et même leur village. Ils étaient devenus des réfugiés dans leur propre pays, que dis-je, dans leur propre département. Si certains avaient trouvé refuge dans des villages où ils avaient été accueillis par leurs frères, beaucoup par contre étaient entassés à la mission catholique de Duékoué où des hommes de bonne volont leur apportaient quelques subsides pour qu’ils ne succombent à la faim. Avec la suppression de la zone de confiance grâce à l’accord politique de Ouagadougou, résultat du dialogue direct initié par le président Laurent Gbagbo et accepté par le Premier ministre Guillaume Soro, les populations de Zou ont retrouvé leur village et se refont petit à petit une nouvelle vie.
Le président Gbagbo qui leur a rendu visite plusieurs fois à Duékoué, se souvient de leurs souffrances comme si c’était hier. C’est pourquoi il a tenu à les saluer de façon spéciale. Non pas pour retourner le couteau dans la plaie, mais pour les inviter justement au pardon et à l’oubli. «Les souffrances sont faites pour être oubliées», leur a dit le président Gbagbo, qui les a invités également à essuyer les larmes. «Les larmes n’ont jamais apporté de solutions aux problèmes. Un homme, il essuie ses larmes et avance tel un combattant», a-t-il dit. Non pas un combattant de guerre, mais un combattant contre les aléas de la vie sans céder ni au découragement ni à la tentation : «Je suis venu vous apporter la paix. Je suis venu avec le Premier ministre Guillaume Soro. C’est un symbole. Celui de la réconciliation et de la fraternité retrouvée». Et le chef de l’Etat d’expliquer que dans un pays comme dans une famille, on peut faire des palabres. Mais le plus important, c’est de régler ces palabres par le dialogue : «Je vous apporte la paix par la réconciliation. Ailleurs des gens ont apporté la paix en fusillant tous ceux avec qui ils avaient fait la guerre. Mais moi, je vous apporte la paix par la réconciliation. Prenez donc la paix et l’avenir de la Côte d’Ivoire».
En ce qui concerne le problème de l’insécurité qui sévit dans la zone, le président Gbagbo a rassuré les populations de Bangolo sur le fait que très bientôt, vont être redéployées 800 forces de sécurité dans toute la région des 18 montagnes, dans le cadre du Centre de commandement intégré (CCI) pour qu’elles vivent en paix et vaquent tranquillement à leurs occupations.
Pour ceux dont les maisons et plantations sont encore occupées, le chef de l’Etat leur a recommandé de saisir les préfets et sous-préfets de leur localité. Ceux-ci feront en sorte qu’ils entrent dans leurs droits sans la moindre violence.
S’adressant justement au corps préfectoral, le Président de la République a rappelé qu’ils ont les pleins pouvoirs depuis la passation des charges avec les ex-comzones : «Il n’y aura plus une autre passation des charges. C’est vous qui avez désormais les pleins pouvoirs. Prenez donc vos responsabilités et faites en sorte que les gens qui ont investi et dont les biens sont illégalement occupés entrent dans leurs droits». Et le chef de l’Etat d’ajouter : «La guerre est terminée. N’agissez plus comme si elle n’était pas terminée. Quand la guerre n’était pas terminée, on marchait en dansant la «prudentia». Maintenant qu’elle est terminée, on doit marcher en dansant le Ziglibiti», a dit le chef de l’Etat.
Il a par ailleurs invité le corps préfectoral et les populations à ne pas désespérer de la Côte d’Ivoire, mais d’avoir confiance en elle : «Ayez confiance en votre pays. Ce pays n’est pas tombé. Il avait seulement mis un genou à terre, mais il n’est pas tombé. J’ai veillé à ce qu’il ne tombe pas et il ne tombera pas». Et le président de la République d’expliquer : «Par moments nous avons eu des difficultés financières. Mais ce n’est pas à cause de la guerre. Mais ne pensant justement à l’après-guerre, le gouvernement et moi avons décidé d’éponger la lourde dette dont nous avons hérité et qui s’élevait à 6.700 milliards. Nous avons payé 118 milliards à la Banque Mondiale et 100 milliards à la BAD. A ce moment-là nous avions quelques difficultés financières et certains ont vite fait de dire que la Côte d’Ivoire était en cessation de paiement. Non la Côte d’Ivoire n’est pas en cessation de paiement. Le genou était seulement à terre. Mais maintenant, il est tendu».
Abordant le processus de paix en cours, le chef de l’Etat a expliqué que le gouvernement Soro a fini son travail et qu’il ne reste plus que des questions techniques pour aller aux élections.
Aussi a-t-il invité avec insistance les populations à se faire enrôler pour non seulement prendre part au vote, mais surtout pour avoir la carte nationale d’identité.
En ce qui concerne le chapitre des doléances, le président Gbagbo comme à son habitude, a joué la carte de la vérité. «Je ne vais pas créer un autre département à Bangolo comme vous me le demandez. Bangolo est trop petit pour être coupée en deux». En effet, le chef de l’Etat s’est offusqué de ce que chacun veut que son village devienne un département alors que les conseils généraux tels que créés n’ont pas travaillé pour apporter la preuve de ce qu’ils peuvent apporter comme développement aux populations. Et cela à cause de la guerre. «Travaillons avec ce que nous avons et attendons de voir les résultats, et après nous verrons. Mes frères et sœurs de Bangolo, je vous invite au travail. Si les fils de Bangolo ne travaillent que pour eux-mêmes, personne ne viendra travailler à leur place. Je vous exhorte donc au travail, c’est le message que je veux vous laisser», a conclu le chef de l’Etat.
En regagnant sa base à Man, le Président Laurent Gbagbo a fait une escale à Logoualé. Nous y reviendrons.
Boga Sivori envoyés spéciaux dans les 18 montagnes