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Politique Publié le vendredi 12 juin 2009 | Notre Voie

A tout vent: Il était une fois… Bra Kanon

La triste nouvelle du décès par arrêt cardiaque, donc brutal et inattendu, de l’ex-ministre de l’Agriculture de Félix Houphouet-boigny, Denis Bra Kanon, a fait le tour d’Abidjan, le mercredi 10 juin 2009, comme une traînée de poudre. Au départ, nous avions cru à un canular à la Radio Treichville (dénominatif accolé à la rumeur en Côte d’Ivoire). Avant d’en avoir la confirmation.
Le sentiment de tristesse qui continue de nous étreindre ne réside pas dans le fait que Bra Kanon soit immortel. Puisque la mort constitue l’unique certitude de l’humanité et Bra Kanon avait atteint un âge (79 ans) où s’en allé auprès de l’Eternel Dieu ne devrait pas être un cataclysme. Aussi bien pour son âme que pour sa famille, ses amis et connaissances.

Mais la tristesse que nous éprouvons est suscitée par deux facteurs fondamentaux. D’abord parce que Denis Bra Kanon est un “jeune” marié. Il a convolé en justes noces, le 15 avril 2009, à Paris (France), avec Mlle Aka Véronique, ex-député PDCI de M’Batto et présidente de la section Côte d’Ivoire du Réseau des femmes ambassadeurs, ministres et parlementaires (REFAMP-CI). Mourir ainsi, moins de deux mois après son mariage, ne peut que plonger tout le monde dans la désolation. Bra Kanon et son épouse n’ont pas savouré pour longtemps le bonheur de la vie après le mariage. Surtout qu’ils ont traversé des épreuves avant et après cette union.

Avant leur mariage, c’est au sein du PDCI-RDA que la “guerre” contre Bra Kanon et Aka Véronique a commencé. Selon des sources crédibles proches de l’ex-parti unique, Mme Bra Kanon Aka Véronique était frappée d’ostracisme pour avoir épousé “un traître”. C’est ainsi que le clan Bédié qualifie tous les barons et militants du PDCI qui ont décidé de soutenir la République et le président Laurent Gbagbo. Pour les partisans de Henri Konan Bédié, Bra Kanon était donc “un traître” à l’instar des Fologo, Seri Gnoléba, Mathieu Ekra, N’Zi Paul David, N’Dri Appolinaire, etc. Comme son époux Bra Kanon, Aka Véronique était, également une “traîtresse”. Bédié l’a donc éjectée de la délégation départementale du PDCI de Bongouanou au profit d’Amah Téhoua. Les épreuves des Bra Kanon se sont poursuivies après leur mariage. Cette fois-ci au tribunal d’Abidjan où une dénommée Traoré Oumou, se disant mariée à Denis Bra Kanon depuis le 27 juin 2001 à Pau (France), a introduit un recours en annulation du mariage de Véronique et Denis. L’issue de cette affaire n’est pas encore connue.

Le second facteur qui rend la disparition de Bra Kanon triste, c’est qu’il n’a pas pu achever la visite d’Etat du président de la République, Laurent Gbagbo, dans l’Ouest. Une visite dont il avait préparé avec Seri Gnoléba, Bertin Kadet, Laurent Ottro… l’étape importante de Gueussesso, village natal de feu le général Robert Guéi. Porte-parole de la délégation dépêchée, en avril dernier, par Laurent Gbagbo auprès des parents de Guéi pour “apaiser les cœurs”, Bra Kanon s’était investi dans la tâche avec détermination. L’accueil fraternel que Gueussesso a récemment réservé au chef de l’Etat constitue une victoire pour la paix. Mais aussi pour Bra Kanon.

Au-delà de la tristesse, il y a le réconfort, car le doyen Bra Kanon n’a pas vécu inutile. Il a inscrit son nom en lettres d’or dans les annales de l’histoire de la Côte d’Ivoire. Il était une fois Denis Bra Kanon, pourrait-on dire. Artisan du développement (à travers l’agriculture) et vagabond de la paix (avec le rapprochement des parents de Guéi de la République).

Par Didier Depry: ddepry@hotmail.com
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