Gbonné a été la seule sous-préfecture de la région des Montagnes où le Président Laurent Gbagbo a animé un meeting. C’est par l’étape de Gbonné, chef-lieu de sous-préfecture situé dans le département de Biankouma que le Président de la République, Laurent Gbagbo, a achevé le jeudi 11 juin, sa visite d’Etat dans la région des Montagnes. Il y est arrivé, à 19h30, après le meeting de l’apothéose animé dans l’après-midi, au stade Léon Robert de Man, chef-lieu de la région. Son arrivée tardive n’a pas affecté le moral et la détermination du peuple Toura et des cadres conduits par le président de la Cour suprême, Tia Koné, et le directeur général des Impôts, Feh Kessé Lambert, qui sont restés mobilisés jusqu’à 20h30. Après quoi, le Président et sa délégation ont été reçus à dîner à la résidence de M. Feh Kessé. Cette visite -la troisième après celles du 19 mai 1991 et du 17 juillet 1997 alors qu’il était le premier responsable de son parti, le Front populaire ivoirien- a été saluée avec allégresse. Les populations y voyant le couronnement des actes antérieurs et le temps de la renaissance pour le peuple Toura. Pour lequel Laurent Gbagbo dit avoir de la fascination à l’image du peuple Gban d’Oumé parce que ce sont des peuples minoritaires dont on ne parle pas, selon lui, malheureusement assez dans le pays. Aussi, a-t-il promis de relancer et de rendre effective l’idée qu’il avait nourrie en tant qu’opposant politique, de «l’organisation d’un séminaire sur les minorités». Comme lors de ses précédents meetings dans les départements de la région, le Président de la République a indiqué aux populations qu’il est venu leur annoncer la fin définitive de la guerre. Il a demandé à l’assemblée de suivre l’exemple qu’il donne à travers ses rapports avec le Premier ministre, absent à cette étape parce qu’il préparait son voyage sur Touba. «Nous venons ensemble dans le pays Dan, Toura, et Wê. Cela veut dire que sur la terre, il n’y a pas de palabres qui ne finissent pas», a-t-il expliqué. Dénonçant au passage, l’orgueil, il a rappelé que son unique objectif, c’est la paix. «Mon devoir, en tant que Président de la République, c’est de trouver une solution à la crise. La crise a des origines. C’est parce que je suis là pour régler les affaires et non pour les aggraver. Donc mon rôle n’est pas de dire un tel avait cela, un tel avait dit cela. C’est pourquoi je me tais, la langue se tait sur ce que les yeux ont vu. La langue se tait sur ce que les oreilles ont entendu. Parce que ce que je cherche, c’est la paix pour mon pays. Et quand tu veux la paix pour ton pays, tu ne dis pas tout ce que tu sais, tu ne dis pas tout ce que tu as vu, tu ne dis pas tout ce que tu as entendu.». S’agissant de la responsabilité des uns et des autres dans cette crise, le Chef de l’Etat a loué les mérites de son Premier ministre et leader de l’ex-rébellion dont il n’a pas hésité à réclamer la paternité. «Mon objectif, c’est la paix, sinon le pauvre petit, lui a été très courageux de dire : « c’est moi ! » Mais nous sommes tous ici. Il a été courageux et moi je le salue, je le félicite, je le remercie. On a fini le travail pour lequel on avait signé l’Accord politique de Ouagadougou, il reste maintenant les affaires techniques», a-t-il dit. Les exhortant par la même occasion et avec insistance à désormais se tourner vers l’avenir et reconstruire le pays par le travail de tout le monde. Dans son mot de bienvenue, le maire de Gbonné, Gobé Min Jérôme, s’est réjoui de l’honneur fait à sa commune. «Toutes ces femmes et tous ces hommes ici rassemblés ce jour, sont à jamais convaincus qu’effectivement, après la pluie, c’est le beau temps». En reconnaissance, il a décidé de baptiser la place de la cérémonie du nom du Président Gbagbo. Lui qui leur fait oublier le drame vécu durant la crise. Non sans insister sur la dégradation de toutes les infrastructures socio-économiques. «Tout ce qui pouvait contribuer au développement du bien-être économique et social des populations a été anéanti et étouffé», a affirmé le maire. Il a remercié son hôte pour toutes les actions menées en leur faveur et surtout pour la signature de l’Apo. Le même «bonheur» a été ressenti par le Dr Gouessé Aïdara, vu que c’est la première fois qu’un Président de la République foule le sol de Gbonné. Il a exprimé «l’infinie reconnaissance» du peuple Toura pour la promotion de nombre de ses cadres et la réalisation d’infrastructures routières et sanitaires en dépit de la crise. Les besoins restent cependant immenses. Mais M. Gouessé Aïdara n’a aucun doute qu’ils seront satisfaits. Vu que le Chef de l’Etat a démontré qu’il est «désormais un vrai fils Toura» en venant dans une sous-préfecture.
Paulin N. Zobo
Envoyé spécial à Gbonné
Paulin N. Zobo
Envoyé spécial à Gbonné